Depuis le début de l'année 2011, la vague de protestations populaires dans le monde arabe atteint la Syrie ; la répression y cause plus de 7 000 morts jusqu'à aujourd'hui. Le président Bachar Al-Assad a ordonné à l'armée de repousser les manifestants dans tout le pays, cependant une partie des forces armées a fait sécession et s'est rangée du côté des manifestants (l'Armée syrienne libre). La violence augmente chaque jour davantage contre les minorités alaouites et chrétiennes, déstabilisant le pays.
[...] Pour la Russie, le développement de ses relations avec la Syrie correspond à ses intérêts traditionnels et présents au M-O : la région est proche des frontières russes, mais en plus, la menace que l'extrémisme islamiste fait planer sur le Caucase du Nord en fait une zone cruciale pour la sécurité de la Russie. Quant à l'Iran, les relations n'ont pas été interrompues entre les deux pays en raison de relations anciennes ayant surmonté des crises d'une gravité comparable . En effet l'Iran est parmi les Etats au premier plan de l'Islam djihadiste ; la Syrie porte le flambeau du nationalisme arabe laïque. Par sagesse conventionnelle, les deux pays auraient dû être ennemis jurés. [...]
[...] Le Liban, petit voisin de la Syrie, annexée par la Syrie dans le passé, craint que le Hezbollah ne vienne semer à nouveau le trouble chez lui. En effet, le Hezbollah depuis le début de la crise syrienne rapatrie au Liban ses armes cachées dans des dépôts en Syrie. Car sans une Syrie placée sous la coupe des Assad c'est toute la capacité de nuisance du Hezbollah qui s'étiole, or le parti de Dieu n'est pas prêt à renoncer à sa lutte contre Israël, si bien que le Liban risque d'être à nouveau une terre d'affrontement malgré lui (certes le Hezbollah s'est beaucoup émancipé dans les autres pays autour de la Syrie, mais l'éventuel changement de régime syrien changera quoi qu'il en soit l'équilibre du «parti de Dieu»). [...]
[...] Quant à la Syrie, elle a tout à y gagner puisque cette relation, très ennuyeuse pour les Etats Unis et l'UE, lui confère un rôle clé dans la région. L'annulation, en 2005, de des 13,4 milliards de dollars de la dette contractée par la Syrie envers l'URSS ou encore la formation, en 2006, de près de officiers syriens dans les académies militaires russes témoignent de la vigueur des relations entre les deux pays. Suite à sa probable implication dans l'assassinat de Rafic Hariri, la Syrie évite l'isolement total grâce à ses relations avec la Russie (et l'Iran) après l'attentat suicide contre le président libanais Rafic Hariri, la communauté internationale a accusé les services de renseignements syriens d'y avoir participé. [...]
[...] Avec les Etats voisins, la Syrie fait figure d'Etat fort i. La Syrie, un Etat ambitieux et un Etat incontournable dans sa région L'ambition s'était déjà traduite en 1958 lorsque face à l'axe hachémite de la Jordanie et de l'Irak qui étaient pro-américains les syriens se prononcent pour l'unité entre l'Égypte et leur pays. En 1955 un premier traité d'alliance militaire est signé entre la Syrie et l'Égypte et le 1er février 1958 les 2 Etats fusionnent pour créer une nouvelle nation, la République Arabe Unie (le Yémen s'y ajoutera par la suite). [...]
[...] Mais le comportement récent de la Syrie avec certains voisins et la vague de protestation interne, menace la Syrie d'une déperdition d'une perte d'importance progressive A. Le soutien syrien à l'Iran contribue à démarquer l'Etat syrien de la scène internationale Les américains et les français ont demandé à plusieurs reprises à Bachar Al- Assad de prendre ses distances avec son allié iranien. Il a refusé et certains experts pensent que Bachar Al-Assad se doute que son tour viendra où il sera seul face à la machine de guerre occidentale et qu'il aura besoin d'un soutien. [...]
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