Théâtre de nombreux conflits et des pires atrocités au cours de l'Histoire, objet de luttes farouches pour son administration, ce petit territoire de 10 877 km² de deux millions d'habitants à dominante albanaise, a donc fini par déclarer unilatéralement son indépendance le 17 février 2008 lors d'une session extraordinaire de son Parlement. Rapidement, cette indépendance a été reconnue par 22 pays membres de l'UE et l'ensemble des grands pays occidentaux. Malgré leur farouche opposition, au nom du respect du droit international et de la résolution 1244 du conseil de sécurité, les efforts fournis par la Russie et la Serbie pour contester cette décision semblent d'ores et déjà être caducs.
Le débat sur le statut du Kosovo aura marqué l'année 2008 sur le plan politique et juridique. Deux visions du droit international se seront affrontées : la notion pionnière, inébranlable de souveraineté territoriale des Etats face au principe universel du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Dans ce cadre, l'action des Européens a été décisive. Chargée de trouver une solution au problème, la troïka européenne a dû rendre son rapport le 17 décembre 2007. Quel rôle a joué l'Union européenne dans le processus de stabilisation et de transformation du Kosovo depuis le début des années 1990 ? Comment est-elle perçue aux yeux des peuples serbes et albanais? Cette ancienne province serbe peut-elle être considérée comme le symbole des défaillances stratégiques de l'UE? Ou bien la marque de sa prépondérance dans l'Europe balkanique ?
[...] Un accord militaro-technique sera alors rapidement conclu, en vue notamment de définir des modalités supplémentaires, y compris les rôles et fonctions du personnel yougoslave/serbe au Kosovo. Source : ONU, site Internet, document disponible ici : http://www.un.org/french/docs/sc/1999/99s1244.htm Document 4 : Communication de la Commission européenne du 20 avril 2005 : Un avenir européen pour le Kosovo Bruxelles, le 20 avril 2005 Un avenir européen pour le Kosovo La Commission européenne a adopté ce jour une communication précisant sa contribution pour que la perspective européenne du Kosovo devienne une réalité. [...]
[...] On reconnaît aisément la méthode européenne de transition basée sur la conditionnalité. Depuis 2004, l'Union accorde progressivement le statut de candidat officiel aux pays d'Europe du Sud Est. Les deux premiers Etats balkaniques ont été la Croatie (décembre 2004), et la Macédoine, chose très surprenante, en décembre 2005. Cette hétérogénéité des processus de transition, et donc du niveau des relations avec l'UE déterminé par le principe de conditionnalité, provoque des asymétries, des tensions et sape la cohésion régionale : ainsi,alors que la Croatie et la Macédoine sont des pays candidats, l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie et le Kosovo ne sont, actuellement, que des candidats potentiels Ainsi avant de passer à l'étape décisive de l'indépendance, nous avons choisi d'étudier une communication de la Commission européenne, datée du 20 avril 2005. [...]
[...] Les divisions au moment de l'indépendance L'Europe, puissance normative : Eulex. Le Kosovo c'est votre Algérie, mais une Algérie qui se situerait en pleine Beauce Cette phrase d'André Malraux, énoncée il y a près d'un demi-siècle, se doit pourtant d'être tempérée. S'adressant au peuple serbe, le fidèle gaulliste a en effet occulté un élément central de compréhension : la dimension nationale que représente le territoire kosovar aux yeux des Serbes. Berceau de leur nation, terre des lieux saints les plus symboliques de l'Église orthodoxe , cette terre sacrée ne pouvait en aucun cas être comparée avec l'Algérie française, conquise au XIXe siècle, soit bien des années après la bataille de Kosovo Polje. [...]
[...] Les diplomates avertis se doutent déjà que cette résolution contient les germes d'une hypothétique jurisprudence qui aura lieu neuf années pus tard Revenons donc sur quelques extraits de cette résolution 1244 (CF DOC3). On ne peut en effet comprendre le statut actuel du Kosovo, ni le rôle joué par l'Union européenne dans le processus de transition sans étudier de façon précise les tenants et les aboutissants de cet acte onusien. Nous nous sommes basés sur les annexes de la résolution. [...]
[...] Une déferlante anti-européenne ? Un autre incident a aggravé la situation : trois agents des services de renseignement allemands ont été arrêtés le même jour par la police kosovare, qui les soupçonne d'avoir fait exploser une bombe le 14 novembre devant le bureau de l'UE à Pristina, causant des dégâts légers. Le samedi 22 novembre, une cour de Pristina a ordonné la détention des trois Allemands, accusés de terrorisme, pour 30 jours, alors que la peine aurait pu se monter à 20 ans. [...]
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