La tension entre Israéliens et Palestiniens n'a pas le monopole des conflits proche orientaux ; cependant, l'échec de Camp David et le déclenchement de la « deuxième Intifada » auront certainement marqué la fin d'un espoir de résoudre de manière régionale l'opposition violente du monde juif et israélien d'une part et des populations palestiniennes et plus généralement arabes d'autre part. Désormais, l'issue au cycle des violences semble devoir passer en priorité par un face-à-face israélo-palestinien. Nous limiterons ainsi notre étude aux rapports entre Israéliens et Palestiniens.
Aujourd'hui, les perspectives de paix entre Israël d'une part, les Palestiniens et le monde arabo-musulman d'autre part, semblent continuellement s'éloigner. C'est comme si le processus d'Oslo avait finalement succombé sous le poids d'une réalité à laquelle il avait apparemment su s'adapter (ainsi ni le terrorisme palestinien ni le gouvernement de Benjamin Netanyahou n'en étaient venus à bout). Pour essayer de comprendre certaines raisons de cet échec, il faut adopter une perspective à la fois microscopique et macroscopique. Ces deux perspectives s'ordonnent autour de l'événement de Camp David (et des quelques négociations suivantes), qui aurait agi, selon les termes de la journaliste Elisabeth Shemla dans son livre Ton rêve est mon cauchemar, comme un gigantesque « bas les masques ».
[...] De manière générale, il est vrai que 1967 a marqué un tournant dans l'histoire de l'identité israélienne, et bien que la société à la fois juive et israélienne soit loin de céder à une "messianisation complète" des enjeux, il était important d'évoquer le poids supplémentaire que représente une certaine idéologie de l'occupation, eu égard à la confrontation et à la négociation avec les Palestiniens. Etait-il pour autant judicieux de n'accorder qu'un traitement sommaire à la mentalité extrémiste que partage un bien plus grand nombre de Palestiniens ? La sévérité de M. Dieckhoff à l'encontre des Arabes non palestiniens semble souvent disparaître lorsqu'il évoque les Palestiniens des territoires occupés ou dans les pays arabes environnants. [...]
[...] Si une paix véritable doit advenir, c'est, pour l'auteur, avant tout au niveau psycho-sociologique de la conscience que les différents acteurs ont les uns des autres qu'il faut en chercher les fondements : La clé d'une réconciliation sincère et profonde passe par une révolution mentale. Israéliens et Palestiniens doivent sortir d'une stratégie de monopolisation victimaire pour reconnaître les souffrances de l'Autre" (p.225). A l'énoncé de cet espoir correspond un jugement que l'auteur généralise à l'ensemble des Arabes: "Israéliens et Arabes se sont en effet comportés en parfaits autistes" (p. 226). [...]
[...] À Taba, Barak a dû interrompre la poursuite des négociations, prévue à Oslo, parce que le jour même où la délégation palestinienne affirmait que les partis n'avaient jamais été aussi proche de l'entente Arafat qualifiait publiquement l'Etat d'Israël d' Etat raciste et minait ainsi de l'intérieur les conditions mêmes d'une entreprise diplomatique. L'Assemblée Générale décide qu'il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins M. [...]
[...] Synthèse de lectures - Israéliens et Palestiniens: la paix est-elle possible après l'échec du processus d'Oslo? La tension entre Israéliens et Palestiniens n'a pas le monopole des conflits proche orientaux ; cependant, l'échec de Camp David et le déclenchement de la deuxième Intifada auront certainement marqué la fin d'un espoir de résoudre de manière régionale l'opposition violente du monde juif et israélien d'une part et des populations palestiniennes et plus généralement arabes d'autre part. Désormais, l'issue au cycle des violences semble devoir passer en priorité par un face-à-face israélo-palestinien. [...]
[...] Par contre, du côté palestinien, on trouve dans le livre de M. Dieckhoff une dissociation complète entre l'OLP gagnée par le réalisme politique» et l'islamisme radical Il est vrai que le cadre des processus d'Oslo pouvait conduire à minimiser les obscurités de la politique palestinienne et à peindre ses ambiguïtés non comme une volonté de ne se couper durablement d'aucun courant politique, mais comme la pratique de compromis qui mèneraient à terme au réalisme politique que suppose un accord de paix viable. [...]
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