Les guerres du Liban s'écoulant de 1975 à 1990 sont parmi les plus complexes à analyser et à saisir. Ce conflit long de quinze années est le fruit d'un nombre énorme de protagonistes aussi bien nationaux qu'étrangers. Ces guerres mélanges d'abondants enjeux internationaux comme la course au leadership arabe, la lutte opposant les Etats-Unis et l'URSS pour le contrôle du jeu international et surtout la résolution politique ou militaire des conflits israélo-arabes et de la question palestinienne qui en découle.
Albert Bourgi et Pierre Weiss, deux chercheurs français collaborant au journal « Jeune Afrique », publient l'ouvrage « Les complots libanais » au début de l'année 1978. Les deux auteurs, ne connaissant pourtant pas l'issu de cette guerre fratricide, nous proposent une analyse judicieuse et pertinente des deux premières années de la guerre. Weiss et Bourgi s'attachent à bien repérer les causes, acteurs et enjeux de cette première guerre du Liban pour faciliter l'étude et la compréhension de cette dernière.
La problématique de l'ouvrage « les complots libanais » pourrait être résumée par la question suivante : Comment la première guerre du Liban, dont les causes principales sont assurément nationales, a progressivement échappé et dépassé les acteurs libanais transformant le pays en théâtre des luttes d'influence entre les protagonistes du conflit israélo-arabe ?
[...] Assad est convaincu que seul les Etats- Unis peuvent amener Israël vers la négociation et régler cette crise. L'autonomie de l'OLP est dérangeante dans la voie d'un compromis avec Israël[11]. Assad doit suffisamment affaiblir la Résistance Palestinienne pour l'inclure dans un Front Arabe qu'il dirigerait. Cependant la Syrie doit aussi garder la carte OLP dans son jeu pour faire pressions sur les Etats-Unis qui éprouvent les pires difficultés à faire plier Israël. Malgré des craintes bien réels, l'OLP ne peut qu'accepter cette alliance stratégique avec la Syrie, étant totalement isolé dans la région du Proche Orient et mis de côté par la pax amricana. [...]
[...] Les Palestiniens rentrent timidement dans la guerre sommée par les pouvoirs syriens de se tenir à l'écart. En effet ce n'est qu'au début 1976, suite au siège du camp de Tall al-Zaatar que la Résistance Palestinienne rentre réellement dans les combats. Ce renfort de poids permet aux forces progressistes d'enchaîner les victoires. Cependant le revirement syrien de 1976 suite aux victoires palestino-progressistes laisse les Palestiniens dans l'expectative. Ces derniers adoptent une position défensive jusqu'aux accords de Ryad prévus en octobre. [...]
[...] "Les complots libanais : guerre ou paix au Proche-Orient Albert Bourgi et Pierre Weiss (1978) Les guerres du Liban s'écoulant de 1975 à 1990 sont parmi les plus complexes à analyser et à saisir. Ce conflit long de quinze années est le fruit d'un nombre énorme de protagonistes aussi bien nationaux qu'étrangers. Ces guerres mélangent d'abondants enjeux internationaux comme la course au leadership arabe, la lutte opposant les Etats-Unis et l'URSS pour le contrôle du jeu international et surtout la résolution politique ou militaire des conflits israélo-arabes et de la question palestinienne qui en découle. [...]
[...] La Syrie impose en février 1976 une Charte constitutionnelle prévoyant le maintien des institutions confessionnelles et dont une annexe viserait à restreindre les droits palestiniens découlant de l'accord du Caire. Les premières tensions syro-palestinienne se font ressentir. La Syrie s'opposera militairement aux palestino-progressistes par le biais de l'ALP et de la Saïka à une tentative de renversement de Frangieh par la force en mars. Ces derniers décident de reprendre les combats en mars ce qui est perçu comme un défi à l'autorité syrienne. La guerre de mouvements des forces de l'Ouest est une vraie réussite et le réduit chrétien est pris à la gorge. [...]
[...] Les combats atteignent leur paroxysme en avril 1973 suite aux débarquements de commandos israéliens à Saïda et Beyrouth qui provoquent un affrontement généralisé entre l'armée et la Résistance Palestinienne. La méfiance est totale entre les deux camps, la Résistance Palestinienne étant persuadé que les autorités libanaises souhaitaient imiter le pouvoir jordanien et les chrétiens conservateurs convaincus que les Palestiniens souhaitent renverser le régime libanais. Les blocs se resserrent et les dialogues politiques entre leaders traditionnels chrétiens et musulmans s'amenuisent. L'Etat s'enfonce dans l'immobilisme et le blocage institutionnel. [...]
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