égypte, révolution, moubarak, médias, guerre, information, CIA, dictature, politique, diplomatie, maghreb, jasmin
Ça ne vous a pas échappé, Hosni Moubarak a démissionné vendredi en fin d'après-midi, après avoir répété jusqu'au dernier moment qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat. Immédiatement tous les médias se sont empressés de relayer la nouvelle en ajoutant toute sorte de commentaires stériles comme « tous les dictateurs du Monde tremblent en voyant que le peuple égyptien a pu faire tomber le sien en trois semaines ». Premièrement parce que ça fait bien plus que trois semaines que des manifestations éclatent, et deuxièmement parce que rien n'explique que le peuple a fait abdiquer le Président ce jour-là et pas un autre: il y a donc un autre facteur qui a fait pencher la balance.
[...] Le soir, Moubarak démissionnait. On peut donc se demander si Léon Panetta s'est réellement trompé et que la démission du Président n'a aucun lien avec sa déclaration ou bien si Moubarak a vu dans ces déclarations la fin du soutien des États-Unis dont les médias parlaient et qui constituait le dernier rempart du dictateur. On peut se demander si c'est accidentel: une véritable erreur de la CIA qui a eu des conséquences inattendues ou bien une déclaration mesurée, calculée, pour transmettre un message clair au président égyptien. [...]
[...] La plupart des observateurs que j'ai pu entendre aux heures de grande écoute se sont donc contentés de cette explication: comme en Tunisie, l'armée a fini par entendre le peuple Or cette explication à chaud ne me convainc pas personnellement, car un autre fait m'a marqué vendredi dernier: en Égypte, les organisateurs des manifestations donnaient un thème pour chaque jour, et chaque jour paraissait comme décisif. Mais cela ne se voyait pas dans les médias occidentaux, qui tendaient à traiter les manifestations égyptiennes comme ils traitent les manifestations en France: avec les mêmes grilles de lecture. Ainsi tous les jours entendait-on le nombre de manifestants, voyait-on des images de manifestants réprimés ou non et analysait-on la réaction du pouvoir. Mais ce vendredi c'était différent: les Médias parlaient pour la première fois de démission de Moubarak. [...]
[...] Le rôle des médias dans la chute d'Hosni Moubarak Point d'actualité 14 février 2011 Chute d'Hosni Moubarak Ça ne vous a pas échappé, Hosni Moubarak a démissionné vendredi en fin d'après-midi, après avoir répété jusqu'au dernier moment qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat. Immédiatement tous les médias se sont empressés de relayer la nouvelle en ajoutant toute sorte de commentaires stériles comme tous les dictateurs du Monde tremblent en voyant que le peuple égyptien a pu faire tomber le sien en trois semaines Premièrement parce que ça fait bien plus que trois semaines que des manifestations éclatent, et deuxièmement parce que rien n'explique que le peuple a fait abdiquer le Président ce jour-là et pas un autre: il y a donc un autre facteur qui a fait pencher la balance. [...]
[...] J'ai ainsi constaté que la rumeur était partie de propos tenus par Léon Panetta, chef de la CIA, jeudi, qui jugeait très probable le départ de Moubarak. Contredits dans les faits quelques heures après la déclaration, certains journalistes ont conclu à une erreur de jugement développant même sur des problèmes inhérents au fonctionnement de la CIA. Mais le propos est quant à lui resté, comme flottant dans l'air, relayé de média en média jusqu'à ressortir sous forme de simple rumeur le lendemain. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture