Société civile internationale et politique internationale, quelle autonomie pour les Etats du système international aujourd’hui ?

Résumé du document

Ce travail fait état de l'influence de la dénommée "société civile internationale", qu'il s'agira de définir, sur le pouvoir et l'autonomie des Etats à l'heure actuelle. Il insiste sur un des aspects de la mondialisation, à savoir la place qu'ont conquis les organisations en réseau telles que les ONG dans la sphère politique globale.

Extraits

[...] Pour JA SCHOLTE, la privatized governance s'est ainsi développée avec l'accélération de la globalisation, et recouvre trois formes d'action investies par les ONG : nonofficial implementation of official policy nonoffical participation in official policymaking nonofficial formulation of regulatory instruments Ibid, p151-157. AFSANE B., Les ONG, acteurs de la mondialisation Problèmes économiques et sociaux, n°877-878. BAYLOSIS R.G. cite B. DE BELDER, consultant belge d'une ONG basée aux Philippines (Council for Health and development in Entre partenariat et instrumentalisation in Problèmes économiques et sociaux, n°877-87,. What some have lost, others have not gain dit S. [...]

[...] WILLETTS va même jusqu'à dire que les gouvernements ont perdu leur indépendance politique En effet, la SCI influence l'agenda international et contribue à la création de normes que les Etats sont poussés à accepter (ou pour leur image, ou dans leur intérêt). Il est vrai que ces normes ne sont généralement pas contraignantes, mais elles influencent entre autre la vision qu'ont les populations nationales de leur gouvernement. De plus, même si les traités signés sous la pression de la SCI sont en général faibles weak dans le sens de non contraignants), comme les conventions cadres, ils ont le mérite d'exister weak new norms are better than no new norms et de faire avancer le débat public. [...]

[...] La PE des Etats, dont une partie est consacrée aux négociations multilatérales au sein des institutions internationales doit donc composer avec de nouveaux paramètres, de nouvelles forces _en l'occurrence la SCI_ et de nouveaux enjeux _les enjeux globaux_, qu'elle ne peut donc ignorer et pour lesquels l'appel à la sous-traitance des ONG est aujourd'hui quasi généralisé[21] ; en témoigne le système onusien (Cf. Article 71 de la CNU et statuts de l'ECOSOC) [22]ou de l'OMC (art.5). Les ONG sont donc devenues de véritables acteurs politiques transnationaux»[23], des acteurs des politiques publiques[24] et donc des partenaires indispensables pour les Etats notamment pour financer des projets à moindre coût. Mais cette collaboration étroite peut être nuisible au pouvoir des Etats. En effet, B. [...]

[...] La vision d'une SCI aux valeurs et intérêts communs semble donc compromise. La SCI représente pourtant un espace à part entière et diversifié qui a su trouver sa place dans le système international, ce qui est en partie dû au phénomène de mondialisation[13]. Celui-ci a effectivement ouvert des biais en faveur des organisations et associations non étatiques, souvent à caractère non lucratif (bénéficiant donc d'une image gratifiante auprès des citoyens dont elles prétendent représenter les intérêts au nom de l'« intérêt général et fonctionnant en réseau, donc plus à même de réguler ou prendre en charge certains domaines de PI (gestion post-conflit, humanitaire, développement, environnement, droits de l'homme, éducation, santé D'autre part, la SCI telle que précédemment décrite, représente la volonté d'une démocratisation accrue et effective des institutions internationales (ONU, FMI, OMC ) et permet de créer de nouvelles solidarités. [...]

[...] A cette question, on peut répondre qu'aborder la globalisation sous l'angle de la SCI en affirmant que celle-ci remplace l'autorité de l'Etat est trop simpliste. Il ne s'agit pas là de la fin de l'Etat[43], mais d'une part, d'un système international qui se complexifie dans lequel on doit prendre en compte l'influence des acteurs de la SCI pour comprendre les ressorts de la PI ; et d'autre part, d'une reconfiguration des relations entre Etat et société dans laquelle la SCI joue un rôle important en fournissant de l'information et en portant des allégations morales sur la scène publique quand elle participe aux négociations intergouvernementales. [...]