Jusqu'en 1991, date de la fin de l'Union soviétique, la Caspienne était contrôlée par deux Etats riverains, l'URSS et, pour une portion plus limitée, l'Iran. La dissolution de l'URSS et l'apparition de trois nouveaux Etats riverains a modifié cet équilibre, la mer Caspienne acquérant une dimension internationale. En effet, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan prétendent à une part des ressources énergétiques, mais les cinq pays riverains ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la définition d'un statut juridique. Autrement dit, la Caspienne est-elle une mer ou un lac ? La question est loin d'être aussi anodine qu'il n'y paraît. En effet, la définition du statut de la mer Caspienne aura des conséquences en ce qui concerne la navigation, la pêche, l'environnement, et surtout l'exploitation des ressources en hydrocarbures. Ce qui explique pourquoi elle fait l'objet d'un débat qui dure depuis déjà plus de quinze ans entre les pays concernés.
L'évolution de leurs positions au cours de la dernière décennie démontre cependant une volonté des parties de trouver rapidement un compromis. Mais à ce jour, bien que des développements récents aient permis de progresser, aucun accord n'a été conclu. Pourtant, l'exploitation de la Caspienne est déjà bien entamée, et les compagnies pétrolières ont tout intérêt à ce que la zone soit dotée d'un statut. En effet, malgré leur importance relative, les réserves en hydrocarbures de la mer Caspienne pourraient contribuer à répondre à la croissance des besoins mondiaux en énergie.
[...] Etat de l'exploitation et des projets, étant donné l'absence de statut juridique et l'influence étrangère dans la région Les évolutions récentes La question du statut juridique de la mer Caspienne repose toujours sur un statu quo. Les différents désaccords ont abouti à un isolement de la position iranienne. Mais, petit à petit et en dépit de situations parfois belliqueuses, un nouveau statut est en cours d'élaboration. Certains points semblent acquis, comme la définition d'eaux territoriales exclusives jusqu'à 10 km des côtes. D'autres en sont loin, comme le partage des zones d'exploitation économique. Quant à la possibilité d'y voir naviguer des puissances non riveraines, elle semble oubliée mais pourrait se réveiller sous l'impulsion des Etats-Unis. [...]
[...] Selon British Petroleum, opérateur principal du projet, ce champ serait équivalent à celui de la mer du Nord et représenterait des réserves mondiales. L'Iran possède la deuxième réserve de gaz naturel du monde avec milliards de m3 soit 15% des réserves mondiales dont seulement se situerait dans la Caspienne. Avec une production de 75 milliards de m3 en 2004, il se place au 6ème rang mondial. La Russie enfin détient les plus grandes réserves de gaz naturel au monde, avec milliards de m3, soit le tiers des réserves mondiales, elle est également le premier producteur. [...]
[...] Le bassin sud-caspien, qui s'étend de l'Azerbaïdjan au Turkménistan à travers la Caspienne, est celui exploité depuis le plus longtemps. Il comporte plusieurs champs pétroliers importants, notamment dans sa partie azérie (Guneshli, Chirag, Azeri, ainsi que Neftianye kamni). Plutôt bien exploité, le bassin de l'Amou darya, recouvrant les gisements situés au Turkménistan et une partie des réserves ouzbèkes, est essentiellement gazier. Mais il recèle certainement un potentiel encore plus important à des niveaux plus profonds que ceux explorés. Ces dernières années, on a énormément spéculé sur les richesses de la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et le Kazakhstan étaient même décrits comme de futurs petits émirats Il semble à présent certain que la région possède entre et des réserves mondiales de pétrole et entre et des réserves de gaz[2]. [...]
[...] La position des nouveaux Etats côtiers L'Azerbaïdjan et le Kazakhstan concentrent les plus grandes réserves de pétrole prouvées de la région. Le Kazakhstan a lui seul détiendrait 75% des réserves prouvées. L'Azerbaïdjan compte pour sa part environ 15% des réserves prouvées de la Caspienne. Ce pays, qui possède 825 km de côtes, défend officiellement la thèse selon laquelle la Caspienne doit être divisée en 5 secteurs, selon le principe de la ligne médiane. L'Azerbaïdjan part donc de l'hypothèse qu'il n'y a pas eu succession aux accords russo-persans. [...]
[...] La rivalité autour du choix des corridors de transport ainsi que la situation politique dans les pays de la zone constituent également un frein à l'exploitation des richesses de la Caspienne (revenus pétroliers siphonnés par les élites, risque d'extrémisme politique). En effet, les projets de pipelines devraient traverser (ou faire des détours onéreux pour éviter) certaines régions montagneuses politiquement instables, où ils risqueraient d'être pris pour cibles par des groupes terroristes. La mise en valeur des richesses de la Caspienne exige de plus la prise en compte d'un environnement fragile ainsi que la sauvegarde de la production de caviar, autre source de richesse pour les pays riverains. [...]
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