La coopération euro-méditerranéenne

Thèmes abordés

Coopération euro-méditéranéenne, Méditérranée occidentale, stratégie française, politique inclusive, partenariat Euromed, tension régionale, intervention militaire, route de la soie, terrorisme

Résumé du document

La tenue, à l'initiative de la France, d'un sommet des deux rives de la Méditerranée, regroupant cinq pays européens, l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal, et cinq pays africains, l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, dans l'objectif de refonder une politique méditerranéenne plus inclusive et de retrouver le fil d'une politique méditerranéenne différente, semble témoigner d'un retour de l'influence française en Méditerranée autant que de l'émergence d'une nouvelle stratégie en Méditerranée.

Extraits

[...] La Méditerranée occidentale regroupe quant à elle plus spécifiquement la France, les Etats de l'Europe du Sud, les Etats du Maghreb, la Libye ou encore la Mauritanie. La stratégie française en Méditerranée s'inscrit dans un premier temps au sein du partenariat Euromed, institué entre l'Union européenne et dix Etats riverains de la mer Méditerranée, à savoir l'Algérie, la Palestine, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie, et qui visait à construire un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée. [...]

[...] Néanmoins, la France apparaît devoir jouer un rôle fondamental. En effet, celle-ci endosse notamment la responsabilité de la lutte contre le terrorisme, les réseaux criminels et les trafics humains en Méditerranée et de régulation de la crise migratoire tandis que son positionnement lui donne un rôle privilégié pour la création d'un axe entre Afrique, Méditerranée et Europe. Dès lors, dans quelle mesure le renouvellement de la stratégie française en Méditerranée peut-il favoriser l'émergence d'un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagées en même temps que le renforcement de l'influence française dans la région ? [...]

[...] Elle a ensuite été relancée par le projet d'Union pour la méditerranée, porté par Nicolas Sarkozy en 2008, et qui incluait cette fois-ci 43 Etats membres. Cependant, la stratégie française en Méditerranée et plus généralement la possibilité d'une ambition commune méditerranéenne semblent extrêmement contestées. En effet, la présence d'Israël suscite l'hostilité des Etats arabes qui refusent ainsi de coopérer tandis que les tensions régionales s'étaient particulièrement accrues après l'intervention militaire israélienne à Gaza, ou encore plus récemment entre l'Algérie et le Maroc qui ont rompu leurs relations diplomatiques. [...]

[...] La France, à travers ses partenariats avec le Maghreb et une administration au service de la coopération méditerranéenne - la délégation interministérielle à la Méditerranée est un moteur du processus de coopération euroméditerranéen. Le renouvellement de la stratégie française en Méditerranée occidentale pourrait permettre d'assurer le renforcement de l'influence française dans la région, mais fait face aux tensions entre les Etats du Sud et à l'absence de financements. Le renouvellement de la stratégie française en méditerranée occidentale semble permettre de renforcer l'influence française dans la région Le Sommet des deux rives face à ces nouveaux défis Si le sommet des deux rives de 2019 a conduit les différents Etats à signer des engagements pour une nouvelle ambition en Méditerranée, la portée de l'initiative française semble insuffisante. [...]

[...] Enfin, en Libye, la position de la France, qui soutenait le maréchal Haftar, a été fragilisée par la formation d'un gouvernement et l'annonce d'une élection présidentielle qui pourrait conduire à l'arrivée d'un candidat hostile aux projets francophones. Enfin, la possibilité d'une coopération en méditerranée est amoindrie. En effet, si 14 projets ont été retenues, dont un réseau d'écoles des métiers de la mer, une école euro-arabe et un média plurilingue pour promouvoir les actions, l'absence de suivi de financement et d'appui pourrait empêcher ces projets de voir le jour, tandis que l'annonce de la création d'une banque d'investissement n'a pas pour le moment été suivie d'effets. [...]