L'Asie est un continent immense, qui va du Japon à l'est au Moyen-Orient à l'ouest, recouvrant par de nombreux pays : la Chine, la Russie, toute l'Asie du sud-est, l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Irak, un morceau de la Turquie comme on le sait, l'Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban, etc. C'est donc un espace extrêmement complexe et éclaté avec de nombreuses disparités, très diversifié sur tous les plans : pour le climat, les territoires, la faune et la flore, les hommes, les religions, les sociétés, les civilisations.
L'Asie compte une incroyable diversité d'organisations régionales, pas toujours efficaces, souvent paralysées par des intérêts purement nationaux, et en tout cas très loin du modèle d'intégration européen qui reste inégalé dans le monde. Néanmoins, des progrès sont faits chaque jour, certains projets aboutissent quand même et on peut ainsi penser que ces organisations sont un des facteurs d'une intégration régionale de plus en plus poussée, même si la zone reste un espace de conflits et de tensions entre les différents pays de la région.
On se demandera les spécificités de l'intégration régionale telle qu'elle s'opère en Asie. Evidemment, l'ASEAN est une des pièces maîtresses et incontournables de l'intégration asiatique et c'est pourquoi nous y consacrerons un peu plus de temps et même à l'Asie du Sud-est en général, tout comme pour la SAARC dans le sous-continent indien qui mérite quelques développements. Nous avons choisi de nous concentrer sur des exemples qui nous on semblé assez significatifs et symboliques des succès et des problèmes que le continent peut rencontrer car nous ne pouvons pas parler de toutes les organisations régionales, il y en a énormément (sans parler des conseils régionaux, de tous les forum qui peuvent se tenir) ; nous avons choisi de nous concentrer sur celles qui nous semblaient poser les problématiques les plus représentatives des difficultés que peut rencontrer la zone.
Plus généralement, nous essayerons de voir également de quelle manière et dans quelle mesure les organisations régionales participent à la gouvernance mondiale, si elles ne sont qu'une étape vers une intégration mondiale ou si les régions ont un avenir et sont un lieu de gestion pertinent pour les biens publics. Cela nous amène à nous poser la question centrale de l'intégration. A quoi sert l'intégration régionale ? Quel rôle joue-t-elle en Asie ?
[...] Les tensions sont donc vives et nombreuses dans la région. Comme on vous a déjà présenté longuement les problèmes du sous-continent indien, on ne va pas y revenir et nous allons nous concentrer sur l'Asie du sud-est. Le premier problème concerne la Chine et Taiwan : la Chine considère que T. est une partie de la Chine, que les autorités taïwanaises sont des imposteurs. Les affrontements sont graves, la Chine envoie des missiles dans le ciel de Taiwan, les accrochages sont fréquents. [...]
[...] L'ASEAN a tout de même complètement occulté la question militaire, la fin de l'URSS a aussi réduit la pression qui pesait sur la région et les Etats- Unis sont moins présents (même si on va voir qu'ils sont quand même encore là), il y a moins de tensions et on peut penser que la marche vers la prospérité commence, mais ça a été très laborieux. L'ARF quant à lui a été établi en 1993. C'est un rassemblement pour promouvoir le dialogue, la coopération politique et pour la sécurité. Il regroupe énormément de pays, bien plus que l'ASEAN. C'est pour avoir une vision plus large des problèmes qui se posent. [...]
[...] La Kunming initiative. La Kunming Initiative est une conférence donnée entre la Chine, l'Inde, le Myanmar et le Bangladesh ; ce n'est pas une organisation régionale, mais ça a quand même une importance symbolique. Les quatre pays qui y ont participé y on réaffirmé des grands principes : la coexistence pacifique, l'égalité et le bénéfice mutuel, le développement durable, on retrouve encore cette thématique de l'environnement qui est assez présente On voit encore ici que les initiatives prises dans la région sont souvent dictées par l'Inde et la Chine et la rivalité qu'elles entretiennent. [...]
[...] Les liens entre organisation régionales et organisation mondiales. On voit bien, avec le principe de subsidiarité que les biens publics mondiaux doivent être gérés au niveau de gestion le plus adapté. En centralisant des problèmes qui ne nécessitent pas de politiques mondiales, on accroît les coûts de gestion sans en accroître les bénéfices. Les organisations régionales sont aussi un moyen pour les organisations mondiales de se renforcer et de devenir plus efficace. En ce sens, il y a certains domaines où ces organisations régionales seront évidemment contraintes de laisser la place aux organisations mondiales pour acquérir un bien-être supérieur. [...]
[...] La colonisation et ses restes freinent aussi l'idée d'une intégration régionale et d'une conscience régionale. La Malaisie et Singapour par exemple font partie du Commonwealth, ce qui les relie encore à l'Angleterre (cordon ombilical par encore coupé). L'ASEAN est quand même dotée d'un drapeau qui représente dix tiges de riz qui sont resserrées, mais pas reliées, c'est important. Il y a toujours d'immenses réticences à pousser plus loin l'intégration, ce qui n'était d'ailleurs pas le but de l'union, à la différence de l'Europe par exemple. [...]
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