Turquie, empire Ottoman, politique turque, puissance régionale, scène internationale
L'aspect polysémique du terme « puissance » nous pousse à en dessiner les contours précis avant de répondre à la question posée. Dans un premier temps, cette notion implique l'idée d'influence que peut avoir un pays sur un autre. Mais ce terme doit aussi se comprendre comme la capacité pour un pays de faire ou de ne pas faire mais aussi de faire faire ou d'empêcher de faire. Maintenant que cette définition est posée il faut rapidement comprendre dans quelle mesure l'Empire Ottoman était une puissance régionale. Celui fut à son apogée au XVIème siècle lorsqu'il s'étendait à la fois en Europe, en Asie et en Afrique. Sa puissance se traduisait notamment par celle de son armée, « l'armée de l'islam ». L'Empire a connu des périodes de richesses tant au niveau culturel qu'économique et par sa position géostratégique il a pu influencer ses voisins et prétendre au rang de puissance de premier plan dans ces deux domaines. Après son lent déclin et son démembrement définitif le 10 aout 1920 avec le Traité de Sèvres, les frontières se sont considérablement réduites. Aujourd'hui la Turquie, héritière de l'Empire Ottoman, ne possède plus qu'un faible territoire sur le continent européen, la Thrace, mais possède encore une forte assise territoriale en Asie Centrale, aussi appelée l'Anatolie. Ce territoire amoindri n'empêche pas la Turquie d'occuper une place primordiale de carrefour entre l'Europe, la Russie, le Moyen Orient et l'Asie Centrale. C'est d'ailleurs pour cela que le pays est souvent comparé à un pont entre l'Orient et l'Occident.
[...] L'aspect polysémique du terme « puissance » nous pousse à en dessiner les contours précis avant de répondre à la question posée. Dans un premier temps, cette notion implique l'idée d'influence que peut avoir un pays sur un autre. Mais ce terme doit aussi se comprendre comme la capacité pour un pays de faire ou de ne pas faire mais aussi de faire faire ou d'empêcher de faire. Maintenant que cette définition est posée il faut rapidement comprendre dans quelle mesure l'Empire Ottoman était une puissance régionale. [...]
[...] D'abord, en voie d'occidentalisation, la Turquie a décidé depuis quelques années un retour au Moyen Orient et à l'Asie centrale (même si cet aspect fut moins développé dans cet exposé). Son influence sur ces deux régions est indéniable, cependant le relatif échec de son l'entreprise de « pacification » l'empêche de remplir le deuxième critère de puissance explicité en introduction. Ainsi puissance régionale en devenir oui, mais pas forcément héritière de l'Empire ottoman car on ne peut considérer comme pertinente la comparaison entre une politique par essence impériale et expansionniste et celle d'une République qui n'en a aucune. [...]
[...] En effet, ils soulignent que l'accord conclu entre l'UE et la Turquie en 1963 a « avant tout une vocation économique », et que les bienfaits économiques qu'impliquerait une adhésion seraient un tremplin pour pérenniser la puissance turque : « Si la Turquie n'avait jamais abandonné l'objectif de devenir une puissance régionale, ses difficultés économiques ont constitué un obstacle majeur à l'affirmation de cette puissance. » * * * En conclusion, on peut dire que la Turquie a entamé un processus dynamique pour devenir une puissance régionale. Mais quelle région ? [...]
[...] De plus, La Turquie est aussi devenue plus performante du point de vue économique. Elle occupe désormais le 17e rang mondial en termes de PIB et est devenue membre du G20. En pleine crise économique mondiale, la Turquie affiche des performances ; la reprise y est alimentée par la croissance des exportations et de la consommation privée. Malgré l'économie turque possède aussi des vulnérabilités, notamment le déficit croissant de ses comptes courants ; ce qui ne l'empêche pas d'être l'économie la plus importante du Moyen-Orient, ce qui contribue également à sa bonne image dans la région. [...]
[...] Plus qu'une puissance régionale elle veut être une puissance tout court, respectée sur la scène internationale comme un acteur influent et important. La Turquie rêve notamment de devenir un pont, et plus de manière métaphorique cette fois-ci, énergétique entre le Golfe et l'Europe et entre la Russie et l'Europe. Depuis 2000, les échanges commerciaux avec les Etats membres de coopération du Golfe ont explosé pour atteindre 17,5 milliards de dollars en 2008. Cependant, en 2010 à Koweït City, de nombreuses réticences ont été soulevés concernant l'adhésion à un partenariat stratégique avec la Turquie, ce qui fragilise fortement ses ambitions de pivot entre Orient et Occident. [...]
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