L'implosion du bloc soviétique en 1989 met brutalement fin à la division du monde en deux blocs antagonistes, clivage qui avait structuré les relations internationales durant toute la seconde moitié du XXe siècle, et que d'aucuns croyaient indépassable. La disparition du monde bipolaire semble donner raison à l'historien Francis Fukuyama qui dès juin 1989 -date de la rédaction de son ouvrage « La Fin de l'histoire ou le dernier homme »- avait annoncé l'avènement d'un monde pacifié et le triomphe de la démocratie libérale. En effet, dans l'optimisme du moment, beaucoup croient assister à l'émergence du « nouvel ordre mondial » prôné par George Bush Senior dans son discours au Congrès du 11 septembre 1990, monde où « la primauté du droit » remplacerait « la loi de la jungle ».
Cependant, le « nouvel ordre mondial » espéré est resté à l'état de mythe. La période de l'après-guerre froide n'est pas caractérisée par la généralisation de la paix démocratique ; les événements du 11 septembre 2001 en apportent la preuve tragique. Si le terrorisme n'apparaît pas ex nihilo à la fin de la Guerre froide, il n'en demeure pas moins que l'attentat contre les Tours jumelles constitue une mutation majeure dans sa nature même.
Dès lors, dans quelle mesure le terrorisme contemporain -et notamment le 11 septembre 2001- a-t-il modifié les données du système international ? Quelles en sont les implications pour la sécurité internationale ?
Le terrorisme contemporain, par sa nature transnationale, a rendu extrêmement difficile pour l'Etat de garantir la sécurité individuelle (I).
Face à cette « nouvelle dangerosité protéiforme » , les Etats s'efforcent de développer une réponse à plusieurs niveaux, qui n'est pas sans risque pour les libertés individuelles (II).
Cependant, les Etats-Unis, en revendiquant le leadership de la lutte contre le terrorisme, définissent arbitrairement comment rétablir la sécurité internationale et s'en servent pour mener une politique impérialiste (III).
[...] Rosenau, De la Superpuissance avant et après le 11 septembre 2001. Une perspective post-internationale Etudes internationales, XXXV p S. J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Bruxelles, Ed. Bruylant p.17 A. Blin, Le Terrorisme, Paris, Le Cavalier Bleu p.45 Ibid, p.28 Cité dans : S. J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Bruxelles, Ed. Bruylant p.3 Sur le lien étroit entre mondialisation et terrorisme, cf. A. K. [...]
[...] Quelles en sont les implications pour la sécurité internationale ? Le terrorisme contemporain, par sa nature transnationale, a rendu extrêmement difficile pour l'Etat de garantir la sécurité individuelle Face à cette nouvelle dangerosité protéiforme les Etats s'efforcent de développer une réponse à plusieurs niveaux, qui n'est pas sans risque pour les libertés individuelles (II). Cependant, les Etats-Unis, en revendiquant le leadership de la lutte contre le terrorisme, définissent arbitrairement comment rétablir la sécurité internationale et s'en servent pour mener une politique impérialiste (III). [...]
[...] Tant que ce décalage perdure, la mise en œuvre de la sécurité à échelle internationale est clairement impossible. D'abord, les Etats-Unis répliquent à une action perpétrée par des individus apatrides et disséminés à l'échelle de la planète en attaquant un Etat en particulier -d'abord l'Afghanistan, puis l'Irak. La guerre qu'ils mènent -une guerre westphalienne, interétatique- est dépassée et inefficiente. De plus, ils recourent à la puissance de feu traditionnelle, accroissant leur budget de façon exponentielle pour développer leurs forces de frappe conventionnelles et nucléaires. [...]
[...] Cronin, Behind the Curve Globalization and International Terrorism International Security, mars 2002, pp. 47-50 L'éclatement de l'URSS en quinze républiques indépendantes a engendré la dissémination de son arsenal nucléaire, dont les agents de la CIA envoyés sur place n'ont récupéré qu'une petite partie. S. J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Bruxelles, Ed. Bruylant p.19 Malgré un arrêt contraire rendu par la Cour Suprême en 2004, cité dans : M. Lefebvre, La politique étrangère américaine, Paris, PUF p S. J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Bruxelles, Ed. Bruylant p.9 Y. H. [...]
[...] Ferguson, J. N. Rosenau, De la Superpuissance avant et après le 11 septembre 2001. Une perspective post-internationale Etudes internationales, XXXV p S. J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Bruxelles, Ed. Bruylant p.43 Ibid, p.31 M. Kalulambi, T. Landry, Terrorisme international et marchés de violence, Québec, Presses de l'Université Laval p M. Kalulambi, T. Landry, Terrorisme international et marchés de violence, Québec, Presses de l'Université Laval p T. [...]
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