Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la politique expansionniste de l'Union soviétique, traduite par son emprise idéologique sur les pays européens de l'Est, fut considérée par les dirigeants occidentaux comme une menace potentielle pour la paix et la stabilité en Europe. Cette situation a conduit les 6 pays de l'Europe de l'Ouest à signer le traité de Bruxelles (1948), pacte de sécurité collective, qui fut élargi aux Etats-Unis et au Canada après le blocus de Berlin, pour donner naissance à l'Alliance Atlantique, instituée par le traité de l'Atlantique Nord, signé à Washington, le 4 avril 1949. Deux ans plus tard en 1951, une organisation militaire sera mise sur pied – l'O.T.A.N., Organisation du traité de l'Atlantique Nord – qui repose sur l'existence de commandements intégrés et l'affectation à ceux-ci de forces militaires par les états membres.
Les alliés adoptèrent donc une stratégie fondée à la fois sur l'équilibre de la terreur pour maintenir la paix et en cas d'agression, sur l'emploi des feux nucléaires contre les forces adverses. L'OTAN menaçait de riposter contre toute agression par tous les moyens à sa disposition. La relative faiblesse des moyens classiques face à l'adversaire désigné, le Pacte de Varsovie, rendait indispensable un tel emploi dans la défense de l'avant, base des plans militaires.
La disparition du Pacte de Varsovie, en 1990, amène l'OTAN cette fois à se remettre totalement en question. Une certaine logique aurait voulu que l'OTAN disparaisse en même temps que son adversaire qui a été à l'origine de sa naissance. Mais l'occident vainqueur en a décidé autrement. D'ailleurs un nouveau concept sera adopté en 1991, qui met plutôt l'accent sur la coopération avec les ex-adversaires par rapport à la confrontation.
En ce début de 21e siècle l'OTAN décide de survivre, mais pour ce faire il lui faut faire face à un environnement stratégique qui subit une véritable mutation par rapport aux acteurs et aux sources d'influence.
Sa stratégie devrait donc évoluer, en vue de s'adapter à la situation. La stratégie étant perçue comme l'art de coordonner l'action des forces politiques, militaires et morales impliquées dans la préparation de la défense d'une nation ou d'une coalition, ou dans la conduite d'une guerre ; ou encore, l'ensemble des décisions prises en fonction des hypothèses de comportement dans une conjoncture déterminée. Or, à la perception d'une menace militaire auparavant précise, succède une période d'incertitude due en particulier à la notion encore mal définie que chacun se fait de ce nouvel «ordre mondial » ; la disparition de l'affrontement possible entre les deux blocs entraîne un véritable bouleversement des données stratégiques en Europe. En fait l'OTAN n'a plus d'adversaire à sa mesure.
Quelle forme cette adaptation doit prendre ou plus précisément quelle peut être la nouvelle stratégie de l'OTAN, en ce début de XXIe siècle ?
[...] Très performants et représentant l'approche de l'intégration multinationale de l'OTAN, ils constitueront des forces de réaction rapide. Le rôle des Q.G. de GFIM étant crucial dans la nouvelle structure, il ne sera pas sans incidence sur le commandement. La nouvelle structure de commandement de l'OTAN est adaptée aux exigences de la situation en matière de sécurité dans le but de créer une structure multinationale unique plus déployable et plus mobile. Cette nouvelle structure a été proposée aux ministres de la Défense, le par le comité militaire alors présidé par le Gal Klaus Newman. [...]
[...] Quelle forme cette adaptation doit prendre ou plus précisément quelle peut être la nouvelle stratégie de l'OTAN, en ce début de XXIe siècle ? La nouvelle stratégie de l'OTAN devrait consister à contribuer à l'édification d'une nouvelle architecture de sécurité européenne par une approche globale de la sécurité incluant les dimensions politiques et militaires et leurs solutions complémentaires, une stabilisation géopolitique de l'Europe issue de l'ouverture vers de nouveaux membres et partenaires tout en améliorant ses capacités d'action et de gestion des crises. [...]
[...] La manœuvre sera tout simplement basée sur des moyens d'intervention rapide dans la profondeur. Le déploiement en pain aux raisins remplace celui en mille feuilles. Le nouveau concept est donc celui d'une stratégie de profondeur en temps de paix et d'une rapidité de déploiement en temps de crise, y compris dans le cadre des opérations ne relevant pas de l'article 5. Cette nouvelle conception pose le problème de la surviabilité des forces, de l'infrastructure et de la soutenabilité. En effet, elle implique qu'à tout moment une proportion limitée mais militairement significative des forces terrestres aériennes et navales sera capable de réagir avec la rapidité nécessaire à une large gamme de situations. [...]
[...] Mais à l'évidence, sans cet élargissement vers les autres pays européens, l'OTAN ne serait que l'instrument coercitif de l'antagonisme historique Est/Ouest et sa raison de continuer à exister deviendrait caduque pour la stabilité du vieux continent. Aussi, en mai 1997, le président russe, Boris Eltsine, a-t-il accepté à contrecœur l'élargissement de l'OTAN. En contrepartie, et juste avant que la déclaration de l'OTAN relative à l'adhésion de nouveaux membres ne soit publiée, l'Alliance et la Russie parvinrent à établir de nouveaux rapports politiques par la signature le 27 mai 1997 de l'acte fondateur OTAN-Russie. [...]
[...] En effet, l'accélération de l'évolution technologique implique qu'un adversaire pourrait posséder des armes capables d'infliger de lourdes pertes aux forces de l'Alliance. Celle-ci devra dès lors recourir à des systèmes défensifs et contre-offensifs sophistiqués pour garder son avance technologique ; l'Alliance devra également pouvoir davantage utiliser la force militaire contre des objectifs précis, afin de réduire au minimum le risque de dommages collatéraux et de pertes civiles. Au regard des nouveaux concepts développés tel zéro mort il est donc important que les alliés soient nombreux à pouvoir fournir des moyens sophistiqués pour des opérations futures, de sorte que la charge ne soit pas supportée seulement par quelques-uns. [...]
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