On a un moment cru qu'après des décennies de dictatures, le Moyen-Orient allait connaître une ère de démocratisation. Aujourd'hui, on réalise la rapidité avec laquelle le printemps arabe s'est érodé. Cela fait longtemps que l'on n'est plus dans le printemps spontané déclenché par l'acte désespéré d'un jeune diplômé tunisien, s'immolant face à l'injustice. Cet infortuné n'aura servi que de mouvement déclencheur à des guerres dévastatrices.
Une chose est certaine, la disparition des appuis inconditionnels aux régimes arabes (hormis le soutien indéfectible à des pays tels que l'Arabie Saoudite ou Israël). La chute de dictateurs réputés incontournable marquait alors une accélération de cette tendance. Après Ben Ali le Tunisien tombaient Moubarak et Kadhafi. En réalité, c'est précisément autour de l'Iran et de son allié du Hezbollah libanais que s'est dès le début jouée la trame du printemps arabe.
[...] La recette du succès : une réaction en cascade. La chute de Ben Ali légitimait l'éviction de Moubarak, préparant l'insurrection contre Kadhafi. Les maquisards libyens servant à alimenter une rébellion syrienne naissante en armes et en miliciens expérimentés. Or après 3 années de guerre dévastatrice, le régime syrien est plus que jamais debout. Pire, Bachar el Assad affiche un incroyable optimisme quant à sa réélection en 2014. Le président Obama, qui jusque-là ne faisait que suivre les axes de la politique traditionnelle des USA, en a appliqué les consignes tout en les réadaptant désormais à sa propre conception de la guerre froide. [...]
[...] Suites du rapprochement USA-Iran et fin du Printemps arabe On a un moment cru qu'après des décennies de dictatures, le Moyen-Orient allait connaître une ère de démocratisation. Aujourd'hui, on réalise la rapidité avec laquelle le printemps arabe s'est érodé. Cela fait longtemps que l'on n'est plus dans le printemps spontané déclenché par l'acte désespéré d'un jeune diplômé tunisien, s'immolant face à l'injustice. Cet infortuné n'aura servi que de mouvement déclencheur à des guerres dévastatrices. Une chose est certaine, la disparition des appuis inconditionnels aux régimes arabes (hormis le soutien indéfectible à des pays tels que l'Arabie Saoudite ou Israël). [...]
[...] De fait, on note qu'en 2009, l'Iran échappe aux troubles. Son dispositif sécuritaire écrase les émeutes succédant aux élections. Aucune réaction sensible des Américains n'en a découlé, la contestation iranienne s'essoufflant étrangement, deux ans avant toute contagion possible des insurrections arabes. Au risque de voir l'Iran disposer de son propre échiquier local. L'administration Obama, qui vainement avait attendu de voir surgir un pouvoir iranien des plus conciliants et moins hostile à Israël, se trouvait donc, dès 2009, propulsée vers un rapprochement avec la Perse. [...]
[...] Le Hezbollah a par la suite développé un modèle guerrier efficace et redouté par l'État hébreu, allié inconditionnel des USA. Durant une décennie, les victoires de cette milice islamiste n'ont cessé d'entretenir un imaginaire de revanche à travers tout le monde musulman. Son premier succès fut le retrait total de l'armée israélienne du Sud-Liban en 2000, après deux décennies d'occupation. Le deuxième fut la guerre des 35 jours en 2006, entre la capacité conventionnelle d'Israël et quelques centaines de combattants libanais. [...]
[...] Ces derniers qui, plus que le Qatar et la Turquie, avaient juré la perte d'Assad continuent à dépenser des milliards de dollars pour en accélérer la chute, en vain. C'est avec stupéfaction qu'ils apprenaient en outre, l'accord nucléaire entre les USA et l'Iran. Sachant que la Turquie, soutenant ce qui reste de l'Armée libre Syrienne, et l'Arabie qui favorise plutôt les milices islamistes les plus extrêmes, sont en conflit ouvert, il est possible que l'administration américaine ait voulu apaiser la tension en livrant un Erdogan affaibli en pâture aux pays du Golfe. [...]
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