Bertrand Badie est professeur agrégé de Sciences Politiques et enseigne à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Il a entre autre publié Culture Politique (1983), Le développement politique (1984), Les Deux États (1987), L'État Importé (1992) et La fin des territoires (1995).
Un monde sans souveraineté est paru en janvier 1999 dans la collection « L'espace du politique » dirigée par Pierre Birnbaum.
Contrairement à ce qu'on a l'habitude de penser, la souveraineté étatique n'est qu'un concept contingent dans les relations internationales. Bertrand Badie remet en question le paradigme classique d'une forte souveraineté, définie comme puissance absolue et perpétuelle d'une autorité politique sur un territoire. D'un point de vue constructiviste, la souveraineté est donc plutôt une fiction qui promet l'égalité entre les États plus ou moins forts.
Malgré des structures internationales on observe une déréglementation de la politique par des nouveaux acteurs non étatiques et transnationaux qui remettent en cause la souveraineté. Mais celle-ci demeure dans certains discours une valeur mobilisatrice. En outre, la souveraineté doit faire face à la concurrence de l'économie et des mouvements identitaires.
Se substitue à la souveraineté le principe de responsabilité, voire obligation morale envers tous les autres. Mais la frontière entre souveraineté et responsabilité est difficile à marquer. Badie cherche à démontrer que, par l'interdépendance croissante, les États deviendront moins cyniques.
[...] Les accords avec le FMI, donc la solution extra-étatique des problèmes de développement privent aussi les Etats de leur souveraineté. Un autre changement, remettant en cause le contrat social, est celui des mouvements identitaires qui sont en soi contradictoires avec le principe de souveraineté. La logique identitaire est si belligène et si irréconciliable, que la politique de ghettoïsation semble être le seul moyen de pacification. La souveraineté est abolie par une défragmentation infinie du territoire. Des réfugiés ne peuvent pas s'intégrer en dehors de leur territoire naturel L'effet destructeur de la vague identitaire exige une réinvention du politique tenant compte des souverainetés trompées et abolies Les communautés de responsabilité La souveraineté est dépassée par des nouveaux enjeux communs surtout l'écologie mondiale, le développement et la mondialisation. [...]
[...] Les ONG, et pas seulement celles à caractère économique, sont non- représentatives, et en plus pas forcement démocratique. La question n'est donc pas celle de l'avenir de la souveraineté face à la mondialisation mais celle de l'avenir de la démocratie dans ce monde déréglementé. [...]
[...] Les États travaillent dans l'environnement des droits de l'Homme, travail quotidien des ONG. Celles-ci revendiquent la création d'institutions nouvelles pour la promotion des droits de l'Homme. Le poste du Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme et la création des tribunaux internationaux montrent l'achèvement de la responsabilité dans la communauté internationale. Mais certains États se retirent de leur engagement. Les autres états doivent les convaincre de dépasser leurs propres limites, au risque de compromettre leur identité Un monde déréglementé ? [...]
[...] Trois fondements juridiques de la réduction de la souveraineté sont envisageables : la référence aux droits de l'Homme, l'éridiction d'un partenariat permettant de partager les responsabilités et le droit de contraindre un État à enrichir sa législation. Toutefois ces conceptions sont largement occidentales et quelquefois considérées comme paternelles. III. Entre responsabilité et puissance 6. Les délices de la responsabilité Les États participent à un jeu qui n'est que partiellement contraignante pour les inciter à réinventer la responsabilité au gré des délices qu'elle leur procure. D'une façon réaliste, Badie montre les effets pervers que peut avoir l'usage de la responsabilité. La marge entre la responsabilité et le paternalisme devient mince (p. [...]
[...] Bertrand Badie remet en question le paradigme classique d'une forte souveraineté, définie comme puissance absolue et perpétuelle d'une autorité politique sur un territoire. D'un point de vue constructiviste, la souveraineté est donc plutôt une fiction qui promet l'égalité entre les États plus ou moins forts. Malgré des structures internationales on observe une déréglementation de la politique par des nouveaux acteurs non étatiques et transnationaux qui remettent en cause la souveraineté. Mais celle-ci demeure dans certains discours une valeur mobilisatrice. En outre, la souveraineté doit faire face à la concurrence de l'économie et des mouvements identitaires. [...]
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