L'action économique est la dimension fondamentale, presque exclusive de la politique extérieure de l'Union Européenne. L'UE est par essence un soft power (définition de Nyes) dans la mesure où elle se sert des instruments économiques de manière à influer sur l'évolution interne des sociétés, elle met l'accent sur la diplomatie plutôt que sur les moyens coercitifs et place la médiation au centre des résolutions des conflits. La diplomatie Européenne semble donc efficace lorsqu'il s'agit de promouvoir la paix, certaines valeurs, certains modes de vie mais tend à s'essouffler rapidement en ce qui concerne la gestion des crises.
La politique extérieure de l'UE a ainsi montré des limites et de larges insuffisances dans les accords de paix en Palestine. L'UE pourtant premier partenaire économique ou plutôt premier bailleur de fonds de la région a été systématiquement marginalisée par rapport aux Etats-Unis.
Or, la défaite du Fatah et l'arrivée au pouvoir du Hamas aux élections législatives du 25 janvier dernier semble mettre à mal l'hégémonie/supériorité/présence américaine dans la région et pose à nouveau le rôle que l'UE devrait jouer dans les territoires palestiniens ainsi que les relations qu'elle devra entretenir avec ce mouvement.
L'arrivée du Hamas au pouvoir marque-t-elle une rupture ou bien une continuité dans les relations qu'entretient l'UE dans la région ?
[...] Les Européens ont prévu des alternatives si le Hamas ne suit pas la ligne et ne donne pas de signes de bonne volonté. Moyens permettant de distinguer l'aide à la population et à la mise en place d'un Etat de droit de celle apportée à l'Autorité P. Parmi les pistes évoquées, on trouve : - la création d'une agence indépendante de gestion des fonds - l'utilisation des ONG etc . L'embargo financier : une pression efficace sur le gouvernement d'Ismaïl Haniyeh ? [...]
[...] Véritable acteur dans la région, l'Europe a la possibilité de parachever l'intégration politique du Hamas de part son expérience et son histoire (Intégration de l'IRA et de Batasuna- branche politique de l'ETA . D'ailleurs, cette politique intégrative du Hamas dans le champ politique pose le postulat que ce dernier déposera les armes comme pour l'IRA. Enfin, si la politique pragmatique et audacieuse des Européens consiste à soutenir le développement économique palestinien et à instaurer un Etat démocratique, elle peut être aussi perçue comme un moyen de redorer le blason de l'Europe dans le processus de paix au Moyen Orient à l'heure où la politique extérieure américaine tend subitement à s'ouvrir au dialogue et à la coopération (participation du Quartette Russie, UE, USA et ONU Bibliographie Ouvrages Enderlin (Charles), Le Rêve brisé : histoire de l'échec du Processus de Paix au Proche Orient 1995-2002, Paris, Fayard Articles Adler (Alexandre), Hamas, Iran, Israel face aux nouveaux dangers, Revue de l'Arche, fev 2006 Acte du Conseil Européen, Coopération financière et technique avec la Cisjordanie et la bande de Gaza (CE)n°2840/98 (ex Règlement pour la coopération [ ]territoires occupés PRIMOR A. [...]
[...] L'Union européenne traite quotidiennement avec le Hamas Les municipalités élues par le Hamas continuent donc les projets entrepris avant leur élection, moins depuis mais des pays comme la France, l'Allemagne et le Danemark contribuent en plus à hauteur de 10 d'euros/ an chacun dans des programmes bilatéraux. De plus, l'UE a pensé juste en remarquant que ne plus donner de fonds Hamas contribuerait seulement à le renforcer puisque le Hamas s'appuierait sur ce refus pour dire aux gens de ne pas se laisser acheter par les américains/ les occidentaux whatever qui se battent contre les musulmans. [...]
[...] Aussi, les Européens comme les Américains ont-ils pris soin de ne pas toucher à l'aide dite "humanitaire". Le Hamas pourrait se tourner vers d'autres bailleurs de fonds, arabes ou iraniens, risquant ainsi d'augmenter sa dépendance vis-à-vis des Etats les plus hostiles à Israël. Le gouvernement du Hamas, boycotté par l'Occident, se tourne vers l'Asie où son ministre des Affaires étrangères devrait effectuer une tournée en mai pour tenter notamment de rallier le soutien de la Chine La suspension de l'aide est destinée à le pousser à aller plus loin. [...]
[...] Ce succès semblerait pourtant de courte durée comme le souligne AGHA qui prédit: long as Hamas is not in charge, Palestinians will be grateful for every service it provides; once Hamas is in power, Palestinians will blame it for every service they lack”. Ces élections sont historiques : c'est la première alternance démocratique au moyen orient. Et pour beaucoup d'observateurs "le peuple palestinien n'a pas voté en faveur du Hamas, il a voté contre le Fatah". Avec 76 sièges sur 132, le Hamas a obtenu la majorité absolue au Conseil législatif palestinien (Parlement) de la population palestinienne ayant voté pour cette liste . [...]
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