ONU, flux migratoires, ONG, libéralisation des échanges, Al Qaida, chômage ou encore Union Européenne : ces concepts ou organisations ne semblent pas avoir de relations directes. Néanmoins, ils sont liés par le processus de mondialisation et caractérisés par la dynamique d'intégration, contrebalancée par celle de l'exclusion, qui marque les relations internationales, ou non, depuis la deuxième moitié du 20ème siècle.
Le phénomène d'intégration apparaît difficile à définir tant il recouvre de dimensions. En effet, l'intégration concerne autant les individus tels que les communautés immigrées dans les pays d'accueils, que des Etats eux-mêmes. En outre, l'intégration peut être politique, sociale, économique ou culturelle. Ainsi elle peut se définir par « l'allégeance citoyenne à un cadre plus vaste que la communauté d'origine » ou par « une interdépendance créée par l'existence de liens structurels entre les économies » (B.Badie).
De cette manière, à la notion d'intégration peut s'opposer celle d'exclusion qui traduit un « dualisme grandissant sur la scène internationale où le vrai clivage est désormais celui qui sépare ceux qui peuvent jouer le rôle du libre échange et de la compétition mondiale de ceux qui n'en ont pas la possibilité ».
Il semble donc pertinent de s'interroger sur les interactions existant entre ces dynamiques. En effet, dans quelle mesure le processus d'intégration participe-t-il de l'atténuation de l'exclusion ? En revanche, est-il possible d'observer une intégration ignorant certains acteurs, accroissant par conséquent la dynamique d'exclusion ?
Après avoir étudié l'intégration comme une dynamique disposant de ses propres vertus, mais aussi de ses propres dérives exclusives, il sera possible de voir qu'un monde de plus en plus intégré participe à un accroissement des exclusions provoquant l'émergence d'oppositions parfois extrémistes.
[...] Elle ne cherche pas à établir un Etat islamique dans le monde. Le combat d'Al Qaida s'inscrit dans une double filiation, occidentale et musulmane : c'est à la fois un discours radical de rupture avec les sociétés musulmanes existantes, jugées corrompues, et celui d'un anti-impérialisme tiers- mondiste exacerbé, à la fois opposée à l'Occident et à l'Orient, et estime détenir seule les véritables valeurs universelles. Ainsi, la résurgence du terrorisme depuis le 11 Septembre 2001 offre l'occasion de mettre en perspectives les logiques d'intégration et d'exclusion. [...]
[...] L'exemple de la colonisation à objectif de civilisation est éloquent à ce sujet. Mais le cas plus récent et toujours d'actualité de l'Irak mérite aussi l'attention. En effet, lorsque l'armée américaine de G.W.Bush, avec plusieurs armées européennes, intervint en 2003 sur le territoire Irakien un des principaux objectifs avoué était de diffuser la démocratie et la prospérité au Moyen-Orient. Cette volonté niant tout contexte politique et culturel de l'Etat en question, supposant que le modèle dit de démocratie occidentale était applicable de la même manière dans tous les pays. [...]
[...] Aujourd'hui, par exemple, l'ONU participe de cette exclusion. Au titre du Chapitre VII de la Charte, sur la base de l'article 41, le Conseil de Sécurité peut décider quelles mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions. Il est possible de définir les sanctions comme des "mesures prises unilatéralement par un Etat ou collectivement par un groupe d'Etats ou par une organisation internationale visant à faire cesser ou à obtenir réparation d'un acte illicite commis par un autre Etat". [...]
[...] En ce qui concerne le terrorisme, son émergence peut s'expliquer par plusieurs facteurs. D'une part, l'apparition de frustrations ou de mécontentements de type à la fois social, culturel, politique et économique qui autoriseraient moralement l'individu à se rebeller contre l'ordre existant. A noter que c'est ce même facteur qui peut expliquer une grande partie des émeutes récentes ou de violences du même type. Au cours de la décennie 1990, de nouvelles formes de terrorisme se dessinent, adaptées au monde de l'Après guerre froide : le trafic d'armes n'a jamais été aussi florissant, l'évolution des moyens de communication rend possible un terrorisme très discret et d'autant plus difficile à repérer. [...]
[...] L'intégration a permis aux acteurs au sein des groupes de s'affirmer sur la scène internationale. L'exemple de l'Union Européenne est éloquent, même s'il ne faut pas oublier qu'elle est loin d'avoir achevé son processus de construction. Ainsi, la monnaie unique, la libre circulation des biens, services et personnes, la mise en place de politiques communes et de coopération représentent des avancées considérables pour l'UE au plan international : l'Euro est une monnaie forte, les échanges intracommunautaires se sont largement développés. [...]
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