La récente intervention extérieure des Etats-Unis en Irak a démontré la supériorité écrasante de ce pays sur la scène internationale. Ils restent les seuls à pouvoir se permettre des actions unilatérales, grâce à une puissance militaire hors norme, permise par une réussite économique insolente. Ils sont donc à juste titre considérés comme l'acteur hégémonique du système international.
Parallèlement, l'Union Européenne vient de franchir un cap important dans la poursuite de sa montée en puissance sur le plan international, en se dotant le 13 décembre 2007 à Lisbonne d'un mini traité constitutionnel. Si ce n'est pas l'aboutissement de la longue marche en avant de l'organisation, c'est un élément essentiel pour homogénéiser l'intérieur de celle-ci. Mais son évolution n'en est encore qu'à un stade précaire.
Si différentes théories font aujourd'hui apparaître la Chine comme un challenger potentiel probable des Etats-Unis à long terme, trop peu d'études se concentrent sur l'Union européenne. La puissance économique, financière, et militaire des 27 Etats pris dans leur ensemble, n'est-elle pas supérieure à celle de nos voisins asiatiques ? Dans ce cas, pourquoi ne pas voir en l'UE aussi des potentialités de challenger ?
Parmi les réussites de l'organisation, se trouve la monnaie unique européenne : l'Euro. Il apparaît aujourd'hui comme un symbole de l'unité de l'union, comme nous le montre la conférence de l'OPEP à Riyad au mois de novembre 2007.
Ainsi, la question principale qui se pose revient dans le sujet suivant : le succès de l'Euro peut-il être le symbole d'une Europe comme possible challenger de l'hégémonie américaine ?
Pour répondre à cette problématique, nous nous interrogerons dans un premier temps sur le passage de la théorie de la guerre hégémonique à la pratique, et sur le rôle de l'euro dans l'affront européen. Puis, dans une seconde partie, nous essayerons de comprendre les instruments de contre-offensive dont disposent les Etats-Unis, tout en essayant de mettre en avant les limites de l'acteur européen.
[...] Et par voie de conséquence, sous quelle forme se déroulerait alors un tel affrontement de modèles ? Bibliographie GUILPIN, Journal of Interdisciplinary History, XVIII : pages 591 à 613. THUCYDIDE, La guerre du Péloponnèse, Gallimard Folio Paris pages. KUGLER et ORGANSKI, The Power Transition : A retrospective and Prospective Evaluation pages 172 à 175. Paul KENNEDY, Naissance et Déclin des grandes puissances, transformations économiques et conflits militaires, Paris, Payot Marshall SINGER, Weak states in a world of power, New York, Free Press GUILPIN, Journal of Interdisciplinary History, XVIII : pages 591 à 613. [...]
[...] L'Europe, du fait de ses taux de change en constante croissance, aurait de plus en plus de difficultés à exporter, ce qui encouragerait fortement ses entreprises à délocaliser de la zone Euro vers la zone Dollar pour bénéficier de coûts moindres. Cela provoquerait donc la désindustrialisation de l'Europe. L'aspect néfaste de cette faiblesse du Dollar est donc celui-ci. Cependant, ce qui est intéressant en termes de puissance et de rayonnement international, et cela pourrait avoir comme conséquence alternative de conférer à l'Europe un statut inédit, et une puissance nouvelle sur la scène internationale. [...]
[...] De ce fait, les Etats-Unis, auraient de plus en plus tendance à confondre leur intérêt national avec l'intérêt mondial. Alors que l'Europe craignait il y a près d'un siècle l'isolationnisme américain, c'est leur unilatéralisme qu'elle a aujourd'hui à craindre. Le terme lancé par Hubert VEDRINE d' «Hyper puissance apparaît à présent plus que jamais réaliste. Redéfinir l'hyper puissance pour y ajouter cette dimension culturelle apparaît inévitable et nécessaire. Ce comportement d'Etat empire, les conduit à s'écarter de plus en plus des règles de droit définies de façon multilatérale au sein des organisations internationales qu'ils délaissent. [...]
[...] Pour élaborer sa réflexion NYE s'est inspiré des travaux de Marshall SINGER[7]qui évoquait dès 1972 que la puissance repose aussi bien sinon plus sur la capacité d'attitrer qu'elle ne repose sur celle de contraindre Pour cerner convenablement ce qu'est le soft power il convient dans un premier temps de définir la hard power qui est l'ensemble de tous les moyens classiques de coercition (comprenant essentiellement le militaire). Par opposition, le pouvoir de persuasion est donc un pouvoir qui a pour outil les moyens non coercitifs que sont la culture, les idéologies, ou les institutions. Il s'agit de diffuser un modèle à travers le monde, auquel adhèrent les autres Etats par mimétisme voire par admiration. Ainsi, ce soft power devient alors le support universel de la puissance d'un Etat, support indispensable dans le contexte international actuel. [...]
[...] Ainsi, les Etats-Unis se trouveraient en position de déclin, et de la même façon que le constatent Kugler et Organski, il serait possible que l'Europe tente de s'imposer face à l'hégémon, mais probablement pas par la Guerre. La signature récente d'un mini traité constitutif est certainement la préfiguration d'une stratégie internationale nouvelle pour l'Europe qui s'impose déjà au plan régional. Les économistes proposent ainsi plusieurs solutions pour gagner la bataille monétaire. Selon eux, pour donner à l'Euro le statut de monnaie de réserve, il faudrait le promouvoir comme instrument de monnaie de réserve auprès des Banques Centrales ainsi que comme devise commerciale pour les échanges. [...]
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