Ali ANSARI est un académique iranien qui enseigne à l'Université de Saint Andrew en Ecosse. Il a obtenu son doctorat à SOAS et est un spécialiste du développement de l'Etat au Moyen-Orient ainsi que des relations entre l'Islam et l'Occident, comme il se décrit lui-même.
Il a publié quatre livres à succès qui sont : "Iran under Ahmadinejad" ( 2008), "Iran, islam & democracy - the politics of managing change" (2000/2006), "The history of modern Iran since 1921: the Pahlavis & after" (2003) et "confronting Iran: the failure of American foreign policy and the next great crisis in the Middle East", (2006) présenté ici. Son expertise académique se concentre plus particulièrement sur l'idéologie islamique en Iran et la création des mythes qu'elle a provoqués.
L'auteur présente l'ouvrage chronologiquement depuis la dynastie safavide qui arrive au pouvoir en 1501 jusqu'au développement de la crise nucléaire opposant l'Iran aux puissances occidentales et la possible marche à la guerre impulsée par les Etats-Unis.
Le livre se base sur l'idée que les Etats-Unis et l'Iran sont des pays qui ont maints intérêts communs et auraient eu intérêt à poursuivre des relations soutenues qui atteignent leur rapprochement le plus signifiant à l'époque du Shah où l'Iran est le pivot américain au Moyen-Orient avec Israël. Pourtant, à chaque essai de rapprochement, les incompréhensions basées sur des conceptions erronées réciproques (les mythes) apporteront leur lot de déceptions.
Le livre présentant peu d'analyses thématiques, nous suivrons la démarche de l'auteur qui a été celle de présenter les relations Etats-Unis/ Iran de manière chronologique. Nous regrouperons donc les chapitres en trois grandes périodes : la fin de la période impériale, La révolution iranienne jusqu'aux années de la présidence Khatami, et enfin une dernière partie depuis les attentats du 9/11 et la crise du nucléaire. Mais nous ajouterons à cette organisation chronologique proposée sur l'auteur une dimension stratégique qui vise à montrer les possibilités de rapprochement des deux pays et les raisons de leurs échecs.
[...] L'Iran et les États-Unis qui ont une histoire de relations biaisées par des mythes sont maintenant engagés dans une dynamique où le réalisme des relations semble prédominer Et où l'affrontement semble fort probable au-delà de l'intérêt qu'auraient les deux pays à se rapprocher pour stabiliser le Moyen-Orient . Critique Le livre de Ali Ansari est bien documenté et éclaire les relations irano- américaines de façon originale. En effet, ces trois cents pages couvrent de façon assez exhaustive l'histoire des relations irano-américaines et soulignent les opportunités manquées de trouver un rapprochement des deux pays. [...]
[...] Ainsi, pour Clawson, Ansari est dans la lignée des auteurs gauchistes iraniens qui démultiplient la popularité réelle de Mossadegh, alors qu'il ne mentionne pas du tout par exemple les manifestations de 1963 qui sont le départ du mouvement pour la révolution en Iran. Il reproche également à Ansari de considérer le manque d'analyses des politiciens américains lors de 1979 et l'indécision du shah comme les raisons majeures du succès d'une révolution islamique. Pourtant, Clawson souligne qu'il aurait dû souligner le fait que les révolutionnaires eux-mêmes ne prévoyaient pas leur succès. Il conclut donc que le livre est imprécis et idéologisé par la gauche iranienne en exil. [...]
[...] La perception, en l'absence d'un contrôle d'une réalité régulière, prit forme en elle-même, et la décennie de guerre qui suivit résulta en un durcissement des attitudes. Il conclut alors que la prise d'otages constitue pour les révolutionnaires un terme, une réalisation alors que pour les États-Unis, cet épisode constitue comme indiqué ci-dessus le début d'une obsession avec l'Iran, rendue plus intense du fait de l'intimité des 25 années précédentes, et du fait de ce sens mutuel de trahison. Durant les années 1980s de guerre contre l'Irak, l'Iran se rend vite compte qu'il doit ouvrir ses relations extérieures pour obtenir des armes ce qu'il acquiert auprès d'Israël qui a besoin de cet allié dans une région dominée par les Arabes. [...]
[...] Les années 90s ne marquent pas un réchauffement des relations irano- américaines, loin de là. La position de base des États-Unis qui est d' ignorer l'Iran est renforcée durant ces années pour le contenir Les lois d'Amato Kennedy votées en 1996 par l'administration Clinton en sont le point d'orgue et marque l'escalade de l'incompréhension et inimitié des deux pays qui conçoivent leurs différents désormais comme civilisationnels. L'ère d'ouverture sous Khatami L'élection de Khatami avait créé de nombreux espoirs aussi bien en Iran qu'à l'extérieur où les partenaires de l'Iran espéraient une détente des relations. [...]
[...] Il emploie également le terme point tournant (watershed) a de nombreuses reprises sans que le lecteur comprenne véritablement quel est ce point tournant. Le lecteur reste sur sa fin et aimerait une description plus précise et mieux hiérarchisée de ces occasions manquées, de ces mythes qui façonnent la relation irano- américaine. Enfin, il me semble que l'organisation par chapitre historique nuit à la fluidité de l'ouvrage dans le sens où le lecteur à l'impression que ces chapitres étaient fait pour être publiés dans différentes revues tant les répétitions sont redondantes. [...]
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