Le texte qui nous servira de socle pour notre travail, Explaining Alliance Formation, est issu du livre de Stephen Walt paru en 1987, The Origins of Alliances. Walt, est un maître assistant en politique et affaires internationales à l'Université de Princeton.
L'auteur développe, dans le texte, sa théorie du balance of threats qui approfondit la théorie réaliste du balance of power. Il se demande fondamentalement pourquoi, et comment les Etats forment des alliances ; quels sont les éléments qui déterminent un pays à choisir tels alliés plutôt que tels autres. Il se demande aussi si les Etats, face à l'imminence d'une attaque, sont plus enclins au balancing, ou au bandwagoning.
Pour Walt, qui est un théoricien réaliste, et qui plus particulièrement appartient au néoréalisme défensif, les Etats, tout aussi puissants qu'ils soient, sont avant tout motivés par leur survie. Leur stratégie ne serait pas expansionniste mais prônerait plutôt la retenue.
Après avoir appréhendé (I) La contribution théorique de Walt à la théorie des alliances, nous essaierons d'appliquer sa théorie à l'alliance franco-russe en se posant la question suivante : (II) Dans quelle mesure l'alliance franco-russe (1891-1893) est-elle une forme de balancing au sens de Walt ? Notre devoir se décomposera donc en deux parties distinctes.
[...] Toutefois, cette dépendance économique n'est pas le seul motif de l'alliance franco- russe. B. La politique extérieure de l'Allemagne et la conclusion de l'alliance franco-russe en tant que balancing à la menace allemande La victoire allemande (alors la Prusse) sur la France en 1870, et la création de l'empire allemand, ont considérablement modifié l'équilibre des menaces en Europe, ainsi que l'équilibre des menaces au sein du système international. L'Allemagne devenait désormais la puissance militaire la plus importante du continent européen. [...]
[...] Les ambitions expansionnistes de ses successeurs [de Bismarck] ont alarmé les autres puissances européennes. Bien que l'importance de la puissance allemande ne cessait de grandir, et a joué un rôle majeur, l'importance des intentions [offensives] allemandes ne devait pas être ignorée11 L'aggregate power de l'Allemagne, ne cessait de gonfler, et était un élément de balancing ou de bandwagoning. En effet, la population allemande était passée de 41 millions d'habitants en 1870, à plus de 66 millions en 1914. Sa natalité était donc puissante. [...]
[...] L'anarchie est considérée comme une constante structurelle et la guerre, de ce fait, peut toujours survenir parce que rien ne peut la contraindre. Les variations dans la distribution de la puissance, des capacités matérielles (population, ressources naturelles, forces militaires, économie en général) ont, pour les théoriciens du balance of power et Waltz en particulier, qui est également un néoréaliste défensif, une importance fondamentale pour expliquer le comportement des Etats. Selon la théorie du balance of power, les Etats ont une profonde aversion pour toute structure internationale où l'équilibre des puissances serait inexistant. [...]
[...] James Joll, the origins of the first world war, The silver library p. Jack S. Levy, The study of war and peace, Rutgers University, mars 2001, pp. 1-18, à paraître dans Walter Carlsnaes, Thomas Risse, et Beth A. Simmons, eds., Handbook of International Relations. London : Sage Publications Susan B. Martin, Balances of Power versus Balancing : A Conceptual Analysis, mai 1999, Brown Center for International Politics : www.ciaonet.org (Colombia International Affairs Online). Marc Trachtenberg, The question of realism, a historian's view, Security studies 13, no (automne 2003), pp. [...]
[...] Cependant, cette dépendance économique, cette certaine vulnérabilité, n'était pas la seule raison de l'alliance franco-russe. Le renouvellement de la Triple Alliance et le rapprochement de ses membres avec l'Angleterre, inquiétaient la France et la Russie car la paix était menacée et les deux pays risquaient d'être davantage isolés. Le 8 octobre 1879, la conclusion de l'alliance austro allemande, transformée deux ans plus tard en Triple Alliance par l'adhésion de l'Italie et dirigée contre la Russie plus encore que contre la France, apportait un argument nouveau à campagne francophile [de la Russie]12 La contre assurance que Bismarck passait avec la Russie en 1884 puis 1887, ne faisait que surseoir l'idée d'un rapprochement franco-russe. [...]
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