Le conflit entre Israël et la Palestine est au cœur de l'actualité internationale depuis le 29 novembre 1947, date à laquelle les Nations Unies adoptent le plan de partage de la Palestine en trois zones : un Etat juif souverain, un Etat arabe souverain, et un corpus separatum pour Jérusalem et Bethléem. Dès décembre et jusqu'à aujourd'hui, des combats éclatent sur tout le territoire entre Juifs et Arabes. Dans ce contexte, alors que Juifs et Palestiniens revendiquent leur souveraineté sur Jérusalem, comment la confrontation des habitants dans cet espace produit-elle et résulte-t-elle de centralités urbaines aussi plurielles que prégnantes ?
Ainsi l'étude des centralités à Jérusalem sera au cœur de notre travail. D'après Nassima Dris, « le centre-ville serait le lieu où les habitants reconnaissent leur ville et s'identifient à elle au travers des symboles qu'elle renferme. [...] Raisonner en terme de centralité incombe de mettre en évidence les représentations mentales des lieux centraux par ceux qui les fréquentent. » De ce fait, ces deux approches « sont complémentaires et contribuent dans leur interaction à enclencher les attributs de centralité urbaine » : le centre est l'« espace concret ou matériel », tandis que la centralité est une « abstraction liée aux contingences de la vie quotidienne. »
En outre, il ne convient pas, ici, de dresser une étude historique, théologique ou encore politique des événements et des éléments structurant le conflit au sein de Jérusalem. Cependant, afin de comprendre la complexité des relations sociales et urbaines, il s'agira entre autres d'éclairer notre étude sociologique par les travaux géopolitiques de Frédéric Encel.
D'une part, comment la Vieille ville de Jérusalem rassemble-t-elle trois centralités, relatives aux trois monothéismes ? D'autre part, en quoi l'espace urbain à Jérusalem est-il profondément conflictuel et dynamique ?
[...] Ainsi rejette-t-il en Cisjordanie, du nord au sud, la localité de Qafr Aqab, à côté du camp de réfugiés de Qalandiya, la moitié de Beit Hanina, le gros d'Al-Ram, Dahiyat Al-Bared, Hizma, le camp de Shuafat, Dahiyat Al-Salam, Anata, Ram Khamzi et, tout au sud, Walaja. Une première : des Palestiniens de Jérusalem en ont été expulsés . sans avoir bougé ! Avec des pertes en chaîne.[23] Il suffit d'observer les deux cartes accompagnant leur article pour comprendre la situation. Le tracé du futur tramway autour de Jérusalem, nécessaire pour désengorger l'espace de circulation, semble également participer à la ségrégation spatiale des musulmans dans la ville : il empiète sur la route 60, privant ainsi les Palestiniens d'une voie de circulation cruciale dans la ville. [...]
[...] ] dans la partie orientale de la Ville sainte, où les Palestiniens ambitionnent de bâtir leur capitale. [ . ] M. Dari, détaché de la délégation palestinienne auprès de l'UNESCO : [ . ] . ] La politique est omniprésente à Jérusalem, avec les checkpoints, les démolitions de maisons, les contrôles d'identité. Equilibrer avec de la culture, ce n'est pas une mauvaise chose."[22] 2 Enclavement et ségrégation Cependant, le renforcement de la centralité d'une communauté, et par conséquent l'affaiblissement voire l'exclusion d'une autre peut aussi s'exercer plus violemment. [...]
[...] Cependant, le concept de centralité peut- il se réduire à la dimension symbolique que des individus attachent à un espace ? A propos de la pensée d'Henri Lefebvre, Nassima Dris souligne que ce concept revêt une acception bien plus globale, voire totale : cette notion de totalité est fondamentale dans la pensée de l'auteur. Elle est exprimée clairement dans la définition qu'il donne de la centralité, c'est- à-dire la concentration de richesses, de pouvoir, d'information, de connaissance, de culture, de rencontres, de simultanéité, etc.[15] Or, à travers la revendication réciproque du droit à la ville, comment ces centralités évoluent-elles dans l'urbain en se confrontant dans l'espace public ? [...]
[...] (dir.), Israël-Palestine, une terre, du sang, des larmes, Librio, Paris page 67. Op. cit., Pouthier J-L et Leroux pages 68 et 69. Op. cit., Dris N., page 296. Op. cit., Pouthier J-L et Leroux pages 70 et 71. Op. cit., Tincq H., page 67. Encel F., Thual F., Géopolitique d'Israël, Seuil, Paris page 236. [...]
[...] Ville et urbanisation : Yerushalaïm, Al-Quds al-sharif, Jérusalem Sommaire 1. La Vieille ville : concentrations symboliques Centralité chrétienne à Jérusalem Centralité juive : Yerushalaïm, la cité de la paix Centralité musulmane : Al-Quds al-sharif, la Sainte et la Noble Jérusalem : un espace urbain conflictuel, fragmenté et dynamique La guerre des symboles Enclavement et ségrégation 6 Introduction Le conflit entre Israël et la Palestine est au cœur de l'actualité internationale depuis le 29 novembre 1947, date à laquelle les Nations Unies adoptent le plan de partage de la Palestine en trois zones : un Etat juif souverain, un Etat arabe souverain, et un corpus separatum pour Jérusalem et Bethléem. [...]
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