Huntington Samuel Choc des civilisations Guerre Froide Relations Internationales
Samuel Huntington (1927-2008) était un politologue américain, professeur de science politique à Harvard. Il est diplômé avec distinction de l'Université de Yale à l'âge 18 ans et a notamment servi dans l'armée américaine. Il obtient un Master en science politique à l'Université de Chicago, et poursuit son doctorat à l'Université Harvard ,où il commence à enseigner dès l'âge de 23 ans, durant 58 ans. De tendance conservatrice, il fut membre du Conseil de sécurité nationale au sein de l'administration Carter (1977-1981). Il est l'auteur de nombreux ouvrages politiques, mais il est surtout connu pour son oeuvre Le Choc des Civilisations (publiée en 1996), dans laquelle il donne une vision géopolitique du monde post Guerre Froide (1947-1991). Les attentats du 11 Septembre 2001, lui permit d'avoir une couverture internationale, et sa théorie fut repris par plusieurs conservateurs américains. Son oeuvre devint dès lors l'un des ouvrages les plus controversés de ces dernières années, entrainant de nombreux débats au sein théoriciens des relations internationales.
C'est pour cela que nous essayerons d'analyser sa thèse, tout au long de cette étude.
[...] On parle alors de civilisation universelle voire de village universel Huntingdon s'oppose à cette vision utopiste du monde, il pense qu'elle serait issue de la volonté de l'Occident à vouloir imposer son modèle à l'ensemble de la planète. Selon lui, même si l'on consomme un peu partout dans le monde du Coca, des Jeans . divertir ne signifie pas forcément se convertir. On ne peut définir une culture ainsi que ses valeurs, par ses biens de consommation. Il affirme qu'au contraire, la mondialisation des échanges entraine un réveil des sentiments identitaires à l'échelle civilisationnelle. [...]
[...] Cette union se fait sur la base d'une même civilisation. A l'exemple de la guerre de Bosnie- Herzégovine (1992-1995), où les Serbes orthodoxes étaient soutenus par des alliés eux-mêmes orthodoxes tels que la Russie, alors que les Bosniaques musulmans l'étaient par des alliés musulmans tels que l'Arabie Saoudite. Il affirme qu'une civilisation est durable parce qu'elle est évolutive, à l'inverse d'un État où nous pouvons passer d'un système politique à un autre. L'aspect identitaire y est prédominant, et s'impose face aux aspects idéologiques. [...]
[...] Sa thèse fut reprise par les conservateurs américains pour expliquer de manière simple les conflits au Moyen-Orient. Cependant, Huntington oublie de nombreux aspects essentiels à la compréhension de la géopolitique actuelle. La mondialisation renforce les dépendances entre les pays, et accentue l'ouverture de ces derniers sur le monde. Les intérêts économiques y jouent un rôle prédominant, bien au-delà des aspects religieux et culturels abordés par Huntington. Par conséquent, sa théorie peut être jugée trop simpliste, empêchant ainsi de comprendre la géopolitique du monde actuel. [...]
[...] La citation suivante résume relativement bien sa vision du monde: Le monde n'est pas un. Les civilisations unissent et divisent l'humanité . Le sang et la foi : voilà ce à quoi les gens s'identifient, ce pour quoi ils combattent et meurent. Chacune des civilisations est en concurrence avec les autres et forme un bloc qu'il qualifie de revanchard notamment face à l'impérialisme de l'Occident. La montée en puissance des autres civilisations au cours du XXIème siècle, marquera selon Huntington, le recul de l'Occident, à cause: Du retour en force de la religion, qui est en opposition avec certaines valeurs d'autres civilisations ainsi qu'à la modernisation entrainée par la mondialisation (il prend l'exemple de la révolution iranienne de 1979). [...]
[...] Ce qui permet un éventuel rapprochement entre les différentes civilisations, à cause notamment de leurs intérêts réciproques. Certains opposants à la thèse d'Huntington jugent sa vision du monde comme simpliste et permettraient de rester dans un climat de guerre, où le danger pesant sur l'Occident n'est pas fini. Par ailleurs, nous aussi pouvons remarquer que Huntington ne prend pas en considération de l'héritage soviétique, permettant d'expliquer de fortes disparités économiques ainsi que des tensions régionales survenues à l'effondrement de l'URSS (tel que la Guerre de Bosnie-Herzégovine, en 1992- 1995), qui dorénavant diminuent régulièrement. [...]
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