Edité en 1997, ce livre retrace l'évolution de la relation anglo-américaine depuis 1939. L'originalité d'un tel ouvrage repose sur l'approche choisie : John Baylis a rassemblé différents éléments d'archives, articles de presse, ou autres supports écrits. Ainsi, il incite le lecteur à se forger sa propre opinion des évènements, en ne le guidant que par le choix même des extraits, et quelques succincts commentaires introductifs.
Dans une première partie, un résumé détaillé. Dans une seconde, une critique de l'oeuvre nécessaire afin de nuancer le sens donné par l'auteur aux différents évènements, dans le choix des documents qu'il rassemble et dans l'interprétation qu'il en propose.
[...] Peu à peu la CEE que les Etats-Unis avaient toujours voulue unie et forte, leur apparaît comme une menace pour leurs intérêts. Les américains se sentent floués par cette Europe qui se referme sur elle-même, alors même que leur aide visait à en faire un partenaire solide pouvant partager avec eux le poids des décisions mondiales majeures. La question majeure cependant reste celle de la défense. D'importantes frictions entre les deux continents mèneraient-elles à un désengagement des troupes américaines en Europe, la livrant alors à la menace soviétique ? [...]
[...] Pour cela il exprime la volonté que la relation spéciale anglo-américaine serve d'exemple aux autres états. Bien qu'il s'appuie sur l'héritage, les valeurs, traditions et langue communes pour justifier d'une telle relation, il s'agit encore et toujours de l'intérêt des Etats-Unis : il n'est pas anodin qu'une telle coopération soit avant tout nucléaire. Le 3 juillet 1958, un Accord entre les deux gouvernements rétablissait une coopération nucléaire maximale. Challenges to the nuclear partnership 1960-63 Bien que le Royaume Uni commence à se tourner vers l'Europe, il continue à s'appuyer sur les Etats-Unis, qui aimeraient ne pas voir leur relation avec le Continent en pâtir. [...]
[...] Les Etats-Unis de leur côté ont encore besoin d'un allié sûr en Europe. Une relation spéciale est donc encore possible, si les Britanniques acceptent l'idée qu'elle n'implique pas forcément le droit et la capacité d'influencer les politiques américaines. Pour Seitz, ambassadeur américain en Grande- Bretagne, la place de la Grande-Bretagne est en Europe, ce qui n'empêche pas une nouvelle relation spéciale de poursuivre l'alliance anglo- américaine. En 1995, la polémique sur la fin d'une telle relation est toujours animée. Pour le Sunday Times, si en effet elle fut suscitée par ces racines, valeurs, traditions etc. [...]
[...] Cette relation particulière anglo-saxonne semble donc voulue initialement par Churchill. Elle aboutit en Août 1941 à la Charte de l'Atlantique. Parce que les allemands risquent d'accéder au statut de puissance nucléaire, Anglais et Américains s'unissent par un Accord de Québec, établissant une coopération dans la recherche nucléaire, mais également dans l'utilisation d'une éventuelle bombe. Le pouvoir décisionnel à est attribué à l'équité et la loyauté du président américain. Cependant, alors même qu'il fait l'éloge du système, Churchill, lors d'une correspondance privée, émet plusieurs réserves sur la coopération d'après-guerre. [...]
[...] Elle a bien sûr évolué, ce qui lui a permis de durer. En effet, chaque crise entre les eux alliés amenait une renouveau des rapports entre anglo-saxons. Reste à savoir si les intérêts anglo-américains vont continuer à converger à l'avenir, et si la relation spéciale va continuer à s'en détacher, ou y rester subordonnée. Le renouveau de Hurd, de Seitz, de l'après- Guerre Froide, ne tend-il pas à dépolitiser la relation spéciale à la placer hors des divergences géopolitiques et géostratégiques entre les deux pays? [...]
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