Théorie du choc des civilisations, scène internationale post guerre froide, Huntington, monde multipolaire, occident, islam
Après avoir connu pendant près de 40 ans la bipolarité est-ouest, le monde serait aujourd'hui structuré selon une nouvelle logique. Elle a été théorisée par un universitaire américain, Samuel Huntington sous le vocable de « choc des civilisations », opposant notamment Occident et Islam. Huntington distingue en fait les civilisations que l'on décrira plus tard dans notre exposé, pour justifier l'existence d'un monde multipolaire.
On peut comprendre tout l'intérêt d'Huntington pour cette analyse du monde par le l'angle civilisationnel citation de Braudel : « Pour toute personne qui s'intéresse au monde contemporain et à plus forte raison qui veut agir sur ce monde, il est « payant » de savoir reconnaître sur une mappemonde quelles civilisations existent aujourd'hui, d'être capable de définir leurs frontières, leur centre et leur périphérie, leurs provinces et l'air qu'on y respire, les formes générales et particulières qui existent et qui s'associent en leur sein. Autrement, quelle catastrophique confusion de perspective pourrait s'ensuivre. »
[...] Par ailleurs, elle concurrence directement le commerce qu'entretiennent les Etats-Unis avec le continent africain, ses IDE en direction de l'Afrique passant de 491 millions de dollars en 2003 à 75,5 milliards de dollars en 2011. A cela viennent s'ajouter d'autres acteurs refusant l'unipolarité du monde bien que moins puissants, parmi lesquels figurent l'Inde ou encore l'Iran. Des échanges multipolaires désidéologisés, avant tout dictés par la Realpolitik Selon la thèse de Huntington, le monde serait divisé entre 9 civilisations irréductibles : occidentale, latino-américaine, africaine, islamique, chinoise, hindoue, orthodoxe, bouddhiste et japonaise. Ces civilisations antinomiques vont, à terme, s'entredéchirer afin d'imposer leur culture. [...]
[...] C'est aussi la même organisation qui a mené la guerre contre le Serbie Monténégro en 1999. A cette même date, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque y font leur entrée. Ces anciens satellites soviétiques sont rejoints peu après par d'autres anciennes républiques soviétiques la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie et la Slovénie en 2004. Tous ces éléments tendent à aller dans le sens de Fukuyama. Les Etats Unis désormais seul superpuissance, imposent leur modèle au monde et n'hésitent pas à se poser en arbitre en cas de conflits. [...]
[...] Là encore, la théorie du choc des civilisations laisse place à la Realpolitik, l'Union eurasienne ayant vocation à proposer une alternative au bloc transatlantique, les intérêts nationaux primant sur l'idéologie. Le rapprochement entre la Russie et l'Iran d'une part, et entre l'Iran et le Venezuela d'autre part infirment encore un peu plus les thèses néoconservatrices prônées par Huntington. Force est de constater qu'Huntington fait également l'impasse sur les conflits intervenant au sein même des aires de civilisations : ainsi, il regroupe pêle-mêle chiites et sunnites, Iran et Arabie Saoudite, dont les relations sont plus que tumultueuses : d'ailleurs le Roi Abdhallah n'a pas-t-il pas demandé aux USA de couper la tête du serpent iranien comme l'a révélé Wikileaks ? [...]
[...] Pour Huntington, la civilisation représente l'entité culturelle la plus large. Elle est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l'histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d'auto-identification. C'est finalement Une sorte de milieu moral englobant un certain nombre de nations, chaque culture nationale n'étant qu'une forme particulière du tout. [...]
[...] En effet, ce n'est pas parce que le communisme soviétique s'est écroulé que le libéralisme occidental va s'étendre à toute la planète, c'est sans compter les autres systèmes politiques (autoritarisme, nationalisme, économie communiste de marché en Chine), et le rôle croissant de la religion qui dépasse les idéologies laïques. Huntington réfute l'idée selon laquelle un surcroît d'interactions engendrerait une culture mondiale commune. Il ne voit pas de preuves pour dire que le commerce réduit la probabilité de guerre entre nations, en regardant le commerce international qui était à son apogée dans les années 60-70, et en 1913. L'attrait de l'idéologie communiste a disparu dès lors que s'est révélée la stagnation, puis la chute de l'URSS. [...]
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