Suite au 11 septembre, nombre de gouvernements ont eu tendance à qualifier de terroriste tout mouvement de contestation de leur légitimité, donnant ainsi lieu à des amalgames entre terrorisme et certains acteurs de l'altermondialisation, voire du courant pacifiste. Ces amalgames conduisent à deux impasses : la première consiste à désigner de faux coupables et à se tromper de cible face à une menace terroriste qui est réelle. La seconde porte le risque de restreindre les libertés fondamentales et de restreindre l'Etat de droit . Ainsi, comment distinguer un acte terroriste d'autres actes relevant de la violence politique commune ? Comment analyser la singularité de l'horreur d'un acte terroriste ? C'est face à toutes ces difficultés d'interprétation qu'il est nécessaire, avant toute chose, de trouver une définition du terrorisme.
Dans cet exposé, nous retiendrons la définition « fonctionnelle » donnée par Jean-Marc Balencie : le terrorisme est « une séquence d'actes de violence, dûment planifiée et fortement médiatisée, prenant délibérément pour cible des objectifs non militaires afin de créer un climat de peur et d'insécurité, d'impressionner une population et d'influencer ses décideurs, dans le but de modifier des processus décisionnels et satisfaire ainsi des objectifs préalablement définis. » Le terrorisme est donc un nouveau moyen utilisé pour équilibrer la puissance dans un dialogue inégal entre Etats et armées régulières d'une part, et groupes non étatiques de l'autre.
[...] Le terrorisme est-il un paramètre structurant de l'espace mondial ? Le terrorisme est devenu un mot usuel dans le discours stratégique contemporain, que ce soit de la part du président américain George W. Bush, qui légitime sa politique étrangère en parlant de faire la guerre au terrorisme ou sous la plume de commentateurs plus ou moins avisés. Depuis le 11 septembre, ce mot est employé à la moindre occasion, parfois même en dépit du bon sens. Suite au 11 septembre, nombre de gouvernements ont eu tendance à qualifier de terroriste tout mouvement de contestation de leur légitimité, donnant ainsi lieu à des amalgames entre terrorisme et certains acteurs de l'altermondialisation, voire du courant pacifiste. [...]
[...] En quoi le terrorisme fait-il partie de l'espace mondial ? Quels sont ses objectifs ? Comment les puissances traditionnelles le combattent- elles ? I Le terrorisme, une nouvelle forme de puissance dans l'espace mondial L'expression d'un nouveau processus de négociation Les événements du début du XXIe siècle montrent que les Etats démocratiques, face à la réalité spirituelle et symbolique véhiculée par le 11 septembre et ses conséquences, se trouvent fragilisés et concurrencés par de nouvelles bases idéologiques, de nouveaux idéaux. [...]
[...] Et par son existence même, le terrorisme peut donc être considéré comme un paramètre structurant de l'espace mondial. En outre, on peut penser que la mise en œuvre de politiques antiterroristes recyclées, ou tout simplement inadaptées face à un terrorisme moderne, pourrait nous ramener à un scénario inquiétant et déjà connu au XXe siècle avec les deux guerres mondiales et la guerre froide, à savoir une instabilité durant des décennies, avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer pour l'espace mondial dans sa totalité. [...]
[...] La guerre contre le terrorisme est un concept lancé par l'administration Bush suite aux attaques du 11 septembre. Ainsi, George W. Bush s'exprimait en ces termes : Aucune nation ne peut rester neutre dans ce conflit (contre le terrorisme), parce qu'aucune nation civilisée ne peut être en sécurité dans un monde menacé par la terreur. C'est à partir de cette affirmation que les Etats-Unis ont lancé leur politique d'éradication du terrorisme, qui suppose des guerres préemptives et la réévaluation de toutes leurs alliances. [...]
[...] La motivation centrale du terrorisme est d'arriver à un résultat particulier, une transformation de la situation initiale. Ainsi, les attentats-suicides contre Israël visent à changer la politique israélienne vis-à-vis de la Palestine, ou à modifier la perception de la communauté internationale. De même, les attentats du 11 septembre avaient pour objectif de changer la politique extérieure des Etats-Unis, et d'influer sur l'auto-perception de la population américaine qui, d'inattaquable, s'est soudain sentie vulnérable. En s'attaquant aux populations désarmées, le terrorisme use de moyens alternatifs pour causer des dommages à l'adversaire et obtenir ainsi les changements souhaités. [...]
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