Le soft-power de la Corée du Sud

Résumé du document

La Corée du Sud, classée récemment comme l'un des Quatre Dragons asiatiques, se révèle être une puissance régionale considérable. Grâce à sa puissance économique et à son dynamisme particulier, la Corée du Sud s'affirme de plus en plus comme l'un des États inévitables pour les acteurs, étatiques ou non, soucieux de l'Asie.
Ainsi, la Corée du Sud, petit État d'une surface de 99 274 km² et d'une population de 50 millions d'habitants, captive ces acteurs, non seulement pour ses bons résultats d'ordre économique, mais aussi grâce au soutien d'une véritable politique de soft-power, plus ou moins maîtrisée. Il est question ici de s'intéresser au cas de la Corée du Sud uniquement depuis 1988, date de création de la Sixième République qui marque un affranchissement de l'armée qui détenait le pouvoir. À partir de cette date, la libéralisation économique aidant, la Corée du Sud mène une véritable politique de soft-power en affirmant son rôle sur la scène internationale puisqu'elle rejoint l'ONU. Il faut aussi rappeler la menace qui pèse sur le régime, avec la dictature voisine nord-coréenne, seul pays frontalier.

Extraits

[...] - Plusieurs litiges gênent le soft-power coréen et sa propagation. Il y a l'affaire des femmes de réconfort, plusieurs Coréennes prisonnières durant la Seconde Guerre mondiale ont servi d'esclaves sexuelles à l'armée japonaise, et Tokyo ne reconnaît pas ce drame. Il y a aussi eu un conflit au sujet d'un minuscule archipel appelé Dokdo ou Takeshima, et le président coréen Lee Myung Bak s'y est rendu en personne. Ce genre de litiges nuit particulièrement à l'image d'exemplarité de la Corée du Sud. [...]

[...] - 2 La portée de la culture coréenne n'est pas conséquente - Il faut rappeler que les thèmes abordés par les dramas mettent certes en lumière quelques traits de la culture coréenne, mais ils obéissent aussi à des principes universels et racontent des histoires qui ne sont pas forcément en lien avec les traits culturels. De manière générale, le Hallyu ne peut être significativement conséquent quant au soft-power coréen dans sa totalité. - Il subsiste quelques images négatives dans la culture coréenne portée par le Hallyu. Ainsi, on conserve au Japon l'image d'une Corée liée au monde de la pègre et les seuls Coréens dans la série Lost sont considérés comme porteurs d'une nouvelle communauté. [...]

[...] - B La culture coréenne attirante 1 La mise en œuvre du Hallyu - Hallyu, ou Vague coréenne (Korean Wave), est un néologisme qui symbolise la popularité des contenus médiatiques de la Corée du Sud et le phénomène de leur circulation massive. Il fut d'abord constaté dans les pays de l'Asie de l'Est et du Sud, à la fin des années 1990, avant de gagner le reste du monde, à des degrés variés. L'hallyu s'est en fait d'abord développé grâce aux séries coréennes, largement diffusées et soutenues par les médias locaux, et ces séries ont été nommées à la fin des années 1990 dramas sur lesquels nous allons revenir. [...]

[...] Entre 2003 et 2004, le nombre de touristes étrangers en Corée a augmenté de 2,8 à 3,7 millions de visiteurs soit une hausse de - La K-pop tire désormais vers le haut tout le secteur culturel sud- coréen, qui est passé de 5 millions de dollars de bénéfices à l'export en 1997 à 268 millions en 2005 et 793 millions en 2011. Les groupes de K-pop deviennent des ambassadeurs de la Corée du Sud et des marques nationales (par exemple les entreprises technologiques). Les groupes de K-pop obéissent à une logique de boys-band où la vie des jeunes chanteurs est réglée à la minute près, même dans leurs relations sentimentales. [...]

[...] - Il y a une autre spécificité qui permet à la Corée du Sud d'avoir un soft-power assuré, c'est sa success story en matière de technologie, la Corée du Sud est en effet l'antre du high-tech. Par exemple, le nom de la grande firme Hyundai signifie modernité La Corée du Sud est aussi réputée pour être la Cyber-Corée, le pays est le mieux équipé au monde en matière de nouvelles technologies et certains quartiers sont réputés pour cela, comme celui de Gangnam des Coréens ont un mobile du PIB coréen vient de la cyber-Corée. [...]