La tournure géopolitique, d'intégrité territoriale ou purement idéologique que prend actuellement la Syrie oscille entre deux tendances diamétralement opposées. La première résulte d'un contexte de guerre impitoyable entre d'une part les rebelles appuyés de milliers de jihadistes étrangers, financés par les monarchies du Golfe et disposant du soutien occidental, de l'autre une armée qui ne semble pas s'essouffler malgré deux années d'intenses combats. Critère de Statu quo auquel s'ajoute la propagation à court ou moyen terme du printemps arabe aux quatre coins du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Tout indique en effet qu'au-delà d'un contexte syrien qui semble devoir toujours se détériorer, le modèle que représente le chaos syrien s'apprête à bouleverser la donne géostratégique dans l'ensemble du monde arabo-musulman. En regard de ces probables débordements et de la rapidité avec laquelle le printemps tunisien s'est propagé à une demi-douzaine de pays arabes, l'émulation de l'exemple syrien à l'échelle régionale apparaît n'être qu'une simple question de temps. Il y a fort à parier en effet, que le phénomène se poursuivra inexorablement.
[...] Pour détruire les bases aériennes (d'où partent les avions et hélicoptères de l'armée gouvernementale) et y capturer un grand nombre de soldats loyalistes, les jihadistes sont chargés de prendre d'assaut les sites munis de RPG ou au volant de véhicules bourrés d'explosifs. Leurs tentatives se répètent jusqu'à la prise totale de la base. Aujourd'hui les groupes salafistes contrôlent de larges territoires syriens s'étendant notamment vers le nord, aux confins de la Turquie et de l'Irak. Contrôlant notamment de riches champs pétrolifères et des barrages qui servaient à générer l'électricité du pays, ils espèrent créer un Etat islamique en Syrie avant de s'occuper d'un autre pays arabe. L'objectif final étant de reconstituer l'empire arabo-islamique médiéval. [...]
[...] Parallèlement, un gouvernement d'opposition syrien basé à l'étranger se met en place. Il entend constituer une armée, peu à peu grossie par les nombreuses désertions du début du soulèvement Forte de ses premiers succès militaires, l'Armée Syrienne Libre menacera peu à peu à la suprématie militaire du régime syrien puis prendra résolument l'avantage dans plusieurs régions du pays A noter qu'à Bahrein, pays limitrophe du Yémen, une répression comparable est mise sous l'éteignoir durant près de deux ans. I. Safar. [...]
[...] En contrepartie, on note l'augmentation sensible de la présence russe en Méditerranée. Ce pôle d'avenir, en contradiction totale avec le premier, vise à incorporer de manière quasi définitive la Syrie au sein d'un Croissant chiite parrainé par l'Iran (et englobant le Liban-sud, la Syrie, la partie chiite de l'Irak, le Yémen et Bahrein). Cette zone ferait dès lors partie d'un Bloc d'un nouveau genre, aligné sur l'axe Russie-Chine. Il est vrai que l'Iran et surtout la Chine, sont restés étrangement discrets dans le dossier syrien, contrairement à la Russie de Poutine. [...]
[...] Or la Russie affirmait initialement que ses radars avaient immédiatement détecté puis intercepté ces deux projectiles. Néanmoins, leurs officiels n'ont pas insisté sur ce point. Et le communiqué final du ministère russe de la Défense ne sera publié sans la moindre référence à la trajectoire des missiles en question, ni à la base américaine d'Europe depuis laquelle ils avaient été tirés, ni encore à leur interception par le système antimissile. On imagine les tractations pour éviter le pire aux relations entre les deux pays. [...]
[...] Dans un contexte américano-français d'expédition punitive contre le régime syrien, accusé d'avoir attaqué sa propre population à l'aide de gaz de combat. Certes, les médias n'ont pas insisté sur cet qui incident qui pourtant dénote un recul certain de la politique américaine au Moyen-Orient, cela malgré la semi-victoire résultant de l'obligation syrienne à remettre l'arsenal chimique aux instances internationales : En septembre 2013, deux missiles balistiques d'origine inconnue s'écrasent en Méditerranée. S'agit-il d'un test pour le système de détection que Poutine entend livrer à la Syrie ? [...]
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