Alors que le gouvernement syrien vient d'accepter le plan de sortie de crise de la Ligue arabe et que l'OTAN salue sa victoire en Libye, l'implication, plus ou moins fructueuse, des organisations régionales, distinctes par leur permanence et leurs structures institutionnelles des accords ou partenariats régionaux, dans la résolution des crises et le maintien de la paix et de la sécurité internationales est plus que jamais d'actualité, d'autant que l'essentiel des opérations en cours de l'ONU sont conjointes avec des organisations régionales.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, leur nombre a considérablement augmenté mais il a fallu attendre plusieurs années après la fin de la Guerre Froide pour que la plupart d'entre elles révisent juridiquement et politiquement leur rôle et leurs capacités d'action en termes de maintien de la paix et de la sécurité régionale vers davantage d'implication.
[...] L'existence d'une culture commune avec la zone de conflit et une expertise plus avancée peut faciliter la compréhension des enjeux et des modes de règlements à adopter pour mettre fin à une situation de crise et garantir les conditions d'un retour durable à une situation de paix et aider au peace-building. Cependant, la grande majorité des organisations régionales ne disposent généralement pas des capacités financières, humaines et matérielles pour mener rapidement, au-delà du peacemaking, des opérations de peace- enforcement ou –keeping, à la différence de l'OTAN, de l'UE ou de l'UA, voire de la CEDEAO. [...]
[...] Avant tout instrument de la politique étrangère des Etats, sans prise sur les processus de sécurisation nationaux, les organisations régionales n'en restent pas moins capables, en fonction de leur expérience et des compétences que les Etats leur confèrent, d'influer sur la normalisation et l'orientation des opérations de maintien de la paix. Plateformes de négociation, l'attrait croissant des Etats pour le développement de leurs capacités de maintien de la paix et de la sécurité internationales est par ailleurs significatif que ce soit l'Union européenne dans le cadre notamment des missions de Petersberg mais aussi l'Union africaine pour la mise en place de la Force africaine en attente (FAA). [...]
[...] Finalement, les organisations régionales, quelle que soit leur forme, n'apparaissent ainsi pas comme de véritables acteurs des relations internationales, en matière de sécurité et de défense. Elles ne disposent pas de politique de défense en propre et sont intrinsèquement dépendantes des Etats pour leur création et l'attribution de compétences au travers des traités constitutifs. Elles n'ont par ailleurs pas de prise sur les processus de sécurisation des enjeux sociaux, qui restent essentiellement établis par les autorités politiques nationales, éventuellement sous pression de groupes d'intérêts nationaux ou transnationaux. [...]
[...] Nombre d'organisations, bien qu'en charge de la sécurité régionale, n'ont pas de mandats clairs pour intervenir, y compris sur délégation du CSNU, au nom des principes de souveraineté nationale et de non-ingérence (e.g. ASEAN). Toutefois, outre les problèmes de capacités, les organisations régionales font souvent face au problème de la partialité des Etats impliqués dans une situation de crise. Si leurs capacités de mobilisation plus rapide en font les premières sur le terrain, il est fréquent qu'elles laissent place à des missions de l'ONU, dont l'expertise en matière de maintien de la paix est davantage reconnue et dont l'impartialité est moins remise en cause. [...]
[...] Quelle est l'utilité des organisations régionales de sécurité ? Alors que le gouvernement syrien vient d'accepter le plan de sortie de crise de la Ligue arabe[1] et que l'OTAN salue sa victoire en Libye[2], l'implication, plus ou moins fructueuse, des organisations régionales, distinctes par leur permanence et leurs structures institutionnelles des accords ou partenariats régionaux, dans la résolution des crises et le maintien de la paix et de la sécurité internationale est plus que jamais d'actualité, d'autant que l'essentiel des opérations en cours de l'ONU sont conjointes avec des organisations régionales[3]. [...]
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