Située dans la péninsule indochinoise, la Birmanie est le plus grand pays du Sud-Est asiatique, limitée au nord par la région autonome du Tibet (Chine), à l'Est par la Chine, le Laos et la Thaïlande, à l'Ouest par l'Inde et le Bangladesh. Elle est bordée au Sud par la mer d'Andaman et le golfe du Siam et à l'Ouest par l'océan Indien et le golfe du Bengale.
Aujourd'hui, la Birmanie rebaptisée Myanmar (le « pays merveilleux ») à la suite du coup d'Etat militaire de 1988 puis Union de Myanmar en 1989, compte une population de 51 millions d'habitants à 70% constituée de Birmans. La langue officielle est le birman mais l'anglais reste une langue couramment parlée. La religion majoritaire est le bouddhisme pour 89% de la population. Le chef de l'Etat est le général Than Shwe, chef de la dictature militaire à parti unique. La capitale historique est Rangoon, située au sud du pays. Depuis 2006, la nouvelle capitale politique et administrative est la ville de Pyinmana, à 390 km au nord de Rangoon, rebaptisée Naypyidaw qui signifie « Cité royale ».
L'histoire de la Birmanie a été marquée par l'influence culturelle et religieuse de l'Inde mais aussi par des guerres et des occupations étrangères qui donnèrent lieu à des révoltes et des répressions sanglantes. Véritable mosaïque ethnique et religieuse, les différentes influences des pays limitrophes préfigurent la diversité actuelle de la population et le fédéralisme d'un pays qui compte sept Etats théoriquement peuplés de non-Birmans au nord et de sept provinces ou « divisions » administratives habitées par des Birmans au Sud.
Unifiée au XIème siècle en qualité d'empire, puis tombée aux mains des armées mongoles en 1302, la Birmanie connaît ensuite une succession de régimes féodaux, d'errances administratives et d'invasions diverses avec une longue succession de princes et de rois du Myanmar.
En 1824, la première guerre anglo-birmane éclate (1824-1826), consécutive à une incursion birmane au Bengale, alors sous domination britanique. En 1826, l'Empire Britannique contrôle une partie seulement de la Birmanie et à l'issue d'une seconde guerre anglo-birmane (1852-1855), toute la Birmanie est annexée et finalement, après la troisième guerre qui ne dure que deux semaines, en novembre 1885, la Birmanie est proclamée en février 1886 province de l'Empire des Indes. Les Britanniques colonisent le pays, imposent militairement la loi et l'ordre. La rudesse de l'occupation militaire et la suppression de la religion et des langues des populations autochtones, amènent de nombreuses révoltes et favorisent l'organisation d'une résistance très virulente. Après un demi siècle de colonisation, des mouvements nationalistes surgissent partout dans le pays, avec des révoltes et des répressions sanglantes dans la période 1930-1939 (révoltes paysannes, seconde révolte des étudiants de l'université de Rangoon en 1936…). Lors de la deuxième guerre mondiale, les Britanniques perdent rapidement le contrôle de la Birmanie au profit des Japonais. En 1940, le leader nationaliste et communiste Aung San, héros de la lutte nationaliste birmane, se réfugie au Japon. En 1941, aidée par l'armée birmane indépendante, l'armée japonaise pénètre en Birmanie. Dès le milieu de l'année 1942, elle chasse du pays les forces anglo-indiennes ainsi que celles du Kuomintang chinois de Shang Kaï Shek. Se posant en libérateur des peuples asiatiques, le japon proclame l'indépendance du Myanmar et autorise Aung san a créer une armée nationale birmane, aux côté de son compagnon d'arme, le général Ne Win. De janvier 1942 à mai 1945, le pays est sous occupation militaire japonaise. Aidée par les forces armées de l'ancien colonisateur anglais et leurs alliés américains, l'armée nationale birmane s'affranchit de l'occupation japonaise et Aung San réclame alors l'indépendance complète du pays. Il forme un premier gouvernement en 1946 avant d'être assassiné en 1947.
La proclamation d'une Union de Birmanie indépendante qui quitte le Commonwealth britannique, a lieu le 4 janvier 1948.
Entre 1948 et 1962, la Birmanie connaît un régime parlementaire mais elle est vite confrontée à un processus de décomposition du pays, dont l'unité est menacée à la fois par de nombreuses dissidences ethniques, des luttes internes pour la quête du pouvoir et par le développement de la subversion communiste chinoise. Après un gouvernement militaire entre 1958 et 1959 et les élections de 1960 qui ramènent un semblant de paix civile (la même année, le bouddhisme est proclamée religion d'Etat), les désordres reprennent jusqu'au coup d'Etat du général Ne Win en 1962.
[...] II La Birmanie et son environnement international Les relations géopolitiques tendues En 1957, presque dix ans après son indépendance, la Birmanie crée le mouvement des pays non-alignés à Bandung, aux côtés du Cambodge, de la Yougoslavie, de l'Inde et de l'Indonésie. Dans cette période de guerre froide, le grand voisin communiste chinois reste très actif dans cette partie du globe. Dès 1967, des émeutes anti-chinoises à Rangoon et dans plusieurs grandes villes ouvrent une période de tension entre la Birmanie et la Chine. [...]
[...] Il en va de même avec les journalistes étrangers, indésirables sur le territoire. Quant aux journalistes ou intellectuels locaux opposants au régime, ils sont baillonnés menacés ainsi que leurs familles ou jetés en prison. En septembre 1998, la junte arrête 110 membres du LND, malgré la menace de renforcement des mesures d'embargo américaines et la suspension réaffirmée de l'aide étrangère. En mai 1999, un rapport de l'Organisation Internationale du Travail affirme que huit cent mille Birmans sont soumis au travail forcé. [...]
[...] En effet, le quota de cubage autorisé, l'Allowable annual cut défini par l'Etat birman en accord avec les organismes internationaux, n'a cessé d'augmenter depuis 30 ans. Aujourd'hui fixé à m3/an, il est régulièrement dépassé dans les registres de contrôle officiels. Si l'on y ajoute l'exploitation illégale, l'ACC serait dépassé de 60% à 100% chaque année. Le taux de déforestation atteindrait soit le taux le plus élevé du monde. Ces chiffres devraient amener les pays consommateurs, sensibles au problème, à prendre des mesures draconiennes pour limiter l'exploitation intensive de la forêt birmane. [...]
[...] Sous la pression internationale à l'extérieur et la forte opposition au régime à l'intérieur, le pouvoir tente de donner une image plus libérale. Le nouvel homme fort du régime décide la levée de la loi martiale le 26 septembre 1992. Il accepte d'engager des négociations avec l'Union Karen, décide de libérer quelques prisonniers politiques et propose même, en avril 1994, à la dissidente du NLD, Aung San Suu Kyi, alors assignée strictement à résidence depuis le 20 juillet 1993, de lui rendre sa liberté contre son départ du pays. [...]
[...] Ce sont une fois de plus les promesses de nouvelles concessions pétrolières et de nouveaux contrats d'armement, qui ont prévalus. La Russie a même tenté de négocier avec les généraux au pouvoir, un projet (récemment suspendu) portant sur la construction du premier réacteur nucléaire civil birman. L'Indonésie, le seul membre du Conseil à être également membre de l'ASEAN, a proposé de renforcer la coopération avec le régime des militaires. La junte en a profité pour renforcer sa campagne contre les minorités ethniques et la répression des opposants au régime. [...]
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