Si l'Inde est encore en voie de développement (son PIB est encore la moitié de celui de la France pour une population vingt fois plus grande), elle possède les attributs d'une grande puissance potentielle. La puissance est traditionnellement mesurée par la capacité de maîtriser ses propres affaires sans ingérence extérieure ainsi que d'influencer celle des autres. Depuis 1947, l'Inde s'est construite politiquement et économiquement dans un souci d'indépendance et de désir de se comporter et d'être traitée comme une puissance. Malgré cette volonté d'indépendance, l'Inde est restée frustrée par un pouvoir d'influence toujours limité, contesté notamment par des querelles de voisinages non résolues jusqu'à aujourd'hui. Progressivement, l'Inde s'ouvre au reste du monde en rompant avec une politique de fermeture qui lui garantissait son autonomie, et cherche davantage à devenir un acteur incontournable du jeu économique et politique. Les ambitions de l'Inde s'affirment dans un contexte international à la fois dominé par les Etats-Unis et en pleine concurrence avec d'autres acteurs émergents, essentiellement la Chine et la Russie.
Si l'Inde cherche à organiser sa puissance en s'appuyant notamment sur de nouveaux atouts économiques (I), elle doit faire face au poids de la tradition, de la pauvreté et à un contexte international hégémonique (II).
[...] Depuis 50 ans alternent des phases de guerre et de dégel. Le dernier conflit est récent, et la mini-guerre froide depuis 1998 n'accélère pas le processus de dialogue et de normalisation. La situation demeure complexe, les trois protagonistes (Inde, Pakistan et Chine) revendiquent des frontières différentes et intercroisées. Les gouvernements sont sous la pression de leurs opinions publiques et craignent d'être renversés en cas de concessions. En 2003, un cessez-le-feu a été conclu le long de la ‘ligne de contrôle' internationale, mais la proposition interne de faire de cette ligne une frontière ouverte a été rejetée par le Pakistan. [...]
[...] Le rapprochement américano-indien reste le fait marquant de 2006 dans les relations internationales de l'Inde. Au plan bilatéral, de par la multiplicité des accords signés avec les autres puissances, l'Inde poursuit une politique désormais pragmatique d'affirmation sur la scène internationale, en tant que puissance régionale incontournable. Ses ambitions internationales, que traduit notamment sa candidature à un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, demeurent malgré les revers subis. II - Les difficultés de l'affirmation de l'Inde dans le jeu des grandes puissances Une puissance entre tensions et transformations internes Afin d'assurer sur le long terme sa montée en puissance, l'Inde a besoin d'une grande stabilité interne. [...]
[...] Pour rendre sa troisième voie crédible, elle a lancé une politique de modernisation graduelle, sur un modèle économique davantage interventionniste que libéral, au travers par exemple de la Révolution Verte, de l'autosuffisance et de la planification économique. Une inflexion libérale a été prise en 1991, dont les coûts sociaux sont débattus. L'Inde met en avant un modèle de capitalisme familial (Tata, Mittal), et une spécialisation dans les services informatiques (Bangalore). La modernisation politique s'est faite contre la tradition de ‘société immobile' régie par des castes. [...]
[...] En effet, cette composante traditionnelle de la diplomatie indienne s'avère peu efficace : isolement à l'ONU dans le débat sur le l'interdiction des essais nucléaires, échec de sa revendication d'un siège permanent au Conseil de Sécurité, négociation en ordre dispersé à l'Organisation mondiale du commerce. L'Inde sur tous les fronts : des traités avec toutes les autres puissances Depuis le conflit frontalier de 1959-1962 au cours duquel la Chine a occupé une partie du territoire indien, les relations entre Delhi et Pékin sont restées délicates, les pays se regardant depuis toujours comme des concurrents. La Chine est, après le Pakistan, la principale préoccupation de sécurité de l'Inde. [...]
[...] Progressivement, l'Inde s'ouvre au reste du monde en rompant avec une politique de fermeture qui lui garantissait son autonomie, et cherche davantage à devenir un acteur incontournable du jeu économique et politique. Les ambitions de l'Inde s'affirment dans un contexte international à la fois dominé par les Etats-Unis et en pleine concurrence avec d'autres acteurs émergents, essentiellement la Chine et la Russie. Si l'Inde cherche à organiser sa puissance en s'appuyant notamment sur de nouveaux atouts économiques elle doit faire face au poids de la tradition, de la pauvreté et à un contexte international hégémonique (II). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture