La préparation du sommet de Riga de novembre 2006 annonce des divergences plus ou moins feutrées sur les enjeux de l'Alliance atlantique. Va-t-on
vers une troisième réforme – après celle du début des années 1990 et celle du tout début du siècle ? L'OTAN a connu d'autres réformes et a su, à chaque fois, négocier de nouvelles adaptations, pressées tant par les circonstances – fin de la guerre froide, effets des guerres balkaniques, clash du 11 septembre 2001, que par les bouleversements politicostratégiques dus à la montée en puissance de l'Union européenne (UE), aux élargissements ou à la stratégie globale américaine ». En d'autres termes, quelles sont les implications conceptuelles et stratégiques d'une extension du périmètre d'intervention de l'OTAN ?
Cet exposé global de la situation à laquelle l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) indique clairement les enjeux auxquels l'alliance a été et est, en 2006, confrontée : évolution de la menace pesant sur les pays membres de l'OTAN, au premier chef desquels figurent les Etats-Unis ; interrogations sur la pertinence du maintien d'une telle alliance entre les pays occidentaux au vu du développement des institutions de l'UE que sont la Politique étrangère de sécurité et de défense (PESC) et la Politique européenne de sécurité commune (PESD) ; et enfin, les récentes interventions de l'OTAN en Afghanistan et en Irak, zones se situant bien au-delà du périmètre d'intervention occidental.
L'extension, non seulement du périmètre mais également du champ d'intervention de l'OTAN indique que les Etats membres de l'OTAN peuvent ou veulent s'assigner de nouvelles missions, un nouvel objet et est le fruit d'une nouvelle conception de l'Alliance. Toutefois, seule la question de l'extension du périmètre d'intervention de l'OTAN est abordée dans ce dossier. Or, cette nouvelle conception de la nature de l'Alliance implique une extension du périmètre d'intervention de l'OTAN. Ainsi, quelles sont les conséquences géostratégiques consécutives à cette extension du périmètre d'intervention de l'OTAN ?
[...] Notes : 1. [...]
[...] Cet article précise également que les politiques européennes en matière de sécurité devront être conformes aux engagements souscrits au sein de l'OTAN20. D'un point de vue général, aucun Etat membre de l'Union européenne ne remet en cause l'existence de l'OTAN car considère l'Alliance et, a fortiori, les EtatsUnis comme l'ultime protection en cas d'agression générale. Parallèlement à cette perception qui identifie l'OTAN comme une forme de dépendance relative des Etats membres de l'UE visàvis des EtatsUnis, une autre conception, fondée sur les hypothèses du courant réaliste, intergouvernementaliste plus précisément dont le membre le plus éminent est Stanley Hoffmann, peut être avancée. [...]
[...] Le renforcement du processus de coopération8 Au cours du sommet de Prague en novembre 2002, le partenariat est réorienté afin de renforcer le CPEA et du PPP et de lancer le Plan d'action contre le terrorisme. Est également lancé le Plan d'action individuel pour le partenariat (IPAP), permettant à l'Alliance d'apporter une assistance aux pays intéressés et de s'en rapprocher. Enfin, lors du sommet de l'OTAN à Riga en novembre 2006, les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres ont invité la BosnieHerzégovine, le Monténégro et la Serbie à participer au PPP. [...]
[...] L'OTAN plie mais ne rompt pas : on peut la soutenir ou la contester mais aucune capitale, n'entend renoncer à ses services. La plus puissante alliance militaire que la Terre n'ait jamais connue est encore au devant de la scène, spectateur volontaire des nouvelles interpellations sur son profil, ses nouvelles missions, ses différents aggiornamentos. La préparation du sommet de Riga de novembre 2006 annonce des divergences plus ou moins feutrées sur les enjeux de l'organisation. Une nouvelle réforme estelle nécessaire ? [...]
[...] De telles éditions dépendent de critères éminemment politiques et stratégiques, et des indispensables manifestations des souverainetés nationales. Ainsi, cette flexibilité dans l'organisation de l'Alliance est à priori un avantage pour celleci, car, audelà de la légitimer indirectement, elle permet aux Etats de conserver une grande part de leur souveraineté et de leur liberté de choix et d'action, selon les critères politiques, diplomatiques et moraux que les Etats membres entendent suivre sur des situations précises André Dumoulin, L'OTAN, un mois avant Riga, in Politique Etrangère 3 :2006, p Toutefois, les Etats membres ont tous adopté le principe établissant que l'Alliance serait un organe de renforcement de la sécurité et d'instauration de la stabilité dans nombre de régions au cours du sommet d'Istanbul18 en 2004. [...]
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