L’Union européenne est-elle un partenaire crédible pour l’Amérique Centrale ?

Résumé du document

L'Union européenne, dans sa volonté de devenir un acteur économique et politique majeur depuis sa création, cherche naturellement à étendre sa zone d'influence. Dans un premier temps aux pays de l'ex-URSS et du bloc de l'est avec une intégration dans l'Union européenne pour certains, puis aux pays proches par la Politique Européenne de Voisinage (PEV), et enfin aux pays du bassin méditerranéen avec différents accords lancés par le « Processus de Barcelone ». Mais l'Union européenne n'entend pas se contenter d'être un acteur régional et ambitionne de devenir un acteur majeur au niveau mondial. C'est dans ce but que sa politique a noué des partenariats avec des pays du monde entier (Chine, Inde par exemple), mais également les pays d'Amérique Centrale, pourtant réputés « chasse gardée » des États-Unis.

Extraits

[...] Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ces politiques seront inefficaces. Et d'un point de vue politique, le partenariat Union Européenne / Amérique Centrale arrive très rapidement à ses limites, car l'influence des Etats-Unis dans la région comme il a été expliqué dans le seconde partie est historique et stratégique pour les Etats-Unis, donc il sera très difficile en l'état à l'Union Européenne d'étendre son influence comme elle a pu le faire avec plus ou moins de succès dans d'autres régions du monde. [...]

[...] Puis une seconde partie apportera une touche critique et pessimiste sur l'efficacité et les opportunités de l'Union Européenne de devenir un partenaire crédible du fait de la mainmise des Etats-Unis en Amérique Centrale. Pour bien définir l'étude, il parait important de rappeler que l'Amérique Centrale est la zone du sous-continent américain situé entre la frontière sud du Mexique et la frontière nord de la Colombie et composée par sept états (Guatemala, Salvador, Belize, Honduras, Nicaragua, Costa-Rica et le Panama). Cette zone relativement homogène représente environ 50 millions d'habitants. [...]

[...] Il serait envisageable d'en faire des écoles européennes afin d'augmenter leur pouvoir d'attraction et faire de l'Union Européenne un partenaire culturel incontournable. Le manque d'unité des politiques dite de soft power brouille leurs efficacités et finalement profitent très peu à l'Union Européenne. Dans une volonté d'extension de son influence et par des évènements historiques, l'Union Européenne est devenue un partenaire qui compte pour l'Amérique Centrale, mais pour autant cela est à relativiser grandement, car si ce partenariat est un succès au niveau commercial, il peut être critiqué, car ayant certes permis à l'Amérique Centrale une moins forte dépendance économique envers les Etats-Unis, les accords économiques avec l'Union Européenne sont dans la même logique libérale et donc dans un rapport totalement asymétrique en défaveur de l'Amérique Centrale. [...]

[...] Même si l'Union Européenne n'est pas directement à l'origine de ce processus d'intégration régionale, c'est une réussite dans l'exportation de son modèle économique et politique, mais cela peut se comprendre par le fait que cela s'est fait par opposition aux Etats-Unis. Cela a créé une relation particulière entre l'Amérique Centrale et l'Union Européenne qui va se traduire sur le plan économique, politique et social. L'essor des relations Union Européenne / Amérique Centrale Comme abordées dans la sous-partie précédente, les relations entre l'Union Européenne et l'Amérique Centrale ont débuté dans les années 80. [...]

[...] Ainsi que le lancement de nombreux projets de lutte contre la pauvreté dans les pays d'Amérique Centrale. Mais ce volet social et politique a reçu de nombreuses critiques, notamment au moment de la coupe d'état de 2009 au Honduras (donc rupture de l'ordre constitutionnel et de l'état de droit), car l'Union Européenne n'a pas sanctionné le Honduras, ni changé de politique à son encontre, car elle ne voulait pas mettre à mal ses relations économiques, ni même retarder la signature de l'accord d'association qui permet la suppression progressive des barrières douanières entre les deux zones. [...]