Les grands Etats s'inquiètent de plus en plus de la montée en puissance d'un groupe religieux au Moyen-Orient. "Taliban" signifie étudiant ou chercheur en arabe. Les Talibans sont au coeur des débats, ils adhèrent à un mouvement fondamentaliste musulman qui est originaire d'Inde et s'est répandu au Pakistan et surtout en Afghanistan depuis 1994.
Les Talibans sont des fondamentalistes islamistes qui opèrent dans le sud de l'Afghanistan depuis leurs bases d'opérations dans le nord-ouest du Pakistan. Durant la guerre les jeunes Afghans sont éduqués au sein des madrasas, écoles religieuses. C'est le retour à un « islam pur » qui leur est enseigné, un ensemble de notions puritaines et de conceptions religieuses violentes.
Pour les pays pratiquant l'Islam radical, le groupe des Talibans a avant tout l'objectif d'instaurer et de vérifier que les notions de l'Islam soient bien pratiquées, ils appliquent la charia. Plus que le côté religieux, ils sont aussi politiques et influencent le gouvernement afghan, ils s'opposent à l'occupation des armées étrangères sur le territoire en dénonçant de l'injustice, et prétexte la colonisation.
Pour les grandes puissances mondiales, ce groupe est associé au terrorisme, finance les groupes radicaux, les attentats, il instaure la terreur sur les territoires où il se trouve. La seule solution est de les combattre et de les décimer. La question de la culture du pavot peut se poser, 90 % de la culture se fait en Afghanistan alors que les forces internationales veulent les détruire, les Talibans en font un enjeu économique et rallient la population à leur cause, ils possèdent un grand pouvoir d'influence.
Mais comment un groupe qui était à l'origine des étudiants de la religion « islam pur », a-t-il pu évoluer en grand nombre et ainsi imposer leur loi au Pakistan, l'étendre en Afghanistan et inquiéter ainsi les grandes puissances mondiales ?
[...] Donc, les miliciens sont en très grande majorité des gens pauvres, ayant perdu leur parcelle de terre ou leur emploi et qui ne peuvent pas combler les besoins vitaux de leurs proches. Certains groupes de resistants ayant l'image de vraies organisations pouvant offrir la sécurité et protéger la culture du pavot contre l'éradication, en fait une vraie force pour rallier des gens à leur rang mais certaines milices d'insurgés ont aussi recours à la menace et au chantage pour forcer des hommes à joindre leurs rangs. Les motivations sont également liées à des enjeux politiques. [...]
[...] Au fond, les Talibans ne rejettent pas la modernité. C'est plutôt que le pachtouwali et la version de l'islam sunnite leur interdisent tout ce qui apparaît rigoureusement non islamique. Si les films sont prohibés, par exemple, et que les hommes sont obligés de porter la barbe, c'est que l'on juge que ces pratiques s'imbriquent parfaitement dans une véritable société islamique. En revanche, le recours à des armes modernes comme des AK-47 est considéré acceptable, puisqu'il s'agit d'outils pour imposer par la force la volonté d'Allah. [...]
[...] Les mollahs Les mollahs talibans ne sont pas tous des mollahs. Ainsi Mollah Mohammed Hassan Rahmani, un des hommes les plus puissants du mouvement, est un ancien chef de la résistance mais n'appartient pas au monde religieux. Certains sont même d'anciens officiers communistes de la tendance khalquie, ce qui explique peut-être le culte du secret au sein du mouvement. La plupart des commandants des talibans qui conduisent les offensives depuis deux ans ont un faux nom. Mollah Borjan, un des membres fondateurs, mort deux jours avant la prise de Kaboul, s'appelait Touran Abdul Rahman. [...]
[...] Les Américains ont déjà déployé soldats en Afghanistan, et commandent, via les structures baroques de l'Otan, un total de hommes, sans compter les forces afghanes, en nombre équivalent. Face à eux talibans désormais habitués aux techniques de guérilla. Ils assassinent les chefs locaux qui ne se soumettent pas à leur règne de terreur. Les talibans ont donc développé de nouveaux moyens de communication, de déplacement, ainsi que de nouvelles manières d'attaquer. Ces dernières années, ils ont modernisé leur communication et gagné de l'influence en Afghanistan. [...]
[...] Une majorité d'Afghans à l'échelle nationale) accepterait même la création d'un gouvernement de coalition avec les Talibans. Selon les résultats du sondage, même en étant contre les Talibans, la majeure partie des Afghans reconnaît qu'il faudra peut-être les inclure dans le processus politique pour avoir la paix. L'ancien envoyé spécial des Nations Unies en Afghanistan, Lakdhar Brahimi, est au nombre de ceux qui préconisent les négociations. Une de mes pires erreurs, a-t-il expliqué, est de ne pas avoir parlé aux Talibans en 2002 et en 2003. [...]
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