Le phénomène n'est pas récent et n'a jamais cessé. La piraterie prend un nouveau souffle au large des côtes somaliennes et Johnny Depp s'est fait voler la vedette. Les responsables ? Il s'agirait, "presque à 100%", de pêcheurs. Seulement ces pêcheurs ont troqué leurs harpons et filets contre des lance-roquettes et des moteurs rapides. Ils ont abandonné la pêche pour se concentrer sur un marché beaucoup plus lucratif, et en vogue, la piraterie.
L'augmentation des attaques menées par les pirates somaliens au cours de l'année 2008 a fait se tourner vers eux les yeux du Monde entier. En effet, même si les assauts et les rapts ont toujours existé dans cette partie du globe, les autorités s'accordent à dire que les eaux au large de la corne de l'Afrique sont parmi les plus dangereuses aujourd'hui. Les 330 mètres de long du Sirius Star, la plus grosse prise à ce jour des pirates, en dit long sur leurs capacités, ainsi que leurs possibilités. Face à cela, la communauté internationale a commencé à réagir. Elle a développé des forces de coalition pour lutter contre une forme de criminalité devenue la principale source de revenus du Puntland. Cette région du Nord de la Somalie a auto-proclamé son indépendance mais n'est pas reconnue par la communauté internationale.
Qui sont ces nouveaux pirates ? Une question qui en amène une autre : pourquoi parle-t-on de nouveaux pirates ? Notre imaginaire est nourri de liberté et de bravoure sur fond d'abordages sanglants, de braillements et de tonneaux de rhum. En Somalie nous sommes loin des îles désertes et des cartes aux trésors, le GPS et le téléphone satellite s'avérant nettement plus fiables et efficaces. Nous pouvons parler de crime organisé. En effet, les pirates du large de la Somalie bénéficient d'une véritable logistique de pointe, d'armements légers et lourds et ils disposent de complices dans les ports le long des côtes africaines. Les complices informent les pirates sur les mouvements des bateaux. Dès lors, et ce même si l'on a décidé de prendre une route différente pour éviter les attaques, on s'expose aux feux des pirates. Ils sont parfois mieux renseignés que les autorités. Et sont parfois également informés sur les mouvements des autorités !
Nos pirates opèrent donc avec des moyens qui n'étaient pas imaginables à l'époque de l'âge d'or de la piraterie, que l'on situe au début du XVIIIe siècle. Dès lors, il est aisé de parler de nouveaux pirates : nouveaux moyens, nouvelles tendances, nouveaux modes d'action. Car ces pirates contemporains ne s'érigent pas contre les puissants au nom de la liberté. Ils ne sont 'pirates que 15 minutes' avec pour seule motivation l'argent.
[...] Ainsi, le piratage informatique ne se serait jamais développé sans l'éclosion des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il existe donc des pirates, des mers, depuis l'Antiquité. On repense à l'occasion aux fameux pirates dans Astérix. Pillages et demandes de rançons étaient déjà d'actualité. La victime la plus célèbre de la piraterie à l'époque n'est autre que Jules César, qui avait été enlevé lors d'un voyage vers l'Orient vers 75 avant J.C en Asie Mineure. Il fut libéré contre rançon. [...]
[...] Dans cette région, on est pirates ou on combat les pirates. Et la multiplication des pilleurs organisés ne facilite en rien la tâche des militaires d'autant plus que, comme nous le disions un peu plus haut, les pirates ne sont que pirates 15 minutes Avant d'attaquer un navire, ce ne sont que de simples pêcheurs, il est notamment facile de jeter les armes par-dessus bord. Ensuite la prise d'assaut en elle-même est très courte. En témoigne un article du Monde intitulé l'impuissance d'un navire français face aux pirates somaliens[24] Qui fait état d'une frégate française qui a assisté presque en direct [ ] à l'assaut d'un pétrolier [ ] battant pavillon libérien Lors de cette opération, les Français ont agi en coopération avec les Allemands pour récupérer 3 membres d'équipage qui avaient réussi à s'échapper. [...]
[...] Les questions africaines ont toujours suscité peu d'intérêt en comparaison à d'autres régions du monde. L'actualité en est un parfait exemple : alors que tous les yeux sont tournés sur ce qui se passe dans la bande de Gaza, rien n'est dit, ou si peu, sur les morts au Congo : plus de 250 civils tués depuis Noël[19]. On a n'a pas la prétention de refaire le Monde, mais tout acte est la résultante d'une ou plusieurs cause(s). Toujours est-il que les Somaliens ont trouvé le moyen de faire parler d'eux. [...]
[...] Des mesures internationales ont déjà été prises. Plusieurs résolutions ont été édictées permettant notamment aux forces militaires des différents pays de rentrer dans les eaux territoriales[22] Et de poursuivre les pirates sur terre. Cela signifie pénétrer sur le territoire somalien sans autorisation préalable, juste parce que la situation nécessite une intervention. Les Nations-Unis appellent notamment tous les Pays qui en ont les moyens à prêter main-forte aux autorités locales afin de sécuriser la zone.[23] Des autorités locales qui, quand elles ne sont pas corrompues, sont débordées face à la multiplication des prises d'assaut. [...]
[...] Qui sont ces nouveaux pirates ? Une question qui en amène une autre : pourquoi parle-t-on de nouveaux pirates ? Notre imaginaire est nourri de liberté et de bravoure sur fond d'abordages sanglants, de braillements et de tonneaux de rhum. En Somalie nous sommes loin des îles désertes et des cartes aux trésors, le GPS et le téléphone satellite s'avérant nettement plus fiables et efficaces. Nous pouvons parler de crime organisé. En effet, les pirates du large de la Somalie bénéficient d'une véritable logistique de pointe, d'armements légers et lourds et ils disposent de complices dans les ports le long des côtes africaines[2]. [...]
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