L'origine étymologique du mot baas vient de l'arabe et signifie « renaissance, résurgence, réveil, résurrection ». Évidemment ce choix de mot n'est pas fortuit, pas plus que l'émergence de cette idéologie politique. Car on peut dire que les années 40's et notamment l'indépendance et la fin du mandat français en Syrie en 1946 mettent fin à une occupation millénaire des territoires arabes. En effet et au-delà de l'exemple syrien l'histoire de la région peut se résumer par l'influence et/ou l'occupation du territoire par de nombreux empires et civilisations et parmi lesquels on peut citer avant JC les Egyptiens, les Hittites, les Assyriens, les Romains et après JC les Perses, les Byzantins, les Ottomans.
Cette histoire explique donc largement l'explosion d'un sentiment nationaliste au lendemain de l'indépendance syrienne, sentiment décliné par l'idéologie baasiste autour de deux grands thèmes : le nationalisme arabe et le socialisme arabe lui aussi. Plus précisément, le mouvement baasiste est créé à Damas dans les années 40's par le chrétien Michel AFLAK et le sunnite SALAH AL DIN BITAR et c'est lors du premier congrès du parti qui se tient en 1947 à Damas que la doctrine de ce mouvement idéologique est officialisée par la rédaction d'une Constitution. Bien sûr ce document n'est pas l'unique source de la doctrine baasisme mais il résume bien ses grandes lignes idéologiques. Le parti Baas y est défini comme:
• Un parti arabe dont les branches sont établies dans tous les pays arabes,
• Un parti nationaliste exprimant la « volonté du peuple arabe de se libérer, de s'unir et de jouir de la possibilité de réaliser la personnalité arabe »
• Un parti socialiste,
• Un parti démocratique, « convaincu que la souveraineté appartient au peuple, (…) source de toute autorité et de pouvoir »,
• Un parti révolutionnaire luttant contre le colonialisme et contre la corruption et pour le rassemblement de tous les Arabes au sein d'un Etat indépendant et unique.
• En outre, il faut préciser que le parti Bass est aussi d'inspiration laïque rejetant notamment la répartition confessionnelle des sièges au Parlement syrien. Toutefois il admet le rôle que l'islam a joué comme élément constitutif de l'arabisme.
Enfin et conformément à ces principes, la constitution du parti énonce ce que devraient être les politiques intérieure, étrangère, économique et sociale du Parti.
Devenu parti politique, le Baasisme se manifeste très tôt dans la vie politique de la Syrie indépendante et se répandra par la création de sections régionales en Transjordanie (1948), au Liban (1949-1950) et en Irak (1951). Le tournant historique du parti peu est daté de 1958 avec la Constitution de la République Arabe Unie entre l'Egypte et la Syrie, dont la mise en place est l'expression de la forte volonté pan arabique de ces deux pays. En 1963, le parti accède au pouvoir en Irak (février) et en Syrie (mars).
Mais paradoxalement, cette période (60's) marque le début d'une longue crise interne du Baasisme puis un passage à la clandestinité. Cette crise est d'ailleurs accélérée par l'échec de la RAU en 61. Ainsi s'amorce une dérive idéologique accompagnée d'une mutation organisationnelle du parti qui multiplie les attaques contre la démocratie libérale et remet en cause le dogme de l'unité arabe.
En Syrie s'opposent à partir de 1963 les « régionalistes » parmi lesquels comptent docteur Nouredine AL ATASSI, Salah JDID et Hafez EL ASSAD et les « nationalistes » toujours attachés à l'unité arabe et représentés par le fondateur du Baasisme Michel AFLAK. Un premier coup d'Etat place les régionalistes au pouvoir en février 1966. A l'époque Hafez EL ASSAD est commandant en chef des forces aériennes et aide à l'élimination du pouvoir en place, jugé trop à droite. Il devient chef de l'aviation et ministre de la Défense mais s'oppose rapidement à la radicalisation qu'impose Salah JDID, désormais au pouvoir. Dès lors s'amorce une véritable lutte interne au terme de laquelle un coup d'Etat porte Hafez EL ASSAD à la présidence du Conseil, au secrétariat général du Baas et enfin à la présidence de la République en septembre 1972.
Hafez EL ASSAD exercera un pouvoir sans partage jusqu'à sa mort en 2000, succédé alors par son fils Bachar EL ASSAD.
[...] Il avait également soutenu directement les réformes administratives et juridiques, et la signature d'un accord de partenariat euro syrien. Mais les difficultés rencontrées par Bachar ne se limitent pas à la scène régionale : les défis qu'il doit relever dans son pays sont de taille et leur résolution conditionnera probablement la pérennité de son pouvoir. LA DYNASTIE EL ASSAD PERDURERA T-ELLE ? La crise à laquelle doit aujourd'hui faire face Bachar EL ASSAD est à la fois économique et politique. Economique tout d'abord, puisque des années de dirigisme économique ont finis de scléroser le pays. [...]
[...] Mais paradoxalement, cette période (60's) marque le début d'une longue crise interne du Baasisme puis un passage à la clandestinité. Cette crise est d'ailleurs accélérée par l'échec de la RAU en 61. Ainsi s'amorce une dérive idéologique accompagnée d'une mutation organisationnelle du parti qui multiplie les attaques contre la démocratie libérale et remet en cause le dogme de l'unité arabe. En Syrie s'opposent à partir de 1963 les régionalistes parmi lesquels comptent docteur Nouredine AL ATASSI, Salah JDID et Hafez EL ASSAD et les nationalistes toujours attachés à l'unité arabe et représentés par le fondateur du Baasisme Michel AFLAK. [...]
[...] Le Gouvernement n'est en fait que l'organe d'exécution de la politique présidentielle lequel désigne d'ailleurs tous ses membres et la Chambre du peuple n'est qu'une assemblée consultative aux prérogatives bien limitées et qui peut être dissoute à tous moment par le chef de l'Etat. Ainsi tout relève du Président qui dirige le Baas ainsi que les armées et les nombreux services de renseignement. Cet autoritarisme se manifeste par ailleurs clairement dans la vie quotidienne des Syriens puisque le portrait du président est partout : sur les murs, sur les timbres, les pièces et même les paysages. Accessoire essentiel de ce type de régime, la liberté d'expression est plus que limitée et les services de renseignements très actifs. [...]
[...] La solution proposée est la suivante : un «socialisme de marché» calqué sur le modèle chinois de développement avec une privatisation des entreprises publiques et création d'une Bourse des valeurs. La crise est aussi politique puisque qu'il l'ait voulu ou non, Bachar EL ASSAD a rouvert la vie politique lors de son arrivée au pouvoir. En 2001, une vague de contestation baptisée le Printemps de Damas demandant la levée de l'état d'urgence et le rétablissement des libertés publiques a atteint le Baas lui-même. Le pouvoir syrien y a répondu par une répression exemplaire. [...]
[...] Ces soutiens s'interpénètrent largement. Ainsi les membres de la communauté alaouite tiennent l'essentiel de l'armée et des services de sécurité : les commandants des renseignements militaires, des services de la sécurité spéciale, de la sécurité politique, de la sécurité intérieure, des forces spéciales sont des Alaouites. Les militaires, de leur côté, sont très présents au sein du Baas avec environ un tiers des membres de son Congrès. Les cinq premières années d'exercice de son pouvoir ont d'ailleurs été consacrées à une politique baptisée mouvement de correction durant laquelle Hafez s'employa à installer une partie de la communauté alaouite dont les membres de sa famille afin d'asseoir sa mainmise sur les affaires du pays. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture