La première guerre mondiale révéla la nécessité d'abandonner le système d'alliance qui avait mené à la guerre. Dans ses Quatorze Points, Wilson reprend l'idée de coopération internationale, remontant au XIXème siècle, et donne l'impulsion au projet de Société des Nations. Le pacte final intégré au traité de Versailles, donnera l'avantage au projet britannique qui contrairement au projet français refuse de doter l'organisation de pouvoirs militaires. Malgré les désaccords, le Pacte est adopté par la conférence de Paris présidé par Wilson le 28 avril 1919. La Société des Nations a pour objectif principal de garantir la paix et le droit des peuples à disposer d'eux même par le principe de sécurité collective. Ce principe est indirectement mentionné à l'article 10 du Pacte qui dispose que « les membres de la société s'engagent à respecter et à maintenir contre toute agression extérieure l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de tous les membres de la Société. » Autrement dit, pour citer Kissinger, « la notion de sécurité collective reposait sur le postulat que toutes les nations verraient d'un même oeil toutes les menaces contre la sécurité et se tiendraient prêtes à courir les mêmes risques en s'y opposant ». Le principe de sécurité collective repose donc sur le postulat de solidarité entre les nations. Manifestement, ce n'est pas la solidarité entre les nations qui a caractérisé la marche vers un second conflit mondial. Il convient donc de se demander en quoi la solidarité entre les nations (clé de voûte du principe de sécurité collective) a fait défaut à la Société des nations. La Société des nations a souffert d'un déficit d'universalisme qui a sapé les fondements même de solidarité entre les nations (1). Elle a ensuite été incapable de faire respecter ce principe (2) et les liens supposés qui unissaient les nations ne se sont que plus facilement déliés (3).
[...] Les sanctions économiques de la Société des nations n'empêchent pas la progression militaire de l'Italie. En mai 1936, l'Erythrée est italienne et l'Italie quitte la Société des nations en 1937. De même la Hongrie et l'Espagne en 1939 quitteront la Société des nations en 1939. Tous ces pays qui préparent le lit de la seconde guerre mondiale ne pourront être contenus par la Société des nations qui est désertée par ces membres aux moments où on en a le plus besoin La Société des nations délaissée La conférence de Munich sans la Société des nations C'est sur l'initiative de Mussolini que France, Allemagne, Italie et Grande- Bretagne se réuniront à Munich le 29 septembre pour essayer de contenir l'expansion allemande. [...]
[...] La Société des nations n'a pas effacé les rapports de force entre les vainqueurs et les vaincus. Au contraire, elle participe à maintenir les vaincus dans une position d'infériorité. Dans un premier temps ils n'auront même pas accès à la Société des nations L'Autriche et la Bulgarie sont admises en 1920. La Hongrie en 1922. L'Allemagne elle ne sera admise qu'en 1926. L'Allemagne sera toujours en position d'infériorité au sein de la Société des nations En signant le traité de Versailles sans négociations possibles elle accepte des conditions qualifiées de Diktat par les opposants aux traités. [...]
[...] Faut-il abandonner les sanctions en cas de conflit? Tous considèrent que la Société des nations doit être maintenue même en cas de conflit. On prépare des plans d'urgence. On envisage l'invasion de la Suisse, et on décide de déménager la Société des nations Finalement, la Société des nations ira directement se jeter dans la gueule du loup, à Vichy. Après l'invasion de Dantzig et de la Pologne et le Pacte germano- soviétique la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939, sans en avertir la Société des nations C'est au moment où on en avait le plus besoin que la Société des nations est désertée par ces membres dont les principes de solidarité internationale n'ont pas suffi pas à contenir les égoïsmes nationaux et éviter la seconde guerre mondiale. [...]
[...] Puis il faut citer la spoliation des mines de charbon de la Sarre qui sont propriété française. La Sarre sera pendant quinze ans sous administration internationale. Et en avril la ville de Dantzig revendiquée par les Polonais, mais à majorité allemande passera (ainsi que tout l'arrière pays) sous le contrôle de la Société des nations et deviendra ce qu'on appelle une ville libre . Ainsi, en maintenant très longtemps les vaincus dans une position d'infériorité, la Société des nations ne crée pas les conditions favorables et pourtant nécessaires de solidarité entre toutes les nations. [...]
[...] Les sanctions applicables contre un Etat qui viole les traités (guerre . ) sont définies à l'art 16 : sanctions obligatoires d'abord économiques et financières puis militaires facultatives. En 1919, les Français sous l'impulsion de Léon Bourgeois ont essayé de donner à la Société des nations davantage de muscles : un arbitrage obligatoire. Un différend entre Etat doit être arbitré par la Société des nations L'agression est définie par le refus de l'arbitrage ou de la décision des arbitres (cf. P. Gerbet). [...]
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