Raisons qui ont motivé la rédaction de cet ouvrage : une Amérique qui se perçoit comme déclinante, et non plus comme « gendarme du monde libre » (Rostow), dans le contexte effervescent d'un vaste débat opposant tenants de la thèse du déclin américain et tenants de la revivification. Mais ce qui se dessine en fait en filigrane et sous-tend la trame de l'ensemble de l'ouvrage, c'est bien une théorie nouvelle du pouvoir redéfinissant ce dernier et l'enrichissant, face à la fin de la bipolarité à juste titre pressentie par Nye
[...] Pour construire sa théorie, Nye emprunte au modèle de idéalisme wilsonien (consacré par l'avènement des Nations-Unies) l'exigence de coopération entre les Etats. De même, sa stratégie mixte repose sur la théorie des régimes, telle que définit par S.Krasner en 1983, soit un ensemble de principes, de normes, de règles et de procédures de décision, implicites ou explicites, autour desquels les attentes des acteurs convergent dans un domaine spécifique : ces régimes introduisent en effet des éléments de discipline dans la politique étrangère américaine dont les Américains ne peuvent faire abstraction. [...]
[...] La démographie, quant à elle, pèse davantage pour les pays développés que pour les pays pauvres. La puissance militaire dépend de la puissance économique mais peut devenir à très court terme un facteur autonome de puissance. Enfin, il y a le soft power conceptualisé par Nye, enjeu déterminant de contrôle des flux transnationaux et des acteurs non étatiques, dans un monde multipolaire et interdépendant. De quelques insuffisances La thèse soutenue par Nye pèche cependant par deux insuffisances : Nye fait preuve dans son ouvrage d'un optimisme démesuré, envisageant le meilleur scénario possible (synchronisme stratégique, diplomatique et économique) pour les EU. [...]
[...] Le concept reste ici largement indéterminé. Du bon usage de la thèse soutenue par Nye Une critique de l'ouvrage de Nye ne saurait faire l'économie de épreuve des faits c'est-à-dire de l'usage que l'administration américaine a pu faire de sa théorie. Force est de constater que si l'action militaire en Afghanistan, fondée sur le hard power fut couronnée de succès, l'approche unilatérale de l'administration Bush en matière des gaz à effet de serre (non ratification du protocole de Kyoto), son intention de se retirer du Traité ABM de 1972, son refus de signer le traité de Rome instituant la Cour internationale de justice ou encore son attitude face aux Européens lors des réunions de l'OMC, ont mis à mal le soft power américain. [...]
[...] Bound to Lead : the changing nature of American power. Joseph S. Nye jr Introduction the late 1980s, a majority of Americans believed that the United States was a declining power and that we were going to be overtaken first by Russia and then by Japan and Germany. There was a book that was written by the very good Yale historian, Paul Kennedy, called The Rise and Decline of the Great Powers, published in 1987 ( I found it unconvincing in that I thought the analogy between Britain and America was incorrect, that the Americans weren't going to go through the same thing as the British did. [...]
[...] Ainsi, dans les années 1980, malgré la situation stationnaire des EU, les négociations se sont poursuivies au sein du GATT, dès lors que la Communauté européenne et le Japon acceptaient le maintien du régime libéral mis en place par les Américains. Où l'on retrouve le concept de soft power légitimité et autorité morale plus qu'indispensables aujourd'hui dans la quête de puissance des acteurs fussent-ils étatiques ou non-étatiques, comme le souligne la condamnation internationale des attentats du 11 septembre 2001 et du djihad islamiste. La fin doit être légitime et légitimée pour justifier les moyens. [...]
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