Raymond Aron est né en 1905 et est mort en 1983. Il séjourne en Allemagne de 1930 à 1933, dans l'entre deux guerres, et est sensibilisé par les débuts du nazisme à sa condition de juif et de français. Il y reçoit alors « le choc de l'histoire » . En effet, c'est à partir de cette période qu'il se pose désormais des questions qui vont guider ses travaux : Que puis-je savoir de l'histoire ? Et que dois-je faire comme citoyen ?
Il connaît également des personnages qui vont participer à sa vision des choses : Henry Kissinger, le général Charles de Gaulle, Jean-Paul Sartre…
Il étudie l'économie pour, dit-il, « fonder en raison mes jugements sur le capitalisme et le socialisme » (économie que l'on retrouvera d'ailleurs dans l'article étudié).
Dans son article « Qu'est-ce qu'une théorie des relations internationales ? », Raymond Aron pose la question de savoir vers quel type de théorie des relations internationales est-il possible de se diriger. Quelle serait la nature d'une théorie des RI ? Peut-on envisager une théorie générale pure des RI ? Enfin cette théorie peut-elle être fondée sur des axiomes tels le principe de maximisation ?
Pour répondre à ces interrogations nous verrons dans un premier temps comment Aron définit ce qui semblerait répondre aux exigences d'une théorie des relations internationales et dans une deuxième partie, nous analyserons pourquoi, pour Aron, une théorie globale et opérationnelle des RI est impossible.
[...] Le concept de théorie doit donc être replacé dans son sens précis. De plus, la querelle entre différentes écoles : anciens et modernes, traditionalistes et novateurs, littéraires et scientifiques a entraîné une confusion accrue dans la définition du concept. Une antithèse entre philosophie et science Pour Raymond Aron, le concept de théorie a une double origine. Tout d'abord, elle peut être l'équivalent de la philosophie, c'est-à-dire une connaissance contemplative, saisie des idées ou de l'ordre essentiel du monde Dans ce cas, la théorie est différente de la pratique. [...]
[...] Les comportements au sein du système international font appel à un nombre important de paramètres ou variables qui empêchent toute relation de causalité avec l'unique trait caractéristique des relations internationales que nous montre Aron. Clausewitz dit : s'il y a une théorie de la tactique, il est cependant impossible de concevoir une théorie de la stratégie. Cela signifie qu'il est possible de tirer certaines lois de l'Art de la guerre, lois qui peuvent être utilisées lors d'un conflit pour mener à bien les opérations militaires. [...]
[...] L'analyse sociologique et historique des RI, au sens défini par Aron, constitue une approche globale du problème. En effet, il tient à préciser qu'il ne faudrait pas tenir une seule variable (économique, démographique) pour responsable du comportement d'un Etat dans un sous-système. Il est nécessaire pour Aron d'utiliser l'ensemble des instruments disponibles car la compréhension d'un système unique se situe à tous les niveaux Bibliographie Raymond Aron, Mémoires ans de réflexion, édition Julliard 1078pp Diplomatie, Henry Kissinger, édition Dictionnaire des relations internationales, M.C.Smouts, Dario Batistella, Pascal Vennesson, édition Dalloz Théorie des relations internationales, Dario Batistella, édition Presse de science po Encyclopaedia Universalis, Corpus Raymond Aron Mémoires ans de réflexion politique édition Julliard 1057pp. [...]
[...] Aron refuse également l'idée d'un rapprochement avec les théories d'économie politique, qui supposent des acteurs absolument rationnels et dénués de passions et des situations très éloignées de la réalité. Ces modèles fonctionnent selon le principe aussi large que vague de maximisation. Qu'elle soit de l'ordre de la puissance ou autre, Aron refuse ce principe de maximisation qui suppose un but unique et une obéissance aveugle des acteurs. La théorie des RI semble une fois de plus bien loin des modèles économiques. [...]
[...] La délimitation de l'objet étudié Les postulats énoncés permettent à l'auteur d'avancer quelques propositions quant à l'explication d'une théorie internationale et de caractériser plus précisément sa théorie. Aron intègre alors le concept de sous-système. Il part du principe que pour élaborer la théorie d'un sous-système social, il faut une définition de ce sous-système En effet, le travail du théoricien est de cibler précisément l'objet qu'il veut analyser. Deuxième idée, le progrès de la science comporte un va-et-vient entre schémas simplifiés et observations renouvelées La science n'est pas figée et elle est parfois inaccessible. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture