La diplomatie guinéenne

Thèmes abordés

Guinée, afrique, diplomatie guinéenne, région ouest-africaine, conflits, position géopolitique, virages diplomatiques, puissance émergente

Résumé du document

Suivant ce constat, il est intéressant d'apprécier comment le contexte qui prévaut en Guinée - depuis cette période somme toute récente - a généré un climat crisogène dans le pays et a trouvé une dernière péripétie avec le coup d'État du colonel Mamady Doumbouya le 5 septembre dernier. Ce dernier a ainsi déclaré qu'il était prévu de mettre en place un gouvernement d'unité nationale. En effet, le pouvoir en place, qui s'appelle désormais "Comité national pour la réconciliation et le développement", a donc perpétué l'image d'un pays qui n'arrive pas à se stabiliser malgré une position géopolitique privilégiée par son histoire depuis la période de décolonisation envers la France. En cela, il faut rappeler que lors du référendum du 28 septembre 1958 convoqué par le président français Charles de Gaulle (1890-1970) sur la création d'une Communauté avec la France, la Guinée fut le seul pays à voter massivement « non », matérialisé par le dirigeant charismatique Ahmed Sékou Touré (1922-1984), le héros de l'indépendance. C'est de cette époque que date sa célèbre phrase contre le référendum : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l'esclavage ».

Extraits

[...] En raison de la politique intérieure répressive et despotique de Touré, de nombreux Guinéens ont pris la fuite à l'étranger. En novembre 1970, une tentative de renversement du régime par des Guinéens en exil a ainsi échoué (Pauthier, 2013). Pour le reste, les trente deux années de règne de Touré ont été considérées comme globalement stables sur le plan de la politique intérieure et extérieure. Sous Lansana Conté (1934-2008), les relations avec la France et d'autres partenaires occidentaux ont pris une importance considérable. [...]

[...] Sekou Touré a ainsi défendu un socialisme panafricain, du moins dans son programme. Il a également soutenu politiquement et en partie matériellement les mouvements de libération en Afrique australe, mais aussi le Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde (PAIGC) le mouvement de libération africain contre la domination coloniale portugaise dans la Guinée-Bissau voisine et le Cap Vert (Migani, 2012). En matière de politique étrangère, il s'est également efforcé d'apaiser les tensions en renforçant sa coopération avec l'Occident - et surtout avec les grandes multinationales- afin d'obtenir à nouveau une aide économique ou une aide au développement. [...]

[...] Mens, Yann. « Guinée : les putschistes font bonne mine aux investisseurs », Alternatives Économiques, vol no pp. 48-48. Migani, Guia. « Sékou Touré et la contestation de l'ordre colonial en Afrique sub-saharienne, 1958-1963 », Monde(s), vol no pp. 257-273. N'Dimina-Mougala, Antoine-Denis. « Les manifestations de la guerre froide en Afrique centrale (1961-1989) », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol no pp. 53-65. Pauthier, Céline. [...]

[...] « L'héritage controversé de Sékou Touré, « héros » de l'indépendance », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol no pp. 31-44. Sitographie Africaradio : https://www.africaradio.com/guinee-la-transition-n-est-pas-entrain-de-prendre-le-chemin-qu-il-faut-fndc, consulté le 3 juillet 2022. Banque Mondiale : https://www.banquemondiale.org/fr/country/guinea/overview, consulté le 02 juillet 2022. Le Monde : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/06/en-guinee-le-chef-des-putschistes-tente-de-rassurer-les-partenaires-et-investisseurs-etrangers_6093605_3212.html, consulté le 02 juillet 2022. [...]

[...] Vers des nouvelles relations extérieurs ? Comme nous l'avons apprécié durant notre introduction, le règne d'Alpha Condé a pris subitement fin en septembre 2021 avec la prise du pouvoir par la junte militaire du colonel Mamady Doumbouya. Dans ce cadre, le nouvel homme fort du pays a donc tenté de rassurer ses partenaires extérieures, notamment sur le plan économique. Le colonel Doumbouya a ainsi promis aux investisseurs étrangers que le dernier coup d'État du pays n'aurait pas d'impact sur leurs affaires. [...]