L'actuelle Armée russe, formée en 1992, est l'héritière de l'ancienne Armée Rouge, armée de l'Union Soviétique de 1922 à 1991.
Les premières réformes significatives de cette armée, autrefois la plus grande du monde, datent de 1985. Mikhail Gorbatchev s'est en effet appliqué au cours de son mandat à réduire ses effectifs et son poids économique. Ceci se traduisit entre autres par le retrait des forces soviétiques d'Afghanistan et la réduction de celles stationnées en Europe de l'Est. Le départ des Soviétiques permit ainsi les libéralisations des pays qu'elles avaient autrefois empêchées, ce qui provoqua le retrait successif des différents Etats du pacte de Varsovie et par conséquent sa dissolution le 1er juillet 1991. Le 8 décembre, la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie déclarent la dissolution de l'URSS et la création de la Communauté des Etats Indépendants. L'armée rouge fut immédiatement démantelée entre les différents nouveaux Etats selon l'origine nationale des contingents. Fin 1992, les restes de l'armée soviétique stationnés dans les Républiques avaient été dissous et les dernières forces basées en Europe furent retirées entre 1991 et 1994. Les militaires russes, les plus nombreux, constituèrent alors l'armée russe qui hérita de la majorité de l'équipement.
La Russie est aujourd'hui l'un des cinq pays reconnus officiellement comme possédant l'arme nucléaire (elle possède le plus vaste arsenal nucléaire au monde). Avec 1 130 000 militaires dans le service actif, c'est la quatrième plus grande armée du monde, pour un budget estimé à 40,3 milliards de dollars en 2006.
[...] Depuis la chute du communisme, elle se voit ainsi privée de doctrine et soumise à de nombreuses restructurations visant à réduire ses effectifs. Même si chaque nouveau ministre de la Défense souhaite, en arrivant au gouvernement, réformer ce secteur, rien de véritablement concret n'a été proposé après la chute du système soviétique. Ainsi, les effectifs ont beaucoup diminué par rapport à ceux de l'Union Soviétique, passant de quatre millions d'hommes à un million et demi, mais la conception globale des forces armées n'a pratiquement pas changé depuis cinquante ans. [...]
[...] Il y a désormais nécessité d'adopter une stratégie nucléaire nationale autonome. Le retrait des Etats- Unis du Traité ABM remet en effet en doute l'efficacité du régime international à contrôler les armements et risque de provoquer une nouvelle course aux armements. Face à cette nouvelle menace, la Russie n'a pas d'autre choix que de rester une superpuissance nucléaire. Ses derniers plans de développement de forces nucléaires stratégiques étaient en effet conçus d'après l'entrée en vigueur des accords START II et du maintien du traité ABM, ils prévoyaient de privilégier les composantes navale et aérienne au détriment du groupe d'ICBM (missiles balistiques intercontinentaux) terrestres. [...]
[...] La Russie est désormais entourée de pays qui développent, plus activement qu'elle, leur potentiel militaire, c'est pourquoi les armes nucléaires sont son dernier recours. La ratification par la Douma du traité START II, le 14 avril 2000, soit sept ans près sa signature, montre que le Parlement souhaite collaborer avec le nouveau président, mais aussi que celui-ci entend reprendre la discussion avec les Etats-Unis et l'OTAN sur les questions du désarmement. Avec ce traité, l'arsenal nucléaire russe et américain se verrait réduit de moitié, et les têtes d'ogives ramenées à environ pour chacun des deux pays. [...]
[...] Les généraux justifient régulièrement leur existence par un danger venant des Etats-Unis et de l'OTAN, ce qui risque de compromettre la nouvelle politique de Poutine. Mais à travers la réforme de l'armée, c'est la réforme de la Russie de son ensemble que vise Poutine. Un autre projet du président, largement controversé, est la professionnalisation de l'armée. Cette professionnalisation priverait définitivement les militaires de la plus-value tirée du travail des appelés et de fait, la suppression de la circonscription entraînerait une baisse d'effectifs, l'armée passerait à huit cent mille hommes au maximum au lieu d'un million et demi. [...]
[...] Le poids des militaires dans les décisions politiques est désormais clairement établi. A. La chute de l'Union Soviétique, disparition de la première armée du monde La perestroïka et la glasnost avaient pour but de résoudre le décalage entre les faiblesses de l'économie soviétique et le poids sans cesse plus important des dépenses militaires. En effet, alors que l'économie russe se voyait distinctement dépassée par celles des Etats-Unis et de l'Europe en matière de technologies modernes, de biens de consommation et de niveau de vie, les forces de son armée rivalisaient qualitativement avec celles des forces de l'OTAN et les dépassaient sur le plan quantitatif en termes de forces conventionnelles et d'armes nucléaires. [...]
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