Les « révolutions arabes » ont commencé en Tunisie à partir du mois de décembre 2010, puis en Égypte, en Lybie, au Bahrein, au Yémen et en Syrie. Elles avaient pour objectif le départ des dictateurs de ces pays et l'instauration de la démocratie et des conditions dignes de vie. Leur ampleur et leur intensité sont variables d'un pays à l'autre. Elles ont débouché en Tunisie et en Égypte sur le départ de Zine El-Abidine Ben Ali et de Hosni Moubarak et en Lybie sur une « guerre civile » entre les forces fidèles au régime de Kadhafi et les insurgés aidés par les Occidentaux, sous mandat de l'ONU. Le régime du guide de la Jamahiriya lybienne est tombé et son leader est assassiné. Au Yémen, après une répression féroce du mouvement de contestation populaire, le président Saleh a démissionné le 27 février. Au Bahrein, la contestation populaire n'a pas débouché sur un résultat à cause de la solidarité des monarchies du Golf arabe avec la minorité sunnite au pouvoir contre la majorité chiite qui réclamait le changement de régime politique. En Syrie, malgré la forte répression, exercée par le régime du président Bachar Al-Assad, qui a causé la mort de milliers de personnes, les contestations continuent ainsi que la répression féroce du régime du Baath syrien.
[...] En effet, ces régimes sont perçus en Occident comme des régimes avant-gardistes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste ce qui a conforté ces régimes policiers et autoritaires dans leurs politiques de répression des libertés démocratiques. D'ailleurs, ces révolutions arabes ont mis en avant l'échec des rapports que l'Europe entretenait avec les États arabes au détriment des sociétés civiles de ces États. En effet, avec le recul, l'échec français, à travers l'initiative du président Nicolas SARKOZY de l'Union pour la Méditerranée, est aussi celui de l'Europe, le révélateur de sa difficulté à assumer le rapport aux sociétés d'outre-Méditérranée3. [...]
[...] En effet, la diplomatie européenne peine à faire entendre sa voix. Les réactions européennes sont, en effet, marquées par le 'silence prudent des responsables politiques et ' un certain scepticisme vis-à- vis d'un changement venant de l'extérieur Les États membres de l'Union européenne oscillaient entre un encouragement modéré et timide aux mouvements populaires de contestation dans le monde arabe et un silence embarrassé. Cela contraste avec la position de Washington qui a su accompagner ces mouvements populaires de contestation et le gouvernement Obama en a joué un rôle considérable. [...]
[...] In Courrier international no 1088, du 08 au 14 septembre 2011, p Luis MARTINEZ, Le printemps arabe, une surprise pour l'Europe, op, cit, p Jean MERCKAERT, Printemps arabe. L'Europe rappelée à ses valeurs, Projet no 322, juin-juillet 2011, p Jean-Robert HENRY, L'Europe et la Méditerranée, un défi humain, Projet no 322, juin-juillet 2011, p Haaretz juin Olivier ROY, Carte blanche à l'identité, in Revue Critique, janvi- février 2012, p Luis MARTINEZ, Le printemps arae, une surprise pour l'Europe, op, cit, p Philippe THUREAU-DANGIN, A la niche les populistes ! In Courrier international no 1088, du 08 au 14 septembre 2011, p. [...]
[...] Il appartient, à présent, à l'Europe de puiser dans la formidable leçon de démocratie des populations arabes l'énergie nécessaire pour inventer un avenir commun1. Comme il est, aussi, important de reméditerranéiser l'Europe : la formule laisse surtout la porte ouverte à une vision plus claire et plus populaire d'un destin humain commun 2. Enfin, les révolutions arabes sont une chance pour que l'Europe change sa perception sur le monde arabe et dépasse, ainsi, la vision orientaliste qu'elle porte, depuis longtemps, à son égard. [...]
[...] Leur ampleur et leur intensité sont variables d'un pays à l'autre. Elles ont débouché en Tunisie et en Egypte sur le départ de Zine El-Abidine Ben Ali et de Hosni Moubarak et en Lybie sur une guerre civile entre les forces fidèles au régime de Kadhafi et les insurgés aidés par les Occidentaux, sous mandat de l'ONU. Le régime du guide de la Jamahiriya libyenne est tombé et son leader est assassiné. Au Yémen, après une répression féroce du mouvement de contestation populaire, le président Saleh a démissionné le 27 février. [...]
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