Le sujet nous invite à réfléchir la position de la Chine comme acteur dans le financement de l'aide internationale à la coopération à destination des pays en développement…
[...] Il est important de constater que, si la Chine fait mal, elle ne fait pas pire que les autres : toute aide venue de l'extérieur produit que très peu d'effets sur le terrain. Le rapport relève ainsi bon nombre de micro-projets locaux, très peu financés, qui produisent plus d'effets que des milliards injectés depuis l'étranger, et qui le sont, le cas de la Chine est probant, à des fins égoïstes et pragmatiques. [...]
[...] ET c'est le cas si l'on observe la situation en Afrique, formidable réservoir de ressources pour l'économie chinoise, et ce à tous points de vue (ressources naturelles, en main d'œuvre, terres agricoles), au sein d'un continent qui n'est plus aussi « mal parti » que cela, selon les mots de René Dumont (1962), mais qui souffre de retards structurels conséquents, et doit être aidé pour bénéficier d'un rattrapage. Nous verrons que la politique de la Chine en direction de l'aide au développement africaine est loin d'être généreuse, ni désintéressée. Au contraire, elle fait totalement sienne le principe de réciprocité dont l'article 1 lu plus haut rend compte, au risque de poser la question d'une véritable politique néocolonialiste. [...]
[...] Nous retrouvons une idée déjà soulevée dans l'introduction : pas de don généreux. La Chine construit, à travers ses aides, des partenariats économiques qui servent d'abord ses intérêts. Dans le même registre, le pays octroie des prêts à taux nuls ou peu élevés, même si ceux-ci ne sont pas pris en compte dans les estimations de l'OCDE pays sont ainsi concernés par ces flux d'argent, mais l'essentiel concerne les pays d'Afrique. Et le montant des flux financiers totaux tournent autour de 21 milliards en ce qui concerne la Chine. [...]
[...] Certes, un sondage récent nous indique que 63% des sondés la considèrent comme « plutôt positive » pensent que la Chine offre le meilleur modèle de développement, mais c'est un regard qui est loin de faire l'unanimité : les entreprises chinoises prennent elles-mêmes en charge les chantiers qu'elles ont vendu à ses clients. La Chine mobilise sa propre main-d'œuvre, ne faisant guère confiance à la main-d'œuvre locale. Pour cette dernière, l'entreprise de néocolonisation est flagrante. Avec ces milliers d'ouvriers, ce sont autant de marchands, de cuisiniers, qui apportent des services, ouvrent des commerces, qui échappent à l'économie locale. Pour conclure, il est important de relever les conclusions du dernier rapport de la Banque mondiale (2018) sur la lutte contre la pauvreté dans le monde et le bilan de l'Aide internationale. [...]
[...] Pour Pékin, le système est gagnant-gagnant : la Chine obtient ce dont elle a besoin en ressources et richesses, les pays africains rattrapent leur retard. Mais ce n'est pas si simple, et l'équation profite d'abord à Pékin : le pays se construit ainsi un réseau de soutien géopolitique, entretenant 52 ambassades sur les 54 pays du continent, plus que les Etats-Unis. Pour les pays d'Afrique, la question de la neutralité se pose quand Pékin leur demande de se positionner sur la problématique nord-coréenne ou taïwanaise. [...]
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