La guerre. La paix. Ces deux sujets sont bien souvent les plus féconds pour les théoriciens des relations internationales. De fait, les théories réalistes s'accordent en général sur l'idée selon laquelle les unités politiques, et cela quelle que soit la nature de leur régime, vivent dans un état de guerre perpétuelle. La paix serait à leurs yeux, plutôt une sorte de répit, de sursis car la paix est appréhendée comme une absence de guerre. La guerre serait toujours latente à cause de la structure du système international et du dilemme de sécurité. Mais toute théorie n'est-elle pas falsifiable?
Ainsi, l'hypothèse de la paix démocratique, défendue notamment par Bruce Russett, fragilise le réalisme. Cette hypothèse qui, pour prétendre à la reconnaissance académique, s'appuie sur l'examen de la réalité et les études statistiques, souligne que si l'on s'attache aux Etats parties aux guerres interétatiques, et que l'on tente d'établir un lien avec la nature de leur régime interne, on s'aperçoit que les démocraties ne se font pas la guerre entre elles. D'où une certaine zone de paix démocratique. Là est le point de départ de Russett qui revivifie les idées de Kant. En revanche, des guerres entre d'autres combinaisons de pays, peuvent éclater.
Dans son extrait (Why Democratic peace ?), l'auteur ne se demande pas tant si les démocraties se font la guerre entre elles, comme le suggère le titre, mais bien plutôt pourquoi les démocraties ne se font pas la guerre. Son étude tend à rechercher les causes de ce phénomène, ou du moins à en avancer les hypothèses les plus pertinentes. Le texte se présente comme une sorte de manuel, de guide sur la conduite des démocraties entre elles mais aussi avec les autres régimes politiques.
Notre problématique, à l'instar de celle de Russett, consistera à s'interroger sur les causes de ce phénomène particulier, à savoir la disparition de la guerre entre les démocraties, et les causes de leur comportement pacifique réciproque. Ce phénomène serait-il une simple coïncidence, ou sinon existerait-il un lien étroit entre la nature intestine de ce régime politique singulier, la démocratie, et ses actions sur la scène internationale ?
La première partie du devoir s'intitulera (I) Les inspirations et la méthode de recherche de Russett. Nous verrons, dans la seconde partie (II) Les causes de la pax démocratique ?
[...] II- Les causes de la paix démocratique ? Après nous être intéressé en premier lieu sur (A') Une explication normative et culturelle ? Nous nous pencherons en second lieu sur (B') Une explication structurelle et institutionnelle ? A'- Une explication normative et culturelle ? Après avoir vu Le cas d'un conflit d'intérêts, entre deux démocraties et entre une démocratie et une non-démocratie, et l'illustration du rôle normatif et culturel, nous verrons La perception d'autrui et la notion d'attente pacifique réciproque (Carl Deutsch) Le cas d'un conflit d'intérêts entre deux démocraties et entre une démocratie et une non-démocratie, et l'illustration du rôle normatif et culturel Il appert que Russett s'inspire de Kant, car pour lui aussi, c'est la nature même du régime politique, qui explique son comportement international. [...]
[...] Nous verrons, dans la seconde partie Les causes de la pax démocratique ? Les inspirations et la méthode de recherche de Russett Après s'être attaché à Aux sources de la paix démocratique : le libéralisme républicain de Kant, nous aborderons Une méthode de recherche restrictive et déductive basée sur l'évolution des relations internationales. Aux sources de la paix démocratique : le libéralisme républicain de Kant Pour mieux comprendre la genèse de la paix démocratique, nous traiterons d'abord de L'institution de la paix, puis de La nature du régime politique en tant que déterminant interne de la politique étrangère L'institution de la paix Cette partie est fondamentale, car Russett s'imprègne des notions de Kant, et les développe. [...]
[...] Après avoir circonscrit la définition de la guerre, Russett restreint aussi la définition de la démocratie, en intégrant à son analyse, les seules démocraties stables. Ce régime politique, repose sur le respect des libertés fondamentales, le droit de vote des citoyens qui élisent un gouvernement suite à la tenue d'une élection secrète et pluraliste, l'existence d'un pouvoir exécutif responsable devant le peuple ou devant le pouvoir législatif. Il oppose ces démocraties-là, à celles instables dont les institutions démocratiques sont immatures et donc friables et où la stabilité politique est encore vacillante. [...]
[...] Son comportement n'est pas aussi prévisible, fiable, que l'est celui d'une démocratie. En effet, dans un régime non démocratique, la minorité qui a accaparé le pouvoir, est plus prompte à engager par la force, les autres à sa place dans la guerre. Aucun obstacle institutionnel, ne peut contraindre ses velléités belliqueuses : l'opinion publique n'existe pas et la séparation des pouvoirs est inexistante. L'armée est l'instrument du politique. Le laps de temps, ordinairement imparti lorsqu'un différend survient entre deux démocraties, est réduit lorsqu'un conflit d'intérêts oppose une démocratie à une non démocratie. [...]
[...] D'où une certaine zone de paix démocratique. Là est le point de départ de Russett qui revivifie les idées de Kant. En revanche, des guerres entre d'autres combinaisons de pays, peuvent éclater. Dans son extrait (Why Democratic peace l'auteur ne se demande pas tant si les démocraties se font la guerre entre elles, comme le suggère le titre, mais bien plutôt pourquoi les démocraties ne se font pas la guerre. Son étude tend à rechercher les causes de ce phénomène, ou du moins à en avancer les hypothèses les plus pertinentes. [...]
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