Afrique, région des Grands Lacs, crise des Grands Lacs, intervention internationale, conflit, Nations-Unies, Union européenne
La région africaine des Grands Lacs, et par extension l'ensemble de l'Afrique centrale, est en crise depuis le début des années 1990. Elle a été le théâtre d'un des conflits armés les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, qui culmine avec le génocide rwandaisen 1994 où plus de 800000 individus trouvent la mort en moins de trois mois.
La région des Grands Lacs, une des plus peuplées au monde (150 MO d'habitants), se subdivise en plusieurs États : le Burundi, l'Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC : ex-Zaïre) et le Rwanda. Vaste espace de collines, de montagnes volcaniques et de lacs, cette région est historiquement convoitée du fait de l'importance stratégique du Lac Victoria, source du Nil, et plus récemment par la prise de conscience de l'ampleur de ses richesses minières (diamants, cobalt etc.)
Le conflit des Grands Lacs constitue la première véritable guerre continentale africaine. Il débute en 1990 lors de la guerre de reconquête du Rwanda par les Tutsis, réfugiés en Ouganda depuis 1959. Du fait d'effets d'engrenage destructeurs, ce conflit initialgénère plusieurs massacres, génocides et déplacements de population : massacres des Hutus au Burundi (1972 et 1988), génocide des Tutsis au Rwanda perpétré par des extrémistes hutus (1994), flux de réfugiés du Zaïre vers la région des Kivus (1995), embrasement généralisé la région lorsque 7États sont en guerre sur le territoire de la RDC (1996-1997), etc. Face à l'ampleur humain decette crise (4 MO de morts en RDC), la communauté internationale et tout particulièrement la France se sont mobilisées afin de trouver une stratégie de sortie de crise. Malgré la pacification globale de la région, des conflits perdurent aujourd'hui dans la partie orientale de la RDC. Il convient ainsi d'analyser les étapes marquantes du conflit et la situation actuelle dans la région des Grands Lacs.
[...] Aidé par l'instabilité régionale, son armée atteint Kinshasa en mai 1997, et renverse le général Joseph-Désiré Mobutu (Président de la RDC de 1965 à 1997) avec le soutien du Rwanda et de l'Ouganda. Dans un second temps, l'alliance se retourne en 1998 contre Kabila lorsque celui-cientend se débarrasser de la tutelle du Rwanda et de l'Ouganda. La guerre, localisée en RDC, change alors de dimension et implique, au point culminant du conflit, jusqu'à sept pays voisins : Aux côtés de la RDC, le Zimbabwe, l'Angola, la Namibie et le Tchad apportent leur soutien militaire à Kabila. [...]
[...] À cette occasion, la MONUC devient le 1er juillet 2010 la MONUSCO (Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo). Malgré des évolutions récentes positives, la région des Grands Lacs demeure instable Des avancées notables ont récemment eu lieu La région s'est progressivement pacifiée et le dialogue régional a repris Les combats militaires sont désormais circonscrits à la région de Kivu depuis la signature d'un accord de cessez-le-feu en septembre 2006 entre l'État burundais et la dernière rébellion hutue active (les Forces Nationales de Libération, FNL). [...]
[...] La minorité tutsie est issue de l'aristocratie des anciens royaumes de l'Afrique des Grands Lacs. Les Tutsis ont, avec l'aide de l'Empire colonial belge (1916-1962), dominé le Burundi et ont réprimé dans le sang plusieurs révoltes hutues en 1972 et en 1988. Les Hutus, majoritaires dans la région, sont les anciens serfs des Tutsis. La reconquête du territoire rwandais par les Tutsis à partir de 1990 fait plusieurs milliers de victime et prélude au génocide en 1994qui mène pendant trois mois à la mort de personnes, essentiellement tutsies. [...]
[...] L'équilibre régional demeure toutefois fragile et la région est dévastée par deux décennies de conflits ravageurs Des violences persistent dans le Nord-Est de la RDC Des groupes armés congolais et étrangers sont toujours présents dans le Nord-Est de la RDC : Le FDLR (Force démocratique de libération du Rwanda), fort de ses combattants, reste puissant et continue à persécuter les populations civiles (enfants-soldats, viols de masse) ainsi qu'à combattre le gouvernement congolais. Sur demande de la CPI, la France a arrêté Callixte Mbarushimana en octobre 2010, le secrétaire général des FDLR qui séjournait sur le territoire français, pour crime contre l'humanité. L'Armée de Résistance du Seigneur, originaire d'Ouganda, continue le combat dans la région des Ueles, ce qui entraîne des mouvements de population. Constituée à 80% d'enfants-soldats, l'ARS attaque également les populations civiles en République centrafricaine et dans le Sud-Soudan. [...]
[...] C'est la première opération militaire de l'UE en Afrique. En 2006, l'opération EUFOR RDC, sous état-major allemand mais principalement constituée de forces françaises, intervient sur demande de l'ONU afin de sécuriser le processus électoral. La France a également joué un rôle de premier plan dans l'appui au processus de paix et à la transition démocratique : Dès l'été 1994, la France est intervenue sous mandat de l'ONU afin de protéger les populations hutues du Rwanda (Opération Turquoise) En août 2000, la France est aux côtés de l'Afrique du Sud un partenaire important lors de la préparation des accords d'Arusha (Burundi). [...]
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