À la fin de l'année 2007, un article du journal Le Monde révélait que les tensions à propos de la mer de Chine méridionale entre la Chine et le Vietnam s'étaient ravivées en référence à l'appropriation administrative des îles Paracel au nord de la mer, de Macclesfield Bank sise non loin des premières ainsi que des îles Spratley qui se trouvent au sud de la mer.
La création de la municipalité de « Sansha » (« Trois Sables », en référence aux noms chinois respectifs de chacun des archipels Xisha, Zhongsha et Nansha) provoqua des protestations de la part du Vietnam. Le contentieux est rallumé au moment où il semblait transi après la signature d'un code de bonne conduite entre les membres de l'Asean et la Chine sur la mer de Chine méridionale en 2002. Cela peut paraître d'autant plus étonnant que les relations entre la Chine et le Vietnam s'étaient améliorées avec des perspectives économiques et de développements alléchants pour les deux pays avec la construction d'une autoroute entre Hanoi et Lao Cai à la frontière chinoise.
[...] Ils peuvent ainsi confier alors des concessions aux compagnies pour l'exploration et la découverte d'hypothétiques champs d'hydrocarbures. Ainsi, les Philippines ont autorisé des prospections à un consortium en 1974 dans la zone de Reed Bank dans l'est des Spratley. Les premiers résultats semblaient prometteurs, les recherches se poursuivirent les années suivantes, d'autres compagnies comme Alcorn eurent des concessions, mais il n'y eut au final aucune découverte majeure. En effet, dans une zone instable, où les incidents sont nombreux27, comme ce fut le cas en 1995 avec l'occupation de Mischief Reef au sud de Reed Bank par les Chinois, il est difficile pour les compagnies de faire des investissements parce que la viabilité de leur concession n'est pas certaine. [...]
[...] En juillet, la situation se reproduit. En mai, des navires de guerre chinois sont accusés d'harceler un vaisseau philippin après qu'il se soit échoué près des îles Spratly. En octobre, des troupes vietnamiennes tirent sur un avion philippin en reconnaissance dans les îles Spratly. En Octobre, des sources militaires des Philippines rapportent que deux avions de combat malaisiens et deux avions de reconnaissance philippins se sont affrontés près d'un récif occupé par la Malaisie. En mai, des troupes philippines tirent sur des pêcheurs chinois, tuant une personne et arrêtant sept autres Durant les trois premiers mois, les Philippins abordent quatorze bateaux sous pavillons chinois, confisquèrent leurs prises, et expulsèrent leurs vaisseaux en dehors des Spratley. [...]
[...] Ainsi, comme le rapporte Thao, J.R.V Prescott, un des pionniers en la matière, a écrit plusieurs ouvrages où il propose la délimitation des Paracel et des Spratley par des lignes d'équidistance entre les côtes des pays riverains et les îles, îlots émergés de la mer de Chine méridionale et ce dans l'optique de créer des zones de développement communes40. Valencia, Van Dyke et Ludwig ont eux aussi proposé leur propre modèle de délimitation dans leur ouvrage Sharing the ressources of the South China Sea41. On peut aussi relever une autre initiative intéressante. Il s'agit de la mise en place d'un atelier annuel de travail au début des années 90 sur les problèmes en mer de Chine méridionale. Il est sponsorisé par l'Indonésie et l'Agence Canadienne du Développement International (ACDI). [...]
[...] Pédone p202 C'est pourquoi on peut dire que le droit historique du Vietnam semble plus fondé. Ce pays étale ses revendications par l'organisation de l'exploitation des ressources de l'archipel des Spratley dès le début XVIIe siècle et par une prise de possession formelle en 1816 de l'empereur Gia qui a ordonné la réalisation de relevés topographiques ainsi que de reconnaissance de la zone et l'édification sur les îles de bornes14. Cet exemple est suffisant pour indiquer une volonté étatique qui fait dire que ces îles ne sont pas terre res nullius. [...]
[...] Cela nécessite la volonté du politique pour les mettre en place. On peut parler d'ébauche dans ce domaine, mais dès le départ, les parties au conflit ne sont pas d'accord sur la façon même de trouver des arrangements. Comme le relève Valencia, la Chine préfère mener des négociations bilatérales, car elle est favorisée cela lui permet de dissocier la question de la souveraineté de celle du développement économique ; elle impose alors plus facilement ses vues à l'autre partie qui parlemente, alors que dans le cadre des négociations multilatérales, les coalitions de plus petites puissances permettent d'obtenir de plus grande concession de la part de la Chine ».44 Cette attitude de la Chine empêche tout compromis global et contraignant sur les Spratley. [...]
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