Les relations entre le Royaume-Uni et l'Inde vues par Sir James Bevan (audition du 9 octobre 2018, Londres)

Thèmes abordés

Relations entre le Royaume-Uni et l'Inde, Sir James Bevan, ancien Haut-Commissaire du Royaume-Uni en Inde, audition du 9 octobre 2018 Londres, Parlement britannique, Brexit, Rahul Roy-Chaudhury, partenaires stratégiques de l'Inde, David Cameron, Theresa May, diplomatie, relation bilatérale, protectionnisme, Modi, affaire Skripal

Résumé du document

Ce document est un compte rendu de l'audition du 9 octobre 2018 de Sir James Bevan, ancien Haut-Commissaire du Royaume-Uni en Inde (2011-2015), et de Rahul Roy-Chaudhury, Senior Fellow for South Asia à l'International Institute for Strategic Studies, au Parlement britannique sur les enjeux actuels de la relation bilatérale entre le Royaume-Uni et l'Inde. De ces échanges, on peut retenir les éléments suivants. Tout d'abord, il y a une conscience que le Royaume-Uni serait désormais un partenaire stratégique de deuxième plan pour l'Inde au profit d'autres pays, comme Israël, le Japon et la France. Nous avons un rappel de l'importance de nouer des relations personnelles dans la durée avec les autorités indiennes notamment au plus haut niveau politique.

Extraits

[...] Environ un millier d'entreprises indiennes étaient établies au Royaume-Uni et profitaient du secteur et des services financiers au Royaume-Uni. Pour James Bevan, le gouvernement indien considérait à juste titre la diaspora indienne mondiale comme un atout considérable. D'une part, celle- ci générait d'énormes revenus pour les entreprises en Inde, ce qui contribuait au bon fonctionnement de l'économie. D'autre part, elle représentait une source très utile de réseaux pour les Indiens désireux de s'installer ou de faire des affaires sur le sol britannique. [...]

[...] iii) Si les conséquences du Brexit sur les relations économiques indo- britanniques restent à ce stade incertaines, et dépendront des termes de la relation future UK-UE, il est clair que le Royaume-Uni en sortira affaibli dans la perspective des futures négociations sur la signature d'un accord de libre-échange avec l'Inde. iv) Le maintien d'une relation de proximité de l'Inde avec la Russie, son partenaire stratégique historique, continue de susciter l'inquiétude des Britanniques, alors que ces derniers cherchent à obtenir le soutien d'un nombre croissant de pays pour condamner l'attitude agressive de Moscou, un an après l'éclatement de l'affaire Skripal. [...]

[...] Il était important d'investir du temps dans les relations interpersonnelles avec les plus hautes autorités indiennes. Plus on y mettait les moyens, plus la relation devenait fructueuse. Le Premier ministre David Cameron avait réussi à nouer une relation spéciale avec le Premier ministre Modi. Lorsque ce dernier était venu à Londres en décembre 2015, David Cameron avait tenu à accompagner son homologue indien pendant pratiquement toute la durée de la visite (deux jours et demi). L'ancien premier ministre britannique avait invité Modi pour le dîner, puis le déjeuner, ce qui démontrait leur bonne entente. [...]

[...] Tout dépendrait des termes de la relation future entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Du fait de cette incertitude, les engagements pris lors de la visite de Modi à Londres en 2015 et les projets des entreprises indiennes de s'implanter sur le marché britannique seraient probablement reportés. Selon Rahul Roy- Chaudhury, il n'était pas certain que l'Inde comprenne les raisons qui avaient poussé les Britanniques à voter majoritairement en faveur du Brexit. Les entreprises indiennes investissaient au Royaume-Uni principalement parce que l'environnement était favorable au monde des affaires et en raison du niveau de qualification de la main d'œuvre. [...]

[...] Leur attitude signifiait qu'ils accordaient davantage d'importance à la défense de ses intérêts avec la Russie qu'avec le Royaume-Uni. L'Inde ne voulait pas avoir à choisir entre ses différents partenaires. VII. La Chine devrait rester la préoccupation majeure de l'Inde dans les prochaines années Selon James Bevan, la préoccupation majeure pour l'Inde dans les quinze ou vingt prochaines années restera la Chine. Pour le pays, le grand changement aujourd'hui était l'accroissement de la perception de la menace de la Chine à l'échelle stratégique. [...]