Slobodan Milosevic

Résumé du document

Slobodan Milosevic était un homme d'Etat serbe : il fut président de la Serbie et de la République Fédérale de Yougoslavie et était accusé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide. L'ancien président yougoslave est mort en détention au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye où son procès pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre venait d'entrer dans sa cinquième année.
L'affaire Milosevic est la première affaire où un ancien chef d'Etat est jugé devant une juridiction internationale (des chefs de gouvernements ont déjà été jugés devant des juridictions internationales : quatre anciens premiers ministres devant le tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, à Tokyo, et Jean Kambanda devant le tribunal pénal international pour le Rwanda). Le jugement de Slobodan Milosevic constituera donc un événement de marque dans toute l'histoire de la justice internationale. Selon certains observateurs, ce procès pourrait même avoir un retentissement équivalent à celui de Nuremberg (1945-1946), où furent jugés et exécutés des penseurs et des officiers nazis, et à celui de Tokyo (1948), où furent jugés les criminels de guerres japonais.
Ce procès marquera-t-il l'Histoire comme on le prévoyait au début ?

Extraits

[...] La deuxième partie s'attache plus à l'ambition, au comportement de Milosevic vis à vis de se carrière. C'est un homme prêt à tout pour réussir et asseoir ses convictions, un homme qui n'a peur de rien et qui le revendique. L'auteur en tire en conclusion un portrait assez noir, le décrivant comme un mélange de persuasion archaïque et de ruse maladroite, de passion et de cruauté, de culot maniaque dans le mensonge et de précision diplomatique dans le verbe Tel est le portrait dépeint de Milosevic. [...]

[...] Enfin, le dernier article, tiré de RFI, justice internationale et intitulé La mort de Milosevic fait taire le tribunal fait office de conclusion. Alors qu'il touchait à sa fin, le procès de l'ex-président serbe devant le tribunal international pour l'ex-Yougoslavie a brutalement été interrompu par la mort de l'accusé. Mais que reste-t-il des quatre années de procédures ? Un sentiment d'inachevé, ni condamnation, ni sentence. En échappant à son jugement et en nourrissant les spéculations sur les causes de sa mort, Milosevic gagne-t-il une ultime victoire ? [...]

[...] En 1995, les accords de Dayton sont signés, qui mettent un terme à ces terribles conflits, qui auront causé des ravages parmi la population civile : plus de morts rien que pour la guerre en Bosnie, des millions de déplacés dans toute la région. Au Kosovo, dès le début de 1999, et jusqu'au 20 juin 1999, une campagne de terreur et de violence délibérée et généralisée ou systématiquement dirigée contre la population albanaise du Kosovo a été menée par les forces de la RFY et de la Serbie. Une campagne armée de l'OTAN entre mars et juin 1999 a alors poussé les forces serbes à quitter cette province. [...]

[...] Il rejoint dès 1959, la Ligue des Communistes de Yougoslavie. En 1964, il obtient son diplôme en droit à l'Université de Belgrade, et travaille d'abord dans l'industrie (compagnie publique de gaz Technogaz), puis dans la finance où il exerce jusqu'en 1983 la fonction de directeur de la Beogradska banka (banque de Belgrade). En 1984, Milosevic devient le chef du parti à Belgrade, puis en 1987, chef du parti communiste de la Serbie. En 1989, il est élu président de son pays natal. [...]

[...] Les doutes sur les circonstances de la mort de Milosevic ont été très controversés. Pour le TPIY, il s'agirait soit d'un suicide, soit d'une volonté de Milosevic de faire empirer son état de santé afin de partir se faire soigner à Moscou. Les autorités russes et une grande partie de la population serbe considèrent pour leur part qu'il s'agit d'un assassinat. L'avocat du défunt assure lui aussi qu'il s'agit d'un empoisonnement. Le document suivant est un extrait tiré du Monde, interviewant la procureure du TPIY Carla Del Ponte. [...]