Né en 1928 de souche irlandaise, Charles Cogan est éduqué sur la côte est, dont la réputation est en grande partie marquée par le puritanisme protestant. Après de bonnes études à Harvard où il travaille sur l'histoire médiévale, il cultive la langue française apprise dès l'âge de douze ans, avant de participer à la guerre de Corée. Charles Cogan poursuit sa carrière à la CIA, ou il passe 37 ans dont 23 en poste à l'étranger. Et c'est en 1984 qu'il devient chef de poste en France, à l'époque du second mandat de Reagan, de la première cohabitation, du refus par la France du droit de survol du territoire par les avions américains lors du raid contre la Libye en 1986. Et c'est à la retraite que Charles Cogan entreprend sa seconde carrière, une carrière universitaire. Après une thèse de doctorat codirigée par Stanley Hoffmann, il poursuit ses recherches mettant l'accent sur l'étude de la réalité française, notamment sur sa culture historique et politique, ainsi que sur sa diplomatie. Sincère francophile, il s'intéresse de près à la mentalité française ainsi qu'à la prise de décision par les élites et les dirigeants politiques. D'ou l'intérêt unique de ce livre, Alliés éternels, amis ombrageux, fruit d'une connaissance pratique des réalités diplomatiques entre la France et les Etats-Unis.
Partant de la confrontation de deux messages universalistes, trop proches et en même temps bien spécifiques, Charles Cogan tente dans cet ouvrage d'analyser et d'illustrer les problèmes et la spécificité des relations franco-américaines depuis 1940. Ces relations sont souvent conflictuelles et connaissent différentes phases déterminées non seulement par les bouleversements que connaît le monde durant cette période, à savoir la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, l'effondrement du bloc soviétique, ainsi que la construction européenne, mais également par la personnalité de certains acteurs de la scène internationale qui génère tensions ou rapprochements entre les deux pays.
[...] Si la France et les Français sont souvent récalcitrants envers la tutelle américaine Dès la guerre, une volonté de résistance à la tutelle américaine se manifeste au nom de l'indépendance nationale Des ambiguïtés dès la guerre (relations détestables entre De Gaulle et Roosevelt, projet AMGOT), et des contraintes pesantes de la guerre froide que ce soit sur le plan géopolitique (Alliance atlantique, Indochine) ou économique (plan Marshall) d'où l'essor rapide d'un antiaméricanisme politique (communistes, chrétiens de gauche, neutralistes, gaullistes). Le nationalisme gaullien, répondant à un refus de la servitude, mais plus encore à un messianisme politique à prétention mondiale, se nourrit d'un antiaméricanisme (États-Unis, seule puissance à la mesure de la grandeur de la France) qui déborde largement les rangs du gaullisme (communisme, fraction des socialistes, nombreux intellectuels). [...]
[...] D'ou l'intérêt unique de ce livre, Alliés éternels, amis ombrageux, fruit d'une connaissance pratique des réalités diplomatiques entre la France et les États-Unis. Partant de la confrontation de deux messages universalistes, trop proches et en même temps bien spécifiques, Charles Cogan tente dans cet ouvrage d'analyser et d'illustrer les problèmes et la spécificité des relations franco-américaines depuis 1940. Ces relations sont souvent conflictuelles et connaissent différentes phases déterminées non seulement par les bouleversements que connaît le monde durant cette période, à savoir la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, l'effondrement du bloc soviétique, ainsi que la construction européenne, mais également par la personnalité de certains acteurs de la scène internationale qui génère tensions ou rapprochements entre les deux pays. [...]
[...] ils restent majoritairement fidèles aux fondements géopolitiques d'une alliance transatlantique Français et Américains ont connu lors de la Seconde Guerre mondiale une fraternité d'armes Certes, l'on observe des ambiguïtés initiales : entrée en guerre des États- Unis à la fois tardive et répondant en grande partie à des préoccupations nationales, reconnaissance du régime de Vichy jusqu'en 1942. Cependant, certains Français ne désespèrent pas de nos cousins américains (sens de l'Appel du 18 juin par exemple) et la propagande américanophobe de Vichy ne trouve qu'un écho limité auprès des Français. [...]
[...] D'un côté, l'obsession du rang pour une France qui a perdu le sien lors du désastre de 1940 et de sa collaboration avec l‘Allemagne ; la France devant ainsi reconquérir sa place et pour le Général de Gaulle cette reconquête ne peut se faire que par des querelles cours desquelles la France s‘affirme . De l'autre, le messianisme américain dans l'héritage de la Destinée manifeste. L'antinomie qui domine en fait dans les relations franco-américaines est la suivante : les États-Unis demandent des preuves de fiabilité à la France que celle-ci ne peut accorder sans nuire à son indépendance. Les deux pays ont tout d‘abord une perception très différente de la démocratie. [...]
[...] Toujours est-il que, les relations difficiles entre les États-Unis et la France s'expliquent avant tout par la tension autour du message. Le concept de la Nation française exalté tout au long de son histoire qui se traduit par une volonté d‘exprimer la différence française qui empêche toute coopération avec un autre pays au-delà certain point. II. Il n'en demeure pas moins que d'autres désaccords, parfois plus ponctuels, viennent cependant se greffer à l'explication précédente, compliquant encore plus les relations franco- américaines Il existe cependant d'autres désaccords qui viennent s'implanter à cette première tension et qui compliquent encore plus cette relation. [...]
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