Syrie, conflagration USA-Russie, Etats-Unis, Russie, Guerre Froide, Etat islamique, Daesh, al Nasra
Tandis qu'en Irak, la coalition occidentale mène régulièrement des frappes pour y contenir l'Etat islamique, en Syrie la circonspection était de mise. Il était donc attendu, ce premier bombardement américain réalisé évidemment sans les moindre aval des forces de Bachar el Assad.
[...] On pouvait les classer ces quatre dernières années de prudence dans l'invariable objectif de renverser le régime syrien via les victorieuses offensives de deux puissants groupes islamistes radicaux : - Daesh (acronyme arabe de l'EI) ouvertement déclarée terroriste, - al Nosra, faisant à la fois partie de la mouvance al Qaida et d'une alliance de groupes rebelles financés par des pays en contact direct avec Washington. Certes l'option avait fait ses preuves sur le terrain, plus de la moitie de territoire syrien etant passé sous contrôle rebelle l'Administration américaine en avait fait son cheval de bataille durant les quatre dernières années de guerre. Mais en finalité il s'agissait de préparer le terrain a une intervention directe en Syrie. [...]
[...] Washington a pu freiner cet inéluctable élan malgré la lourde insistance de son allié turc, prouvant une bonne volonté que cependant un rien pouvait remettre en question. Car en cas de rupture de l'équilibre, rien n'empêcherait Erdogan de faire déferler son armée sur le nord de la Syrie. Il ferait alors d'une pierre quatre coup : tout en continuant d'écraser les Kurdes du PKK, il stopperait l'avancée kurde vers la capitale de l'Etat islamique (qui jusqu'à preuve du contraire, reste son meilleur allié contre les Kurdes de Syrie) et enfin démanteler les forces armées kurdes de Syrie, évitant un modèle d'Etat kurde en Syrie. [...]
[...] Le porte-parole du Pentagone, Bill Urban annonçait alors : on doit agir pour défendre le groupe Nouvelle Syrie, que nous avons entraîné et équipé Cette déclaration suivait de près celle du porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest qui avertissait la Syrie de répercussions en cas d'interférence du Régime avec l'action des forces organisées par les Américains pour lutter contre l'Etat islamique. La Russie, également avertie, pourrait néanmoins encore avancer elle aussi sa pièce maitresse : la protection de ses propres intérêts. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d'une réunion extraordinaire entre lui et ses homologues américains et saoudiens organisée à Doha, a lourdement dénoncé les mesures annoncées. Il se déclarait pour le moins étonné que les Etats-Unis annoncent - publiquement qu'un nouveau groupe armé entraîné en Turquie par Washington était sous la protection de la coalition anti-Daech. [...]
[...] Il suffirait pourtant d'une étincelle peut-être une offensive concoctée par un puissant Etat frontalier de la Syrie, avec ou sans l'aval préalable des USA. La riposte de l'aviation syrienne se trouverait alors sous le feu de l'Alliance Transatlantique, ce qui déclencherait une conflagration aux résultats incertains. Comme pour confirmer la nouvelle donne, le commandant des Forces aéroportées russes, Vladimir Shamanov, déclarait lors d'une conférence de presse tenue à Moscou début aout 2015 qu'il se tenait prête à répondre aux ordres de son gouvernement pour lancer des missions de soutien a l'armée syrienne. [...]
[...] Ce dernier entend en effet éloigner toute menace sur sa base navale située à Tartous, ville non loin des frontières turques qui abrite aussi l'important Fief de la famille Assad. Il s'agissait donc d'élaborer une approche particulièrement minutieuse et qui, même en éveillant des soupçons, ne pouvait décemment engendrer une intervention russes dans son espace vital de Tartous. L'option choisie, avancer prudemment les pièces du délicat échiquier bilateral au sein duquel viennent se mêler les négociations américano-russes liées a la crise ukrainienne La problématique ukrainienne, initialement amorcée dans un contexte de bras de fer avec une Russie amie mais soutenant le dictateur Bachar, fut par la suite mise a profit par Poutine puisque les russophones pouvaient s'emparer des larges zones de territoires ukrainien. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture