Le Xinjiang est une région située aux confins de l'immensité chinoise. Son statut officiel particulier de « région autonome ouighoure » souligne d'emblée une appartenance particulière à la Chine :
- Appartenance sur un plan géographique d'abord : le terme Xinjiang lui-même désignant une « nouvelle marche frontalière » en Mandarin, quels enjeux soulève sa position géographique a priori excentrée ? ses caractéristiques topographiques et morphologiques ?
- Appartenance sur le plan civilisationnel, ensuite : pourquoi le Xinjiang est-il une région « autonome ouighoure » ? Les Ouighours sont-ils une population qui y pèse démographiquement, économiquement, socialement ?
- Appartenance sur le plan politique, enfin : de quel degré d'autonomie le Xinjiang bénéficie-t-il en réalité ? Pourquoi Pékin accorde tant d'importance à la stabilité de cette région ?
Dès lors, en quoi le Xinjiang, dans sa singularité, est-il un enjeu pour le développement et la stabilité de la Chine ?
C'est ce que nous tenterons de mettre en lumière en nous penchant en premier lieu sur un paradoxe : en quoi cette région que tout semble éloigner de la Chine modèle peut-elle intéresser Pékin ? Nous verrons ensuite selon quelles modalités s'exerce la volonté du centre sur cette marge minoritaire pour nous pencher finalement sur les raisons de la légitimation croissante de la stratégie du régime.
[...] L'instrumentalisation des revendications séparatistes ouïgours après le 11 septembre Les autorités chinoises ont toujours considéré le séparatisme des minorités (minzu fenlie zhuyi), comme la menace la plus sérieuse qui pèse sur la région autonome du Xinjiang et donc sur la souveraineté de la Chine dans cette zone. C'est dans cette optique que la Chine n'a pas hésité à solliciter le concours de ses voisins pour lutter contre le séparatisme ouighour. La Chine a - contrairement à la Russie- tenté de tisser des relations avec l'Afghanistan des talibans. [...]
[...] Données : China Statistical Yearbook, Pékin, China Statistical Publishing House p cité par Thierry Sanjuan dans La Chine, Territoire et Société, collection Carré Géographie, Hachette Supérieur pp.99-100. Zone marécageuse et lacustre située dans l'est du désert du Taklamakan shamo, terme qui signifie littéralement en ouighour on y entre, mais on n'en sort pas Il demeure assez difficile de trouver plus de détails à ce sujet dans la mesure où il est interdit à la presse étrangère de se rendre au Xinjiang sans autorisation officielle www.china.org.cn/french/76261.htm Concept emprunté à Michael Hechter, sociologiste du nationalisme. [...]
[...] Le Xinjiang - Dossier de géopolitique Le Xinjiang Le Xinjiang est une région située aux confins de l'immensité chinoise. Son statut officiel particulier de région autonome ouighoure souligne d'emblée une appartenance particulière à la Chine : - Appartenance sur un plan géographique d'abord : le terme Xinjiang lui-même désignant une nouvelle marche frontalière en Mandarin, quels enjeux soulève sa position géographique a priori excentrée ? ses caractéristiques topographiques et morphologiques ? - Appartenance sur le plan civilisationnel, ensuite : pourquoi le Xinjiang est-il une région autonome ouighoure ? [...]
[...] Elle se répartit le long d'un axe est-ouest, entre Hami et Ouroumchi puis Karamay avec des branches vers Aksu et Korla. Les chiffres du recensement ne comprennent pas ce que l'on appelle les populations flottantes c'est-à-dire les individus, principalement des paysans, qui parcourent le territoire chinois à la recherche d'un emploi. Ces populations sont composées en grande majorité de Hans, ce qui accroît en fait le nombre de chinois de souche présents au Xinjiang. A part les Hans, le Xinjiang compte officiellement une vingtaine de groupes ethniques différents. [...]
[...] La Chine est la deuxième importatrice mondiale en 2003 de pétrole. Pékin réfléchit donc à se tourner vers son voisin russe, en développant un projet de pipeline entre la Sibérie et la Chine. De même, elle souhaite miser dans l'avenir sur le nucléaire, et le Xinjiang sert ses objectifs, dans la mesure où il possède deux centres d'expérimentations nucléaires dont le polygone nucléaire à Lop Tor. Cette politique reflète également une stratégie générale à savoir que pour augmenter son influence dans les affaires mondiales, il faut d'abord consolider sa base de pouvoir sur le plan régional. [...]
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