Marie-Claude SMOUTS est directrice de recherche au CNRS (CERI : Centre d'Etudes et de Recherches Internationales de la Fondation Nationale de Sciences Politiques). Elle est l'auteur de nombreux livres et articles sur les relations Nord-Sud, la diplomatie multilatérale et la sociologie des relations internationales. Dans cet article intitulé « La coopération internationale : de la coexistence à la gouvernance mondiale » tiré de l'ouvrage Les Nouvelles Relations internationales. Pratiques et théories. publié en 1998 sous la direction de l'auteur elle-même, elle s'attache à démontrer comment, depuis la seconde guerre mondiale, la « société internationale » est passée d'une « communauté d'Etats civilisés » à une « société civile mondiale ». En d'autres termes, elle se penche sur la façon dont le système international a cessé d'être défini comme l'ensemble des rapports interétatiques pour devenir l'ensemble des rapports « multi-acteurs » de la scène internationale. Cette transformation a donc pour conséquence un changement dans la définition de la coopération internationale, tant en ce qui concerne les acteurs, que les moyens et les fins. La question posée par l'auteur, qui résume cette situation est : « qui coopère, comment et pour faire quoi ? ».
SMOUTS relève du courant dit transnationaliste auquel on identifie également des auteurs tels que James ROSENAU et Bertrand BADIE . Ainsi, SMOUTS considère que, contrairement à une conception stato-centrée des relations internationales qui se caractérise par la compétition, la quête de puissance et l'intérêt national, la nouvelle « société civile mondiale » est « hétérogène, multicentrée, en quête d'espace public et de régulation ».
La réflexion de SMOUTS commence par une explication minutieuse de l'évolution des conceptions des relations internationales pour s'attarder ensuite sur la nouvelle notion de gouvernance. Cette réflexion se divise en trois points qu'elle a intitulés Coexistence et coopération : les limites de l'ordre par la loi ; La théorie des régimes ; et, Gouvernance et nouveau multilatéralisme. Dans chacune de ces parties, elle retrace chronologiquement les principales idées des courants qui se sont succédés et ajoute les critiques et dépassements de chacune d'elles
[...] L'auteur donne notamment les exemples de l'interdiction du recours à la force, de l'émancipation des peuples colonisés ou encore du droit du développement. Selon SMOUTS, le droit international a désormais vocation à se pencher sur ces domaines et non plus seulement sur les relations interétatiques. Elle le définit donc comme l' armature d'un ordre social international au service des besoins humains qui a vocation à s'étendre à tous les domaines (spill over), contribuant ainsi à l'effacement de la distinction entre droit international public et droit international privé. [...]
[...] SMOUTS, op.cit. HAUT CONSEIL DE LA COOPERATION INTERNATIONALE, Rapport sur Gouvernance démocratique et coopération internationale sept 22e Réunion Plénière CROZIER M., FRIEDBERG E., L'Acteur et le Système, Paris, Seuil CHAUPERADE A., op. cit. HCCI, op. cit. [...]
[...] Ce dernier s'attaque point par point aux idées du transnationalisme qu'il nomme la thèse mondialisante Il considère que l'Etat est l'unité indépassable des relations internationales car le monde du transnational n'a de validité théorique qu'en tant qu'il se définit par rapport à la réalité des Etats et que la mondialisation ne peut être pensée comme étant extérieure à la puissance des Etats et de leurs économies, susceptibles de la piloter Force est de constater que, comme tout bon réaliste, sa réflexion se centre sur les concepts de souveraineté et de puissance des Etats. SMOUTS explique ensuite que parallèlement à cette conception réaliste s'en est développée une autre qualifiée d' idéaliste qui visait assurer la paix entre les nations ; elle marque le passage du système de l'équilibre des puissances au système de la sécurité collective. Cette conception née de l'idéalisme wilsonien incarné par la SDN, a été consacrée définitivement par la création du système des Nations Unies en 1945. [...]
[...] Cette transformation a donc pour conséquence un changement dans la définition de la coopération internationale, tant en ce qui concerne les acteurs, que les moyens et les fins. La question posée par l'auteur, qui résume cette situation est : qui coopère, comment et pour faire quoi ? SMOUTS relève du courant dit transnationaliste auquel on identifie également des auteurs tels que James ROSENAU et Bertrand BADIE[1]. Ainsi, SMOUTS considère que, contrairement à une conception stato-centrée des relations internationales qui se caractérise par la compétition, la quête de puissance et l'intérêt national, la nouvelle société civile mondiale est hétérogène, multicentrée, en quête d'espace public et de régulation La réflexion de SMOUTS commence par une explication minutieuse de l'évolution des conceptions des relations internationales pour s'attarder ensuite sur la nouvelle notion de gouvernance. [...]
[...] (dir.), Les nouvelles relations internationales: pratiques et théories, Paris, Presses de Sciences Po - SMOUTS M.-C., Du bon usage de la gouvernance en relations internationales in Revue internationale des sciences sociales, 155, mars 1998. p. 85-94. Avec qui elle a coécrit l'ouvrage Le retournement du monde. Sociologie de la scène internationale, Paris, Presses de Sciences Po Voir à ce sujet : MOUREAU-DEFARGES P., L'Ordre Mondial, 3e édition, Paris Armand Colin Ex : DECAUX E., Droit International Public, 4e édition, Paris, Dalloz, Collection HyperCours CHAUPERADE A., Géopolitique. [...]
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